Résultats
Le programme a soutenu le lancement de plusieurs réformes majeures début 2022. Les résultats obtenus à ce jour contribuent à l'atteinte de cinq objectifs du cadre de partenariat de la Banque mondiale avec le Burkina Faso.
- En ce qui concerne le premier objectif, le DPF a amélioré la productivité agricole grâce à des réformes portant sur la distribution des intrants et la vaccination animale. Les petits exploitants ont ainsi eu un meilleur accès aux intrants agricoles subventionnés. La part des semences gérées par le système de distribution électronique est passée de 23 % en 2019 à 46 % en 2021, et celle des engrais de 46 % en 2019 à 75 % en 2021.
- La productivité des éleveurs a progressé, de même que la santé des troupeaux. Le nombre d'ovins et de caprins vaccinés contre les maladies hautement contagieuses est passé de 0,6 million de têtes en 2017 à environ 5,8 millions en 2021.
- S’agissant du deuxième objectif, la protection des ressources naturelles a été renforcée à la suite de réformes foncières visant à lutter contre la déforestation. Seize forêts ont été exclues du cadastre minier pour éviter leur conversion suite au changement d'affectation des terres, ce qui a limité le déboisement. Cinq forêts classées ont été inscrites au cadastre pour les protéger de la déforestation, évitant ainsi l'émission de gaz à effet de serre équivalent à près de 80 000 tonnes de CO2.
- Au titre du troisième objectif, le DPF a étendu la protection sociale aux plus vulnérables. Ce résultat a été obtenu grâce à des réformes destinées à institutionnaliser un système national de filets sociaux adaptatifs et favorables aux pauvres. Un registre des ménages et des personnes vivant dans la pauvreté a été créé en 2021 et a été associé à des protocoles de partage des données pour qu'il puisse être utilisé efficacement par les programmes sociaux. À l'avenir, ce registre contribuera à améliorer l'aide sociale en identifiant et en ciblant les groupes qui ont le plus besoin de soutien.
- Le DPF a contribué au quatrième objectif en améliorant la mobilisation des ressources nationales et la gestion des dépenses publiques grâce à des réformes de l'administration fiscale et de la masse salariale. La mise en œuvre de la réforme de l'administration fiscale, notamment la déclaration et le paiement électroniques des impôts, a abouti à l'augmentation du nombre de contribuables enregistrés, qui est passé de 95 500 en 2017 à 142 000 en 2021.
- La réforme de la masse salariale publique a consisté à rationaliser les postes clés, à développer la mobilité du personnel entre les unités professionnelles et administratives, et à rendre transparents les critères de recrutement. Cela a abouti à une baisse du taux de croissance annuel de la masse salariale publique, qui est passé de 11,4 % en 2017 à 5,8 % en 2021.
- Pour ce qui est du cinquième objectif, le DPF a renforcé la redevabilité du secteur public au moyen de réformes de la gouvernance et de la gestion de la dette. La mise en place d'un cadre de gouvernance dédié aux fonds de crise a permis de réduire le délai d'exécution des contrats d'approvisionnement en fournitures médicales de 169 jours en 2019 à 28 jours en 2021. En outre, elle a limité la corruption grâce à l’accroissement des processus d'audit et des niveaux d’exigence renforcés. .
- Un nouveau cadre réglementaire élaboré avec l'assistance technique de l'IDA a aussi permis la publication de bulletins trimestriels précis sur la dette publique. Grâce à ces réformes, le Burkina Faso est devenu l'un des pays IDA en pointe pour ce qui concerne la transparence de la dette (a). Il est en effet le seul pays à avoir atteint le score maximal en matière de disponibilité, d’exhaustivité et d’actualisation des neuf critères du tableau de suivi de la transparence de la dette de la Banque mondiale.
Contribution du Groupe de la Banque mondiale
Par l'intermédiaire de l'IDA, le Groupe de la Banque mondiale a apporté un total de 350 millions de dollars entre 2019 et 2021 pour financer des réformes politiques et structurelles au Burkina Faso. La Banque mondiale a également approuvé un financement IDA de 200 millions de dollars en décembre 2021 pour apporter un soutien supplémentaire à la mise en œuvre de réformes visant à renforcer la gestion budgétaire, à améliorer la gestion des ressources naturelles et la productivité de l'élevage, et à renforcer la prestation de services et l'efficacité des dépenses sociales. En ce qui concerne les partenariats public-privé (PPP), qui font partie du programme de réforme du DPF, le gouvernement a travaillé en étroite collaboration avec la Société financière internationale (IFC), qui a fourni une assistance technique pour élaborer une nouvelle loi sur les PPP, adoptée en 2021.
Partenaires
En collaboration avec les Nations Unies, la Banque africaine de développement (BAD) et l'Union européenne (UE), la Banque mondiale a réalisé une évaluation de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix, afin de déterminer les possibilités de promouvoir la paix et de maintenir la cohésion sociale au Burkina Faso. La conception des opérations du DPF s'est également appuyée sur cette évaluation, ainsi que sur des consultations régulières avec d'autres partenaires du développement, notamment le Fonds monétaire international (FMI), l'Agence française de développement (AFD) et l'Agence danoise de développement international. En outre, un don de 2 millions de dollars de l'Agence suédoise de coopération internationale a permis de poser les bases de la réforme des ressources humaines dans le secteur public, dans le cadre du DPF récemment approuvé.
Perspectives
Dans un contexte de plus en plus difficile, le futur programme DPF sera essentiel au soutien d'une série de réformes majeures liées à la sécurité alimentaire, à la protection sociale, à la protection de l'environnement, à la gouvernance et à la gestion budgétaire.