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Fiches de résultats 01 décembre 2017

Forêts et paysages

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Une forme de collaboration inédite améliore la résilience climatique du secteur caféier en Éthiopie.

Défis et opportunités

En contribuant à la survie de 1,3 milliard d’individus dans le monde et à la préservation de la santé de notre planète, les paysages forestiers sont au cœur de l’action en faveur du développement et de la lutte contre le changement climatique. Mais leur avenir est menacé : la demande de terres agricoles alimente la déforestation et la couverture forestière recule au profit des transports, des infrastructures énergétiques, des mines et des coupes de bois pour produire de l’énergie.

Convaincus de la nécessité de mieux protéger les forêts, une centaine de pays ont intégré le changement d’affectation des terres et la foresterie dans leurs contributions déterminées au niveau national pour réduire les émissions de carbone. Correctement gérées et protégées, les forêts conserveront leur fonction de puits de carbone naturels, qui renforcent la résilience des paysages ruraux.

La réalisation des engagements climatiques exige d’intégrer la question de l’affectation des terres et des forêts dans les mesures envisagées. Des efforts redoublés pour préserver les forêts et restaurer les terres dégradées permettront de compenser le niveau, plus faible qu’attendu, de réduction des émissions mondiales — une évolution pourtant indispensable pour contenir le réchauffement climatique sous les 2 °C.

Plantés dans les champs, les arbres limitent l’érosion, participent à l’amendement des sols et limitent le stress hydrique et thermique sur les cultures. En fournissant nourriture et fourrage en période de soudure, ils peuvent également accroître la sécurité alimentaire et renforcer les capacités des ménages à faire face en cas de besoin.

La Banque mondiale aide une cinquantaine de pays couverts de forêts tropicales à élaborer des programmes de gestion durable des paysages. Cette aide passe plusieurs dispositifs : le Fonds de partenariat pour la réduction des émissions dues à la déforestation (a), l’Initiative pour la gestion durable des paysages forestiers (ISFL) du Fonds biocarbone (a) et le Programme d’investissement forestier (a). Forts d’une longue expérience, ces fonds mettent à la disposition des pays une masse de connaissances sur la quantification des émissions de carbone des différents secteurs d’activité et contribuent à ouvrir la voie à d’autres initiatives de changement d’affectation des terres à grande échelle.

La mobilisation du secteur privé visant à encourager les chaînes d’approvisionnement sans déboisement jouera un rôle primordial dans la préservation des ressources et la réduction des risques pour les entreprises tributaires des matières premières. Par l’entremise de la Société financière internationale (IFC), le Groupe de la Banque mondiale encourage les investissements responsables dans la filière de la production forestière et s’emploie à créer des conditions d’intervention plus équitables pour les entreprises qui adoptent des pratiques de gestion forestière durable.

 

Transformation par l’action

Les terres d’Éthiopie, longtemps considérées comme trop arides et trop peu fertiles pour justifier des investissements, intéressent désormais les petits exploitants. Au carrefour de la gestion de l’eau et des terres, des droits fonciers et de l’utilisation des sols, le programme de gestion durable des terres de la Banque mondiale améliore depuis 2008 la résilience et les revenus des agriculteurs éthiopiens. Avec une enveloppe globale supérieure à 150 millions de dollars, le programme national déployé par les autorités du pays, en collaboration avec la Banque mondiale et d’autres partenaires, a permis d’investir dans des plans d’occupation des sols, des aménagements en terrasse et la reconnaissance des titres fonciers — autant d’éléments qui ont redynamisé les économies locales.

En 2017, le gouvernement éthiopien et la Banque mondiale ont signé un accord pour un don de 18 millions de dollars en appui au programme pour les paysages forestiers de l’Oromia. Mis en œuvre dans une région aussi grande que la Norvège, ce programme relève de l’Initiative pour la gestion durable des paysages forestiers (ISFL) (a) du Fonds biocarbone.

L’ISFL, en collaboration avec la Société financière internationale (IFC), s’est associée à l’entreprise Nespresso (a) pour apporter une allocation de 3 millions de dollars au Fonds pour l’innovation durable de Nespresso (a) afin d’offrir aux agriculteurs éthiopiens de la région de l’Oromia une formation agronomique et commerciale intensive et pratique et, à terme, de développer une production durable de café. L’IFC a également accordé un prêt de 3 millions de dollars à Nespresso pour augmenter le nombre d’arbres d’ombrage dans les plantations et renforcer la viabilité du procédé de traitement par voie humide.

Cette collaboration unique en son genre repose sur la volonté partagée de « verdir » les étapes de plantation et de transformation, d’accroître la productivité des agriculteurs et de renforcer la résilience du secteur caféier de l’Éthiopie face au changement climatique. Ce partenariat fécond peut servir de modèle pour déployer des activités similaires à grande échelle dans d’autres pays et pour d’autres produits de base.

De même, en émettant en 2016 la toute première obligation forestière, l’IFC a contribué à mobiliser des fonds en faveur du secteur forestier. L’émission a attiré plus de 152 millions de dollars d’investissements institutionnels en appui à un projet REDD mené au Kenya, qui permet aux paysans d’obtenir des ressources pour la conservation des forêts, de protéger le couloir de migration des animaux sauvages de Kasigau et d’offrir des débouchés pour les femmes et le reste de la communauté.

 

Résultats attendus

D’ici 2020, plus d’un million d’hectares seront gérés de manière durable en Éthiopie et plus de 15 000 jeunes sans terres recevront des certificats fonciers. Quelque 9 000 hectares seront reboisés dans l’Oromia dans le cadre d’un nouveau projet qui aura 25 000 bénéficiaires directs.

L’initiative avec Nespresso prévoit de former 20 000 paysans et d’enregistrer 77 fermes de traitement du café par voie humide mais également d’aider les plantations traditionnelles installées sur 9 450 hectares à obtenir la certification du Programme Nespresso AAA pour une qualité durable. Lancée depuis un an, cette initiative public-privé est en passe d’atteindre ses objectifs. Plus de 17 000 fermiers, dont 14 % de femmes, ont été formés à des pratiques durables de production de café.

Chiffres clés

  • La dégradation des forêts et des changements d’affectation des terres sont à l’origine de 12 % environ des émissions mondiales de CO2.
  • Même si le rythme du déboisement mondial s’est ralenti depuis les années 1990, il demeure soutenu puisque les pertes (brutes) annuelles représentent environ 13 millions d’hectares — une tendance en partie compensée par la reforestation, de sorte que les pertes nettes annuelles du couvert forestier ressortent à 5,6 millions d’hectares, plus que la superficie du Costa Rica.
  • La Banque mondiale a alloué 1,3 milliard de dollars aux interventions en faveur des forêts au cours des cinq dernières années.

 

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