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Fiches de résultats14 octobre 2022

Répondre aux défis interdépendants du Burkina Faso par des réformes coordonnées pour protéger les populations, ralentir la déforestation et renforcer les finances publiques

The World Bank

Les petits exploitants agricoles bénéficient d'un meilleur accès à des semences et des engrais subventionnés grâce à l'extension à l'échelle nationale du système de distribution électronique soutenu par le financement de l’AID.

Crédit photo : Dorte Verner, Banque mondiale

Grâce au soutien d’une série de financements à l'appui des politiques de développement (DPF) fournie par l'Association internationale de développement (AID), le gouvernement du Burkina Faso a engagé des réformes entre 2019 et 2021 pour améliorer la productivité agricole et accroître la protection sociale. Ces réformes ont renforcé la résilience des agriculteurs, des éleveurs et des femmes, ainsi que celle de tous ceux qui sont touchés de manière disproportionnée par les chocs liés aux conflits, à la situation sanitaire et aux dérèglements du climat. Les réformes visant à réduire la déforestation ont contribué à freiner la désertification et à développer la biodiversité. Par ailleurs, le gouvernement a amélioré la mobilisation des recettes de l’État et renforcé la responsabilisation du secteur public. L'ensemble de ces changements avait pour objectif global d’aider plus largement les populations, en dégageant des ressources supplémentaires pour financer les programmes sociaux.

Défis

Le Burkina Faso est en proie à un ensemble de difficultés de développement étroitement imbriqué. En 2020, plus de la moitié de la population souffrait de carences alimentaires chroniques, aggravées par le changement climatique, la désertification et la pandémie de COVID-19. En outre, des maladies animales hautement contagieuses menaçaient la santé du bétail, entamant les revenus des éleveurs et exacerbant leur vulnérabilité à d'autres chocs. Les dépenses d'aide sociale étaient jusqu'ici fragmentées et inefficaces, et la viabilité budgétaire du pays était constamment fragilisée.

Démarche

Face à cette accumulation de problèmes interdépendants, les financements de l'IDA ont soutenu le renforcement de la gestion budgétaire, la promotion d’une croissance durable et l'amélioration des services publics. À la suite de la détérioration du contexte sécuritaire du pays, les réformes politiques se sont concentrées sur le renforcement de la capacité de l'État à s'adapter aux crises, tout en améliorant la transparence et la responsabilité budgétaires. La série de DPF, de même qu’un projet complémentaire déployé en réponse à la crise de la COVID-19, se sont alignés sur les objectifs de développement du pays. De solides fondements analytiques ont contribué à orienter les priorités de réforme du gouvernement, à appuyer la mise en œuvre de réformes clés et à favoriser des politiques macroéconomiques et budgétaires saines.

Les mesures phares soutenues par le programme DPF portaient sur : i) les réformes de la distribution des intrants agricoles et de la vaccination des animaux ; ii) les réformes de la protection de l'environnement ; iii) les réformes de l'administration fiscale et de la masse salariale publique ; iv) les réformes de la gouvernance et de la gestion de la dette ; v) la création d'un système national de protection sociale adapté en faveur des pauvres. Le pouvoir de mobilisation de la Banque mondiale a également été mis à profit pour susciter une dynamique interministérielle en faveur de réformes complexes et multisectorielles (l'institutionnalisation en 2021 du système national de protection sociale mentionné ci-dessus a, par exemple, nécessité la collaboration de six ministères).

Les produits que nous avons achetés sont de très bonne qualité. Cela nous permettra d'améliorer notre productivité. En outre, le système de distribution électronique des intrants n'a pas exclu les femmes des bénéficiaires, c'est encourageant.
Adjara Soulama, farmer in the Lémouroudougou, Cascades region, Burkina Faso
Adjara Soulama
agricultrice dans la localité de Lémouroudougou, région des Cascades (Crédit photo : PReCA)
Grâce à la subvention et au mécanisme électronique de distribution des intrants, nous avons pu acheter des sacs d'engrais à un prix abordable, sans grande difficulté. Avec ce soutien, nous pourrons améliorer la productivité agricole à Banzon.
Image
Pascal Zabre
agriculteur à Banzon, région des Hauts-Bassins (Crédit photo : PReCA)
The World Bank

Le rôle des femmes dans les chaînes de valeur agricoles.

Crédit photo : Dorte Verner, Banque mondiale

The World Bank

Femmes, résilience et cohésion sociale.

Crédit photo : Dorte Verner, Banque mondiale

Résultats

Le programme a soutenu le lancement de plusieurs réformes majeures début 2022. Les résultats obtenus à ce jour contribuent à l'atteinte de cinq objectifs du cadre de partenariat de la Banque mondiale avec le Burkina Faso.

  • En ce qui concerne le premier objectif, le DPF a amélioré la productivité agricole grâce à des réformes portant sur la distribution des intrants et la vaccination animale. Les petits exploitants ont ainsi eu un meilleur accès aux intrants agricoles subventionnés. La part des semences gérées par le système de distribution électronique est passée de 23 % en 2019 à 46 % en 2021, et celle des engrais de 46 % en 2019 à 75 % en 2021.
  • La productivité des éleveurs a progressé, de même que la santé des troupeaux. Le nombre d'ovins et de caprins vaccinés contre les maladies hautement contagieuses est passé de 0,6 million de têtes en 2017 à environ 5,8 millions en 2021.
  • S’agissant du deuxième objectif, la protection des ressources naturelles a été renforcée à la suite de réformes foncières visant à lutter contre la déforestation. Seize forêts ont été exclues du cadastre minier pour éviter leur conversion suite au changement d'affectation des terres, ce qui a limité le déboisement. Cinq forêts classées ont été inscrites au cadastre pour les protéger de la déforestation, évitant ainsi l'émission de gaz à effet de serre équivalent à près de 80 000 tonnes de CO2.
  • Au titre du troisième objectif, le DPF a étendu la protection sociale aux plus vulnérables. Ce résultat a été obtenu grâce à des réformes destinées à institutionnaliser un système national de filets sociaux adaptatifs et favorables aux pauvres. Un registre des ménages et des personnes vivant dans la pauvreté a été créé en 2021 et a été associé à des protocoles de partage des données pour qu'il puisse être utilisé efficacement par les programmes sociaux. À l'avenir, ce registre contribuera à améliorer l'aide sociale en identifiant et en ciblant les groupes qui ont le plus besoin de soutien.
  • Le DPF a contribué au quatrième objectif en améliorant la mobilisation des ressources nationales et la gestion des dépenses publiques grâce à des réformes de l'administration fiscale et de la masse salariale. La mise en œuvre de la réforme de l'administration fiscale, notamment la déclaration et le paiement électroniques des impôts, a abouti à l'augmentation du nombre de contribuables enregistrés, qui est passé de 95 500 en 2017 à 142 000 en 2021.
  • La réforme de la masse salariale publique a consisté à rationaliser les postes clés, à développer la mobilité du personnel entre les unités professionnelles et administratives, et à rendre transparents les critères de recrutement. Cela a abouti à une baisse du taux de croissance annuel de la masse salariale publique, qui est passé de 11,4 % en 2017 à 5,8 % en 2021.
  • Pour ce qui est du cinquième objectif, le DPF a renforcé la redevabilité du secteur public au moyen de réformes de la gouvernance et de la gestion de la dette. La mise en place d'un cadre de gouvernance dédié aux fonds de crise a permis de réduire le délai d'exécution des contrats d'approvisionnement en fournitures médicales de 169 jours en 2019 à 28 jours en 2021. En outre, elle a limité la corruption grâce à l’accroissement des processus d'audit et des niveaux d’exigence renforcés. .
  • Un nouveau cadre réglementaire élaboré avec l'assistance technique de l'IDA a aussi permis la publication de bulletins trimestriels précis sur la dette publique. Grâce à ces réformes, le Burkina Faso est devenu l'un des pays IDA en pointe pour ce qui concerne la transparence de la dette (a). Il est en effet le seul pays à avoir atteint le score maximal en matière de disponibilité, d’exhaustivité et d’actualisation des neuf critères du tableau de suivi de la transparence de la dette de la Banque mondiale.

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

Par l'intermédiaire de l'IDA, le Groupe de la Banque mondiale a apporté un total de 350 millions de dollars entre 2019 et 2021 pour financer des réformes politiques et structurelles au Burkina Faso. La Banque mondiale a également approuvé un financement IDA de 200 millions de dollars en décembre 2021 pour apporter un soutien supplémentaire à la mise en œuvre de réformes visant à renforcer la gestion budgétaire, à améliorer la gestion des ressources naturelles et la productivité de l'élevage, et à renforcer la prestation de services et l'efficacité des dépenses sociales. En ce qui concerne les partenariats public-privé (PPP), qui font partie du programme de réforme du DPF, le gouvernement a travaillé en étroite collaboration avec la Société financière internationale (IFC), qui a fourni une assistance technique pour élaborer une nouvelle loi sur les PPP, adoptée en 2021.

Partenaires

En collaboration avec les Nations Unies, la Banque africaine de développement (BAD) et l'Union européenne (UE), la Banque mondiale a réalisé une évaluation de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix, afin de déterminer les possibilités de promouvoir la paix et de maintenir la cohésion sociale au Burkina Faso. La conception des opérations du DPF s'est également appuyée sur cette évaluation, ainsi que sur des consultations régulières avec d'autres partenaires du développement, notamment le Fonds monétaire international (FMI), l'Agence française de développement (AFD) et l'Agence danoise de développement international. En outre, un don de 2 millions de dollars de l'Agence suédoise de coopération internationale a permis de poser les bases de la réforme des ressources humaines dans le secteur public, dans le cadre du DPF récemment approuvé.

Perspectives

Dans un contexte de plus en plus difficile, le futur programme DPF sera essentiel au soutien d'une série de réformes majeures liées à la sécurité alimentaire, à la protection sociale, à la protection de l'environnement, à la gouvernance et à la gestion budgétaire.