Les défis
Confrontée aux effets de la crise politique et du fléchissement de la gouvernance, à l’instabilité agroclimatiques et à la montée de la crise alimentaire, la population malgache sombre toujours davantage dans la pauvreté et a de plus en plus de mal à faire face aux chocs exogènes et à la vie quotidienne. Du fait de la stagnation de son économie durant les 30 dernières années, Madagascar est devenu l'un des pays les plus pauvres du monde, avec près de 80 % de la population (quasiment 19 millions d'habitants) vivant avec moins de 1,90 dollar par jour et, selon les estimations, un taux d'extrême pauvreté de 70 %.
La sécurité alimentaire et la nutrition sont une source de préoccupation majeure, car la moitié des enfants de moins de cinq ans présente des retards de croissance. Les chocs climatiques répétés, dont le dernier dû au phénomène El Niño, ont provoqué de graves sécheresses dans le sud du pays, tandis que le nord souffre d'inondations, majorant ainsi les risques auxquels la population est confrontée.
Conjugués à une forte malnutrition et à une faible fréquentation scolaire, ces facteurs génèrent les conditions propices à une transmission intergénérationnelle de la pauvreté.
Approche
Le Gouvernement malgache, avec l'appui du fonds de la Banque mondiale pour les plus pauvres (IDA), a mis au point deux programmes de protection sociale :
- Le programme de transferts monétaires conditionnels pour le développement humain, qui s'adresse à 40 000 ménages comptant des enfants de moins de 12 ans et qui est rattaché à la fréquentation de l'école primaire, à la promotion du développement de la petite enfance et à la nutrition des jeunes enfants, notamment au moyen d'une approche axée sur les comportements ; et,
- Le programme Argent contre travail productif fournit une source de revenus réguliers aux 32 000 ménages participants (dont 50% dirigés par des femmes) au moyen d'allocations versées en contrepartie d'activités productives destinées à mettre les communautés à l’abri des chocs climatiques, par exemple par l’aménagement de terrasses, l'amélioration biologique des sols et les mesures de lutte contre l'érosion, telles que le reboisement et/ou la conservation des ressources en eau.