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L’éducation des filles offre des perspectives d’avenir à la province pakistanaise du Baloutchistan

21 décembre 2015


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Zarghony, une fillette de 12 ans, figure parmi les 39 0000 élèves bénéficiaires du projet PGEB dans les districts les plus reculés du Baloutchistan.

PGEB/MDTF/2014.

LES POINTS MARQUANTS
  • Le Projet de promotion de l’éducation des filles au Baloutchistan (PGEB) a permis de scolariser près de 39 000 enfants, dont 33 414 filles.
  • Les organismes publics du Baloutchistan chargées de l’exécution du projet se sont conformés à des critères de sélection bien définis pour les écoles, la priorité étant d’établir un partenariat avec les communautés, afin de renforcer la confiance des citoyens dans leurs institutions.
  • Les filles commencent à s’identifier à d’autres rôles sociaux, à la suite du recrutement d’enseignantes dans leur communauté, sur la base d’un processus compétitif et transparent.

Le Projet de promotion de l’éducation des filles au Baloutchistan (PGEB) a permis d’élargir l’accès à l’éducation et l’assiduité des élèves, en faveur des filles notamment, dans les régions les plus reculées de cette province du Pakistan. Ce projet figure parmi les 11 opérations financées dans le cadre du Fonds fiduciaire multidonateurs pour le Khyber Pakhtunkhwa, les Régions tribales et le Baloutchistan (a), mis en place en 2010 dans le but d’appuyer la campagne de réhabilitation des zones affectées par la crise.

Le contexte

Le Baloutchistan (a) est la province du Pakistan à enregistrer les indicateurs pour l’éducation les plus bas. Quel que soit le niveau d’enseignement considéré, le taux net de scolarisation, garçons et filles confondus, est 10 % moins élevé que la moyenne nationale. Et il est particulièrement mauvais en ce qui concerne les filles, notamment dans les campagnes : seules 33 % des filles qui vivent dans les zones rurales du Baloutchistan sont scolarisées au primaire (les 6 -10 ans), et ce taux tombe à 7 % au secondaire. Près de 40 % des 22 000 zones de peuplement ne disposent d’aucune école.

Il existe deux principales raisons à cette situation : l’ampleur du territoire concerné et la faible capacité des services d’éducation. Près de 9 % des écoles sont dépourvues de bâtiments, 57 % d’entre elles sont privées d’un accès à l’eau potable, 46 % ne possèdent pas de mur d’enceinte, 52 % ne sont pas reliées à l’électricité et 29 % ne sont pas équipées de toilettes.


« Si ce bâtiment n’avait pas été construit, j’aurais été privée d’école. Mon père refusait que j’étudie en plein air. Aujourd’hui, je suis contente, notre école est très belle, elle a un mur de clôture, on peut jouer avec les autres enfants et personne ne nous voit de l’extérieur. Et on a de l’eau potable.  »

Zarghony (12 ans)

District de Pishin (Baloutchistan)

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Outre la construction de nouvelles écoles, celles qui ne disposaient pas d’installations en dur ont aujourd’hui quatre murs et un toit et de nombreuses autres ont reçu des équipements afin d’offrir un environnement éducatif sécurisé à tous les enfants du Baloutchistan.

PGEB/MDTF/2014.

La démarche

L’éducation est un secteur sur lequel la Banque mondiale entretient des relations de longue date avec les autorités du Baloutchistan. Le Projet d’appui à l’éducation au Baloutchistan (BESP) avait déjà permis de mettre en place 649 écoles, selon un modèle de développement et de gestion des établissements piloté par les communautés. Le projet PGEB est quant à lui mis en œuvre par les autorités afin d’appuyer l’objectif fondamental du fonds fiduciaire multidonateurs : renforcer le lien de confiance entre citoyens et pouvoirs publics.

Les résultats

Grâce à ce projet, les autorités ont rebâti 123 écoles pour filles, auparavant privées de locaux en dur. Elle a également pourvu 226 écoles pour filles en équipements qui leur faisaient défaut : toilettes, eau potable, murs d’enceinte, panneaux solaires, électricité, tableaux noirs et mobilier. Par ailleurs, 260 nouvelles écoles primaires ont été mises en place sur la base d’une approche participative incluant les communautés. Le taux de présence des enseignants dans ces écoles est de 90 %, et l’assiduité des enfants dans les écoles financées par le projet PGEB est de 86 %.


« Ça faisait vingt ans que j’essayais de faire construire une école au village. J’avais tout essayé, en vain. Notre village n’avait même pas d’équipement de base. Les enfants devaient faire 20 kilomètres à pied pour trouver l’école la plus proche. Difficile pour nous d’y envoyer nos filles. Il y a deux ans, le projet PGEB a envoyé une équipe en reconnaissance ici, cela a fait boule de neige. Aujourd'hui, grâce à Dieu, nous avons une école parfaitement opérationnelle. Et nos filles peuvent aller dans une école proche de chez elles. »

Noor Muhammad

Un habitant d’Agaria Goth, un village isolé du district de Lasbela (Baloutchistan)

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Les écoles ont été sélectionnées sur la base d’un processus consultatif privilégiant l’appropriation du projet par les communautés.

 

PGEB/MDTF/2014.

Les consultations auprès des bénéficiaires font ressortir que le projet PGEB a contribué à lever certains freins à l’éducation des filles. Parmi les facteurs clés de cette évolution figurent la mise à disposition d’un environnement sécurisé pour les enfants et la plus grande présence des enseignants, grâce à l’action de comités de gestion des écoles rassemblant parents d’élèves et enseignants.

Le projet a veillé au recrutement de personnel féminin local. Ces enseignantes servent désormais d’exemple aux filles et font évoluer la perception du rôle des femmes au sein de la société. Par ailleurs, le processus, qui laisse aux populations locales le soin de choisir le site de l’école et de former les comités de gestion parents/enseignants, a permis aux communautés de se rassembler autour d’un objectif commun. Les membres des comités se sont mobilisés pour multiplier les inscriptions, en convainquant les parents d’enfants non scolarisés de les envoyer à l’école. Et, puisque les enfants sont plus nombreux à pouvoir fréquenter l’école, les enseignants s’attachent à présent à améliorer la qualité de leur enseignement, afin de stimuler pleinement les facultés des enfants désormais scolarisés.

Le projet PGEB a touché 39 000 élèves dans 12 districts du Baloutchistan, alors que 29 726 élèves étaient initialement visés. Une réussite qu’illustrent de nombreux témoignages recueillis auprès des bénéficiaires.


Les témoignages

À commencer par celui de Zarghony. Âgée de 12 ans, cette benjamine d’une famille de quatre enfants est désormais scolarisée en dernière année de cycle élémentaire, dans l’école de Malezai, un village reculé du district de Pishin. Grâce au projet PGEB, cette école s’est aujourd’hui dotée de trois salles de classe, d’un mur d’enceinte, d’installations sanitaires et d’un accès à l’eau potable, alors qu’elle ne disposait jusqu’alors d’aucun local. Aujourd’hui, l’école compte 80 élèves.

Le visage de Zarghony respire la confiance lorsqu’elle évoque son parcours : « Mes grandes sœurs n’ont pas pu aller à l’école, parce qu’il n’y avait pas d’école primaire au village. Pour moi, ça a été difficile aussi : mon école n’avait ni équipements, ni eau, ni toilettes, ni salles de classe pour les 80 filles. Si ce bâtiment n’avait pas été construit, j’aurais été privée d’école. Mon père refusait que j’étudie en plein air. Aujourd’hui, je suis contente, notre école est très belle, elle a un mur de clôture, on peut jouer avec les autres enfants et personne ne nous voit de l’extérieur. Et on a de l’eau potable. »

Le témoignage de Noor Muhammad est tout aussi éloquent. Cet habitant d’Agaria Goth, un village reculé du district de Lasbela, nourrissait depuis 25 ans le rêve d’une école pour filles.

Il se souvient de ce long cheminement : « Ça faisait vingt ans que j’essayais de faire construire une école au village. J’avais tout essayé, en vain. Notre village n’avait même pas d’équipement de base. Les enfants devaient faire 20 kilomètres à pied pour trouver l’école la plus proche. Difficile pour nous d’y envoyer nos filles. Il y a deux ans, le projet PGEB a envoyé une équipe en reconnaissance ici, cela a fait boule de neige. Aujourd'hui, grâce à Dieu, nous avons une école parfaitement opérationnelle. Et nos filles peuvent aller dans une école proche de chez elles. »

L’école, qui compte aujourd’hui 30 enfants, accueille également des garçons.

 

[i] Les noms ont été changés pour des raisons de sécurité.

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39 000
enfants, dont 33 414 filles, ont été scolarisés au Baloutchistan grâce au PGEB.



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