Défis
Un développement qui se veut durable exige de trouver le juste équilibre entre les besoins des générations actuelles et ceux des générations futures. Cet impératif est rapidement devenu une source de préoccupation croissante à l'échelle mondiale, où les débats sur la croissance et la lutte contre la pauvreté accordent désormais une place centrale aux trois facteurs fondamentaux du développement : le facteur économique, le facteur écologique et le facteur social. La durabilité sociale constitue en effet un aspect crucial pour parvenir à assurer un développement pérenne susceptible d'améliorer significativement les conditions de vie des populations les plus pauvres du monde.
Les enseignements tirés des expériences de développement réalisées dans les pays clients de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et de l'Association internationale de développement (IDA) ont montré que la lutte contre la pauvreté ne se limite pas à définir de bonnes politiques économiques. Bon nombre des sociétés concernées sont fragiles, déchirées par les conflits et les violences, ou en proie à des discriminations liées, entre autres, au sexe, à la race ou l’appartenance ethnique et qui mettent à mal l’égalité des chances. De plus, nombre de pays et de sociétés souffrent de problèmes de gouvernance, comme la corruption ou le manque d’expression et de mobilisation citoyennes, ce qui sape la participation des habitants à des décisions qui touchent à leur propre avenir.
Les pays clients de la Banque mondiale sont confrontés à de nombreux défis dans ce domaine, notamment : la promotion de l'inclusion sociale, afin de permettre aux franges les plus vulnérables et les plus marginalisées de la société d'avoir leur mot à dire quant à la définition de leurs trajectoires de développement ; la nécessité de faire face au changement climatique et à ses dimensions sociales ; l'attention grandissante portée aux problèmes de « fragilité » (des pays, des États et des sociétés) et à leurs conséquences sur les populations les plus démunies ; l'urbanisation croissante et son impact sur les sociétés en développement ; et les évolutions considérables des technologies de l'information et de la communication.
Les travaux et activités de la Banque mondiale en matière de développement social visent à renforcer l'analyse et la compréhension de ces questions afin de rendre les institutions plus inclusives, solidaires, résilientes et responsables.
Solutions
L’action de la Banque mondiale en matière de développement social consiste à appuyer la mise en œuvre de mesures qui visent à ce que les hommes et les femmes pauvres, exclus ou vulnérables bénéficient d’un accès égal aux opportunités, participent au progrès économique et social, et en partagent les fruits. Satisfaire aux besoins collectifs, surmonter les obstacles à l’égalité des chances et prendre en considération les divers intérêts contribue au maintien de la cohésion sociale et à la prévention des conflits. La Banque agit en faveur de la mobilisation des communautés et de leur capacité à revendiquer un fonctionnement plus efficace, plus réactif et plus transparent des institutions publiques et des prestataires de services. Cette démarche aide les populations à faire face à un éventail de conjonctures négatives et de crises d'ordre économique, politique ou environnemental.
Pour répondre à ces défis, la Banque mondiale contribue à l’élaboration d’un certain nombre de mesures et de programmes fondés sur des données factuelles :
- en analysant les risques sociaux et politiques de manière plus efficace et plus opportune, notamment en termes d'impact sur les conditions de vie et la pauvreté ;
- en cherchant à mieux cerner la résilience des communautés et des institutions lorsqu'elles sont confrontées à des chocs d'origine naturelle ou humaine, qu'il s'agisse de crises économiques, du changement climatique, de catastrophes naturelles ou de conflits violents ;
- en rapprochant les citoyens de leurs représentants politiques et en encourageant les structures gouvernementales à être plus réactives et plus responsables ;
- en émancipant les populations locales par le biais d'un contrôle sur les décisions de développement et les ressources consacrées à la lutte contre la pauvreté, dans le cadre d’une démarche qui promeut la conduite du développement par les communautés elles-mêmes ;
- en amplifiant les effets positifs, en limitant les effets négatifs et en gérant les risques sociaux et politiques, notamment en veillant au respect des politiques de sauvegarde sociale de la Banque mondiale concernant les populations autochtones et les réinstallations forcées ;
- en institutionnalisant les questions de parité hommes-femmes et en veillant à leur prise en compte dans les initiatives.