Résultats
Voici un aperçu des résultats obtenus grâce à l’aide de la Banque mondiale — Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et Association internationale de développement (IDA) — ou aux fonds fiduciaires dont elle assure l’administration.
Afrique : l’IDA, par le biais de son Programme régional d’infrastructures de communication (exercices 2007-2013), et la Société financière internationale (IFC) ont développé conjointement le Système de câble sous-marin d’Afrique de l’Est (EASSy). Cette initiative, qui constitue un exemple des synergies possibles au sein du Groupe de la Banque mondiale en matière de développement des infrastructures régionales, a donné lieu à un premier projet d’un montant de 424 millions de dollars destiné à soutenir l’intégration régionale des réseaux de télécommunications terrestres par le financement de partenariats public-privé et l’achat de capacité haut débit, tout en instaurant un environnement plus favorable. Le second projet a consisté à investir 240 millions de dollars dans un câble sous-marin reliant les côtes d’Afrique orientale (de l’Afrique du Sud au Soudan) à l’Asie et à l’Europe. Ces projets ont contribué à une réduction de 90 % des prix de gros en Afrique orientale, et les prix de détail ont déjà chuté d’environ un tiers au Rwanda et au Kenya, où cette baisse des tarifs s’est traduite par une explosion du nombre d’internautes, qui est passé de 2 millions en 2007 à 14 millions en 2012.
Ghana : le projet e-Ghana (ex. 2007-2012, IDA) bénéficie d’une conception novatrice reposant sur un partenariat public-privé destiné à transformer la collecte des recettes fiscales par le biais d'une coentreprise entre les régies financières de l’État et un partenaire du secteur privé. Le projet a aidé l’État ghanéen à inciter le secteur privé à investir 40 millions de dollars dans le développement et le déploiement d’une application informatique visant à automatiser le fonctionnement des services des impôts et de la direction générale des registres. Lorsqu’elle sera terminée, cette application devrait permettre à l’État d'accroître les niveaux de conformité et de transparence ainsi que d'élargir l’assiette fiscale, tout en réduisant l’incidence de la fraude, en renforçant les compétences des fonctionnaires et en élaborant un modèle qui pourra être utilisé pour améliorer le fonctionnement des autres organes de l’État.
Mexique : dans le cadre du Projet de développement de l’industrie informatique mexicaine (a) (ex. 2009-2013, 80 millions de dollars, BIRD), la Banque mondiale a aidé le gouvernement mexicain à créer MexicoFIRST, un organisme chargé de combler l’écart entre l’offre et la demande de travailleurs qualifiés dans un secteur des technologies de l'information en constante mutation. Par le biais de partenariats avec des entreprises internationales et de liens solides avec les groupes d’entreprises informatiques locales, les établissements d’enseignement et les associations professionnelles du secteur, MexicoFIRST propose des programmes de certification professionnelle visant à améliorer la qualité du réservoir de main d’œuvre mexicain. Les étudiants paient entre 10 à 40 % du prix de ces certifications, ce qui rend celles-ci financièrement abordables. En 2010, plus de 6 000 personnes avaient suivi une formation et reçu une certification sanctionnant des compétences leur permettant de prétendre à un emploi mieux rémunéré. Selon les estimations, 30 000 personnes devraient recevoir une certification d’ici à la fin du projet. Ces certifications donnent aux travailleurs mexicains la possibilité de prétendre à des emplois situés plus haut dans la chaîne de valeur.
Rwanda : le projet eRwanda (ex. 2007-2011) a servi à financer 18 télécentres destinés aux populations rurales ainsi qu’à équiper 12 bureaux régionaux en ordinateurs et en logiciels bureautiques, ce qui a permis de connecter les administrations locales au gouvernement central de Kigali. Le projet a également permis de financer quatre bus qui ont parcouru les différents districts du Rwanda pour transmettre des compétences TIC à diverses catégories de la population : jeunes, fonctionnaires, agriculteurs, responsables politiques, entrepreneurs du secteur privé… Au cours de ce projet, 2 822 citoyens, dont 760 agents des bureaux de district, ont reçu une formation sur des sujets liés aux TIC. De plus, le projet eRwanda a mis un accent tout particulier sur la promotion des femmes. Parmi les personnes formées figurent 685 conseillères des régions rurales, qui ont appris comment accéder aux informations et utiliser les applications informatiques susceptibles de les aider à faire leur travail au sein de leurs fermes ou de leurs coopératives agricoles.
Iraq : un fonds fiduciaire international de 65 millions de dollars a financé la création d’un réseau interbancaire consistant à connecter le siège de toutes les banques situées dans la région de Bagdad (52 banques) à la Banque centrale irakienne. À la fin du projet, l’ensemble des 52 banques étaient connectées, ce qui a permis d’améliorer un certain nombre de services au niveau de la banque centrale : le système de règlement brut en temps réel, la chambre de compensation automatisée, le système d’enregistrement des titres publics et le système de traitement des chèques. Le nombre de transactions annuelles en dinars irakiens et en dollars américains a augmenté, passant de respectivement 5 844 et 1 276 en 2008 à 30 740 et 6 898 en 2012. Le réseau hertzien de l’opérateur des postes et télécommunications irakien (ITPC), a été réhabilité avec succès. Le projet a conduit à la remise en état de trois liaisons partant de Bagdad qui avaient été détruites pendant la guerre : Bagdad-Ramadi-Trabil (500 km), Bagdad-Kirkouk-Mossoul (390 km) et Bagdad-Amara-Bassora (450 km). Ces trois liaisons, qui représentent 1 340 km sur les 2 050 km que compte le réseau dorsal de télécommunications du pays, sont à présent entièrement opérationnelles et rendent possibles les communications hertziennes entre la capitale et les autres provinces irakiennes. Cela a permis à plus de 12 millions d'Irakiens répartis dans cinq régions d’Irak extérieures à la capitale de bénéficier d’un accès à des communications fiables.
Moldova : le Projet de transformation électronique de la gouvernance (a) (20 millions de dollars, ex. 2011-2017) a bénéficié d’un financement additionnel provenant d’un fonds fiduciaire multidonateurs pour l’administration électronique en Moldova (avec une contribution de 1,8 millions de dollars des Pays-Bas) Il soutient les efforts entrepris par le gouvernement pour transformer la fourniture de certains services publics en ayant recours aux TIC. Le projet a financé la mise en place d’un « Centre pour l’administration électronique », dont la mission consiste à piloter le programme de transformation électronique de l’ensemble de l’État, ainsi que l’achat d’une infrastructure de cloud pour le secteur public — ce qui constitue la première opération de ce type dans un pays client de la Banque mondiale — et le lancement de plusieurs services publics en ligne qui commencent déjà à avoir un impact perceptible sur les interactions entre les citoyens et l’État. Il s’agit notamment du lancement, en septembre 2012, d’un portail général dédié à l’ensemble des services publics et, en mai 2012, d’un casier judiciaire électronique indiquant si un individu ou une entité juridique a fait l’objet d’une condamnation pénale. L’effet a été immédiat : au cours du premier mois qui a suivi le lancement du portail, 3 000 visites ont été enregistrées, et au cours des deux premiers mois qui ont suivi le lancement du casier judiciaire électronique, ce nombre s’est envolé de plus de 1 300 % pour atteindre un total de 40 000 visites. Le fait de faciliter l’accès aux casiers judiciaires devrait aboutir à une plus grande transparence et à une réduction de la corruption et des lourdeurs administratives dans les interactions entre les citoyens, l’État et les entreprises. Moldova a été saluée par plusieurs organisations internationales, notamment Transparency International, pour les efforts accomplis dans ce domaine avec le soutien de la Banque mondiale.
Voici deux exemples représentatifs de l’action menée dans des pays bénéficiaires de l’IDA :
Nicaragua : un projet d’un montant de 16 millions de dollars (a) a eu pour objectif de soutenir le renforcement des capacités de l’organisme de contrôle, la privatisation de l’opérateur téléphonique historique en 2001 et l’ouverture du secteur à la concurrence en 2005. Cela a permis de multiplier par dix le nombre d’abonnements à la téléphonie mobile dès 2010. Le taux de pénétration du téléphone (fixe + mobile) a fortement progressé, passant de 6 % en 2001 à 25 % en 2005, pour atteindre plus de 60 % en 2008. Grâce à un second projet d'un montant de 10 millions de dollars, auquel l’IDA a contribué à hauteur de 7 millions, plus de 350 000 personnes issues de 350 communautés rurales du Nicaragua ont pu accéder aux services téléphoniques, et plus de 860 000 personnes vivant dans 104 municipalités rurales ont pu bénéficier d’une connexion Internet pour la première fois. Le projet a également conduit à la mise en place d’une centaine de points d’accès publics à Internet destinés aux populations n’ayant pas les moyens d’équiper directement leur foyer. Les utilisateurs peuvent accéder à Internet moyennant un forfait horaire modeste, et ils bénéficient d’une formation gratuite sur l’utilisation du service ainsi que sur les tâches informatiques de base.
Afghanistan : une réforme sectorielle financée par un prêt de 22 millions de dollars de l’IDA a permis d’accroître la compétitivité du marché des télécommunications. Les plus de 2 milliards de dollars d’investissement privé que le projet a attirés se sont traduits par une amélioration de l'accès aux services TIC et une réduction de leurs prix. Cela a contribué à l’explosion du nombre d’abonnés au téléphone, qui sont passés de 57 000 à 18 millions entre 2002 et 2012, ainsi qu’à la forte baisse des prix, qui sont tombés de 2 dollars à moins de 10 cents la minute. À l'heure actuelle, on estime que le secteur des télécommunications afghan génère 75 millions de dollars de recettes fiscales annuelles.