Analyses et bonnes pratiques mondiales
Depuis la publication en 2011 du Rapport mondial sur le handicap, élaboré en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé, la Banque mondiale s'est attachée à constituer une base documentaire sur l’inclusion du handicap dans le développement. Dans le cadre défini par ses Dix engagements pour un développement intégrant le handicap, la Banque mondiale produit des études empiriques indépendantes et des analyses sur les liens entre l'inclusion du handicap et des secteurs comme l'éducation, les transports, l'eau et le développement numérique. Voici quelques exemples de ses travaux récents :
Par ailleurs, la Banque mondiale a diffusé une série de notes d'orientation sur les bonnes pratiques afin de s'assurer que l’inclusion du handicap est prise en compte dans l'ensemble de ses opérations. Sa note technique sur l'accessibilité (a) rend compte d’un large éventail d’obstacles qui excluent plus particulièrement les personnes en situation de handicap et fournit diverses recommandations, méthodologies et stratégies générales pour y remédier. Conçue d’abord à l’intention des équipes chargées des projets de la Banque mondiale, des unités d'exécution et des spécialistes des questions environnementales et sociales, cette note est plus largement utile à l’ensemble des parties intéressées. La Banque a également réalisé une boîte à outils (a) destinée à faciliter l'intégration des femmes et des filles porteuses d’un handicap dans l’ensemble de ses opérations.
Plusieurs notes d’orientation technique proposent en outre des recommandations pratiques à l'intention des responsables gouvernementaux et des décideurs dans des secteurs spécifiques : santé (a), participation citoyenne (a), gestion des risques de catastrophe (a), eau (a) et éducation (a).
La Banque mondiale s’attache également à faciliter les apprentissages et le partage des connaissances. Un nouveau cours en ligne dédié à la collecte de données sur l'inclusion du handicap (a) fournit des informations techniques destinées à soutenir l'intégration du handicap dans le développement. La Banque mondiale s'est aussi associée à l’UNICEF et à l’ONG WaterAid pour proposer une formation pratique axée sur l’inclusion du handicap dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l'hygiène (a). Destinée aux praticiens et décideurs du secteur, celle-ci couvre l’ensemble des concepts, outils et mécanismes permettant d'assurer l'accessibilité des programmes, services et équipements pour les personnes en situation de handicap dans les sphères du développement et de l'aide humanitaire.
Un aperçu des projets
En Indonésie, le projet de renforcement institutionnel pour l'amélioration des services dans les villages (a) aide le ministère des Villages à mettre en œuvre un projet pilote appelé Desa Inklusif, ou « Villages inclusifs ». Ce projet vise à offrir à tous les villageois l'espace et la possibilité de participer de manière égale et significative au développement local. L'autonomisation de la communauté est au cœur de ce projet pilote et elle se traduit par des activités de soutien visant à accroître la participation de l'ensemble des villageois à la concrétisation de la justice sociale. Les groupes cibles sont les femmes et les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, les communautés de droit coutumier, les minorités et les personnes extrêmement pauvres. Ce projet sera déployé dans 80 districts en Indonésie au cours des deux prochaines années.
Au Rwanda, le projet pour une éducation élémentaire de qualité (a) a intégré le principe d'inclusion dans l'extension des infrastructures scolaires nationales financée par le projet (22 500 salles de classe supplémentaires et 31 000 toilettes). Il s'agit notamment de rampes d'accès aux salles de classe, de toilettes spacieuses pouvant accueillir des fauteuils roulants, de rampes et autres dispositifs adaptés dans l'enceinte scolaire, ainsi que de tableaux noirs accessibles aux élèves et enseignants handicapés. Le projet soutient également la formation des enseignants à l'accompagnement des enfants handicapés et à l’utilisation de matériel pédagogique adapté.
Au Nigéria, le projet d'identification numérique pour le développement (a) prévoyait de larges consultations auprès des personnes handicapées, afin de déterminer les difficultés rencontrées par les personnes souffrant de différents types de handicap pour demander et obtenir un document d'identité. Les avis et les recommandations issus de ces consultations ont permis de mettre en place des mesures différenciées dans la conception du projet, notamment : i) confier à des organisations de personnes handicapées les démarches d'inscription pour faciliter la sensibilisation des personnes handicapées par ces intermédiaires de confiance ; ii) prévoir des dispositions particulières pour le recueil et le traitement des données, adaptées à toute personne n'étant pas en mesure de fournir les données biométriques requises (par exemple, la numérisation de l'iris en raison d'un handicap visuel ou les empreintes digitales en raison d'un handicap physique).
Dans la Corne de l'Afrique (Djibouti, Kenya, Éthiopie et Ouganda), le handicap est intégré dans le projet d’aide au développement en réponse aux conséquences des déplacements de population. Ce projet est mis en œuvre dans une zone de fragilité critique en Afrique et vise à procurer aux communautés de réfugiés et de personnes déplacées des ressources pour faire face à la COVID-19, sachant que ces populations sont la plupart du temps exclues des mesures d'aide du gouvernement. Au Kenya, la composante « moyens de subsistance » du projet a donné la priorité au soutien des personnes handicapées. Par exemple, 21 groupes d'activités économiques composés de personnes handicapées ont été soutenus au cours des derniers mois, leurs membres recevant une formation en développement commercial dispensée par différents partenaires.
En Inde, le projet de transformation rurale du Tamil Nadu (a) a mis en place un programme d'aide doté de 40 millions de dollars afin d’accélérer les investissements dans le contexte de la pandémie et d’exploiter le levier des groupes communautaires pour répondre directement à la crise de la COVID. Ce programme soutient les nano et microentreprises qui traversent une crise due à la réduction des activités économiques et à la perturbation de leurs plans de développement. Le projet a mis l'accent sur le soutien aux personnes handicapées dans le cadre de ce programme d'aide. L'une des six modalités d'assistance individuelle prévues par le programme est exclusivement consacrée à l'aide aux moyens de subsistance des personnes handicapées.
Au Bangladesh, la Banque mondiale s'est associée à Leonard Cheshire, une ONG britannique de premier plan œuvrant pour l'inclusion des personnes handicapées dans le monde, dans le cadre de l'initiative Innovating Pathways to Employment, qui encourage le dialogue sur les politiques publiques en matière de développement des compétences et de création d'emplois pour les personnes handicapées. Une note d'orientation sur la promotion de l'emploi des personnes handicapées au Bangladesh (a) a été produite, sur la base des résultats d'une analyse approfondie de la littérature et des politiques et de consultations avec de multiples parties prenantes, y compris des personnes handicapées. Cette note propose des recommandations d'actions clés dans les domaines de la protection sociale, de l'emploi indépendant et salarié, de l'éducation et du développement des compétences. Elle fournit aussi des orientations en matière de genre et d'intersectionnalité, d'accessibilité et d'aménagements raisonnables, de collecte de données, d'accès à la justice et de stigmatisation. Les résultats de ces travaux ont conduit à des recommandations spécifiques sur l'emploi inclusif dans le 8e plan quinquennal du Bangladesh. L'équipe renforce le soutien opérationnel à la mise en œuvre de ces recommandations par l'intermédiaire du projet d’accélération et de renforcement des compétences pour la transformation économique (ASSET) (a), codirigé par les pôles d'expertise Éducation et Viabilité et inclusion sociales de la Banque mondiale, et qui prévoit des indicateurs et des objectifs spécifiques sur l'inclusion du handicap.
Projets financés par des fonds fiduciaires
L’Initiative pour une éducation inclusive (IEI) (a), un fonds fiduciaire multidonateurs soutenu par l’Agence norvégienne de coopération au développement (Norad) et le ministère britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, avait pour objectif d’investir dans l’expertise technique et les connaissances préalables dont les pays ont besoin pour pouvoir assurer l’intégration progressive de tous les handicaps à l’école. Elle portait principalement sur trois pays —Rwanda, Éthiopie et Népal — et a apporté son soutien à des projets dans un certain nombre d’autres pays :
Au Rwanda, l'IEI a permis de réaliser un inventaire complet des équipements des classes et centres d’évaluation, de renforcer le système d’information et de gestion de l’éducation, d’apporter une assistance technique et de développer des capacités spécifiques.
Au Pakistan, le programme d'actions pour le renforcement des performances en faveur d’une éducation inclusive et réactive (ASPIRE) (a), financé par l'IEI, a mené une étude sur l’enjeu des investissements dédiés à l'intégration des filles handicapées, intitulée en anglais Knowledge, Voice, and Action: Scaling up investments in the education of girls with disabilities in Pakistan. Cette étude à méthodologie mixte a analysé les données sur les obstacles à l'offre et à la demande d'éducation pour les enfants handicapés au Pakistan, en mettant plus particulièrement l'accent sur la situation des filles. Les résultats de ces travaux permettront d'éclairer le dialogue sur l’action à mener en matière de soutien et de financement des services éducatifs pour les enfants en situation de handicap.
Le cas du Bangladesh a été étudié dans le cadre d'une analyse du rôle des TIC pour une éducation inclusive des personnes handicapées réalisée par l'IEI. Cette étude visait à recueillir des informations sur les expériences de multiples parties prenantes (enseignants, parents et aidants, fonctionnaires et société civile) en ce qui concerne l'accès à des solutions d'apprentissage numérique pour les enfants souffrant de divers handicaps. Le rapport fait le point sur l'état actuel et les tendances de l'utilisation des TIC pour améliorer la participation et les résultats scolaires des enfants handicapés, et formule des recommandations pour une action à l'échelle du système.
Avec le soutien financier de l’USAID, le Programme pour le handicap et l’éducation inclusive en Afrique (a) a investi dans des diagnostics régionaux et des interventions programmatiques en Éthiopie, au Ghana, au Lesotho, au Libéria, au Sénégal, en Gambie et en Zambie. Il s’est par ailleurs attaché à renforcer les capacités des professionnels concernés avec des sessions de formation technique (a) et des ressources pédagogiques.
Dernière mise à jour: avr. 23, 2023