Au Maroc, l’inadéquation des formations et des compétences des étudiants diplômés, ainsi que le caractère inéquitable et partiel de l’accès à l’enseignement expliquaient largement l’absence de progrès dans le secteur de l’éducation : l’investissement dans le capital humain par le biais d’une éducation de qualité s’est alors imposé comme une priorité de développement essentielle. Parmi les principaux défis à relever figuraient l’amélioration de la qualité et de l’efficacité du système éducatif et le renforcement des acquis scolaires. En 2008, date de lancement du projet, les nouveaux programmes universitaires de formation initiale des enseignants n’avaient par exemple suscité aucune inscription et la part du budget allouée au secteur des écoles ne dépassait pas 4,5 % du produit intérieur brut. Le taux net de scolarisation dans les établissements du secondaire (premier cycle) montrait une grande disparité entre zones urbaines (64 %) et rurales (20,3 % seulement). Le taux d’achèvement des études entre la première et la neuvième année de scolarité était également faible, à 51,8 %.
Solution
Le Premier prêt à l’appui des politiques de développement dans l’éducation a été mis au point pour appuyer la mise en œuvre du programme gouvernemental d’urgence pour l’éducation 2009-2012. Celui-ci visait à améliorer l’efficacité des services et les résultats dans le secteur de l’éducation par une hausse du taux net de scolarisation dans le primaire et dans le secondaire ainsi que par une progression du taux d’achèvement du cursus entre la première année et la neuvième année de scolarité. Un certain nombre de facteurs ont eu une incidence positive sur le soutien apporté à la mise en œuvre de ce programme d’urgence, à savoir principalement l’implication remarquable des pouvoirs publics, l’importance du soutien au plus haut niveau de l’État, en la personne du roi Mohammed VI en particulier, et la prise en compte des leçons tirées de précédents projets, notamment le fait de se doter de moyens de communication actifs compte tenu du grand nombre d’acteurs concernés et la nécessité d’une supervision au niveau décentralisé.
Résultats
Le Premier prêt à l’appui des politiques de développement dans l’éducation a contribué à une utilisation plus efficace des ressources publiques, grâce à une coordination plus étroite entre les services ministériels clés et avec les donateurs, eux-mêmes soucieux de mieux harmoniser leurs interventions. Il a également permis d’optimiser les gains tirés de l’assistance technique, d’unifier les exigences relatives à la communication des informations et de renforcer la planification stratégique. Les données pour 2011/12 montrent que si les cibles en matière de parité des sexes n’ont pas toutes été atteintes, le projet a eu des effets positifs au primaire et en préscolaire, avec une augmentation de deux points du pourcentage de filles scolarisées par rapport aux garçons (de 96,8 % à 98,6 %). Les taux nets de scolarisation sont en hausse dans les zones rurales et urbaines, à tous les échelons et dans toutes les catégories (à l’exception des garçons en milieu rural, pour le niveau préscolaire), avec un taux global passant du niveau de référence de 48,2 %, au lancement du projet, à 53,9 %, à sa clôture. La formation continue des enseignants a été renforcée, avec plus de 2,5 millions de journées de formation organisées entre 2009 et 2011, soit 76 % de la cible prévue. Le montant des bourses, qui couvrent désormais une année scolaire complète, a été porté de 700 à 1 260 dirhams (de 81 à 146 dollars) par trimestre. À la clôture du projet, 2 200 étudiants étaient inscrits dans des programmes universitaires de premier cycle et 7 850 autres dans des programmes professionnels postuniversitaires assurés par les Centres régionaux pour l’éducation et la formation, alors qu’aucune inscription n’avait été enregistrée au lancement du projet.
Contribution du Groupe de la Banque mondiale
La Banque mondiale a contribué au financement de ce projet à hauteur de 60 millions de dollars.
Partenaires
Le programme gouvernemental de réforme de l’éducation 2009-2012 a été soutenu par les partenaires suivants : Banque africaine de développement (75 millions d’euros) ; Banque européenne d’investissement (200 millions d’euros) ; Union européenne (93 millions d’euros sous forme de don) ; Facilité d’investissement de voisinage (don de 15 millions d’euros) ; Agence française de développement (50 millions d’euros) ; Agence espagnole pour la coopération internationale au développement (don de 14 millions d’euros). Les partenaires chargés de l’exécution du programme (au niveau central) ont convenu que le programme d’urgence pour l’éducation 2009-2012 a, dans l’ensemble, largement contribué à l’amélioration du secteur éducatif. Au niveau régional, ils ont observé de nombreux aspects positifs au cours de ces trois années, citant expressément les programmes sociaux pour stimuler la demande de scolarisation, l’amélioration des relations entre écoles et associations de parents, ainsi qu’une meilleure préparation du budget et une plus grande planification stratégique.
Perspectives
La Banque mondiale a approuvé en mai 2013 un financement de 100 millions de dollars pour un Deuxième prêt à l’appui des politiques de développement dans l'éducation, qui vient soutenir le plan de développement à moyen terme du Maroc pour le secteur de l’éducation couvrant la période 2013 à 2016. Ce plan comprend cinq axes stratégiques principaux : l’accès à l’éducation et l’égalité des chances, la qualité de l’enseignement, les établissements scolaires, la gouvernance du secteur, ainsi que la gestion et le renforcement des capacités en matière de ressources humaines. La préparation d’un autre projet de suivi débutera mi-2014, avec pour priorités la qualité de l’éducation, l’égalité d’accès et la gouvernance du secteur.
Bénéficiaires
Grâce au programme, le nombre de boursiers dans les pensionnats a augmenté, tout comme la demande de scolarisation, tandis que chutait le taux d’abandon des études dans les zones rurales. Autres domaines où des efforts remarquables ont été accomplis : la formation des directeurs d’école et la formation initiale des enseignants grâce à la création des Centres régionaux pour l’éducation et la formation.