Contribution du Groupe de la Banque mondiale
Environ 3 milliards de dollars d’engagements de prêts de la Banque mondiale approuvés sur l’exercice 2013 devraient permettre d’obtenir des co-bénéfices sur le plan de l’adaptation. Sur ce total, un peu plus de 2 milliards de dollars proviennent de l’IDA et près de 900 millions de la BIRD. En outre, plus de 4 milliards de dollars décaissés en 2013, dont 1,8 milliard par la BIRD et 2,3 milliards par l’IDA, génèreront des co-bénéfices sur le plan de l’atténuation. De son côté, la Société financière internationale (IFC), l’entité du Groupe de la Banque chargée des opérations avec le secteur privé, a engagé près de 2,5 milliards de dollars au profit de mesures d’atténuation, soit quelque 900 millions de dollars de plus que précédemment.
La contribution du Groupe de la Banque mondiale en quelques chiffres clés :
- 82 projets dans 50 pays : 24 de ces projets génèrent des co-bénéfices en termes d’adaptation, 39 des co-bénéfices en termes d’atténuation et 19 agissent sur ces deux plans.
- Avec 2,3 milliards de dollars sur l’exercice 2013, les projets d’énergie propre ont continué de recevoir la part la plus substantielle de l’aide allouée par la Banque mondiale à des mesures d’atténuation.
- Avec 910 millions de dollars, l’eau, l’assainissement et la protection contre les crues ont représenté un tiers du financement de mesures d’adaptation en 2013, et constituent une part de plus en plus importante (environ 40 %) des engagements au titre de l’aide à l’adaptation, ce qui montre que l’adaptation et la gestion des risques de catastrophe forment désormais un tout.
- La majeure partie des 2,5 milliards de dollars engagés par l’IFC a ciblé des mesures d’atténuation ; quelque 89 % de ces engagements sont axés sur les énergies renouvelables et sur la maîtrise de l’énergie.
La BIRD et l’IFC sont les deux plus grands émetteurs mondiaux d’obligations vertes, lesquelles servent à financer des projets de lutte contre le changement climatique : en 2013, le service de la Trésorerie de la Banque mondiale a émis 61 obligations vertes, dans 17 monnaies, pour un total de 5,3 milliards de dollars (a), et le service de la Trésorerie de l’IFC 3,4 milliards de dollars, dont deux émissions de référence de 1 milliard de dollars.
L’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) (a), autre institution membre du Groupe de la Banque mondiale, travaille avec les institutions financières pour que les marchés de capitaux et les marchés financiers soient renforcés et les besoins des petits clients pris en compte. Sur l’exercice 2013, la MIGA a émis des garanties totalisant 1 milliard de dollars pour soutenir huit projets qui contribuent à réduire les émissions de GES. Ces projets portent notamment sur un parc éolien (a) et une plantation de bambous (a) au Nicaragua, sur l’alimentation en électricité au Bangladesh (a), en Angola (a), en Côte d'Ivoire et en Ouganda (a), sur le transport par ferries en Turquie et sur l’épuration des eaux usées en Jordanie (a).
Partenaires
En travaillant avec ses partenaires, le Groupe de la Banque mondiale a su trouver des moyens innovants pour mobiliser des ressources supplémentaires qui financent des actions climatiques.
Créés en 2008 et actuellement dotés de 8 milliards de dollars, les Fonds d’investissement climatiques (FIC) (a) tiennent une place essentielle dans les efforts visant à atteindre les objectifs internationaux relatifs au changement climatique. Destinés à améliorer la connaissance du climat et à promouvoir le financement climatique, les FIC attirent de substantiels flux de co-financement (55 milliards de dollars d’après les projections), qui aident 48 pays à revenu faible ou intermédiaire à investir dans des technologies propres, la gestion durable des forêts et le développement climato-résilient. Les financements émanant des FIC sont acheminés par la Banque mondiale et d’autres banques multilatérales de développement. Environ 25 % sont alloués au secteur privé pour dynamiser les marchés, accroître le potentiel d’investissement et permettre des gains financiers dans les entreprises qui s’adaptent au changement climatique.
Depuis plus d’une décennie, la Banque mondiale soutient la finance carbone. À sa création en 1999, le Fonds prototype pour le carbone avait pour mission de catalyser le marché mondial pour la réduction des émissions de GES. Aujourd’hui, la Banque mondiale administre 15 fonds carbone et dispositifs similaires, et son service chargé de la finance carbone (a) appuie plus de 140 projets dans une cinquantaine de pays. Depuis 2000, ces initiatives ont permis d’éviter 187 millions de tonnes d’émissions de CO2.
Parmi les nouvelles initiatives carbone, on peut citer le Fonds de partenariat pour la réduction des émissions dues à la déforestation (a), qui a pour objectif de réduire les émissions imputables à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+), le Fonds de partenariat pour la réduction des émissions de carbone (a), le Partenariat pour le développement des marchés du carbone, l’Initiative carbone pour le développement (a) et la troisième tranche du Fonds biocarbone. Ces instruments novateurs visent à appuyer divers mécanismes de marché qui limitent les émissions de GES dans les pays en développement.
Répondant aux priorités de ses clients, la Banque mondiale s’attache aussi avec ses partenaires à renforcer les liens opérationnels entre l’adaptation au changement climatique et la gestion des risques de catastrophe naturelle. Ainsi, la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR) (a) aide les pays en développement à revenu faible et à risque élevé à mieux comprendre leurs vulnérabilités face aux aléas naturels, à les atténuer et à s’adapter au changement climatique. L’Initiative de la GFDRR pour le libre accès aux données et la résilience (OpenDRI) (a) a été lancée en 2010 pour soutenir ces efforts. Aux Philippines, après le passage du cyclone Yolanda en novembre 2013, l’équipe du partenariat Yolanda GeoNode (a) a exploité plus de 72 couches de données géospatiales collectées, notamment des évaluations des dommages et des rapports de situation établis par des organisations locales et internationales. La GFDRR est gérée par le Groupe de la Banque mondiale et financée par 21 pays donateurs.
La Banque mondiale continue d’apporter des financements à ses clients dans le cadre d’un fonds spécial du Fonds pour l’environnement mondial (a) affecté au changement climatique. À ce jour, près de 2 milliards de dollars ont été investis. La Banque mondiale a soutenu via ce dispositif le programme Efficacité énergétique de la Tunisie.
Depuis 1991, le Partenariat Banque mondiale-Chine sur le Protocole de Montréal a permis d’éliminer progressivement la production et la consommation de plus de 219 000 tonnes de substances qui appauvrissent la couche d’ozone, dans des secteurs aussi divers que la réfrigération, la climatisation, la fabrication de mousses et d’aérosols ou la lutte contre l’incendie. Il a aussi permis d’éviter l’émission de 885 millions de tonnes de dioxyde de carbone (a), ce qui équivaut à la mise hors circulation de plus de 184 millions d’automobiles.
La Banque mondiale recourt également de plus en plus à des partenariats stratégiques pour lutter contre les polluants climatiques de courte durée de vie qui emprisonnent la chaleur, tels que le méthane, le noir de carbone, l’ozone troposphérique et certains hydrofluorocarbures. Elle a lancé un examen de son propre portefeuille de projets pour déterminer comment elle pouvait réduire ce type d’émissions. Cet examen a révélé que, sur la période 2007-2012, quelque 7,7 % des engagements de la Banque mondiale, soit un total 18 milliards de dollars, avaient financé des activités visant à limiter ces polluants.
Perspectives
Avec la perspective d’un réchauffement de la planète, l’impératif d’adaptation souligne encore plus la nécessité de redoubler d’efforts pour appuyer un développement à la fois à l'épreuve du changement climatique et à faibles émissions de carbone. Le pôle de la Banque mondiale qui se consacre à la lutte contre le changement climatique aide les pays en développement à faire face à l’évolution du climat, à mobiliser des ressources et à soutenir une réorientation des stratégies, des politiques et des investissements permettant de passer à une trajectoire de développement spbre en carbone et d’accroître la résilience au changement climatique. Plus précisément, il propose des services de renforcement des capacités et d’échange de savoirs, des produits pédagogiques et des plateformes pour des solutions innovantes dans trois domaines : l’énergie et les villes durables ; l’agriculture climato-intelligente ; le développement à faibles émissions et son financement.
Concernant les pays bénéficiant de l’aide de l’IDA, les efforts se poursuivront également pour aider clients et partenaires à comprendre et à gérer les interactions entre adaptation et développement dans différents contextes. Les ressources de la BIRD devraient servir à appuyer des programmes de transformation axés sur une baisse des émissions catalysée par des ressources climatiques dédiées. On s’attend également à une augmentation de la demande de fonds de la BIRD pour financer des garanties et des produits d’assurance afin d’attirer les investissements du secteur privé dans les nouvelles technologies et les domaines climato-vulnérables. Les contributions aux fonds climatiques existants et nouveaux devraient permettre de mobiliser d’importants financements de base provenant de sources publiques et privées. En tant que membre de la famille onusienne, le Groupe de la Banque mondiale travaillera de plus en plus avec d’autres organisations sur des actions climatiques qui s’inscrivent dans le cadre d’un développement durable.
Bénéficiaires
Au Bangladesh, dans le cadre d’un programme d’électrification des zones rurales, plus de 50 000 systèmes solaires individuels sont installés chaque mois depuis 2002. Ce programme assure la fourniture d’une énergie propre et non polluante, qui favorisa le développement du pays sans pour autant contribuer au changement climatique. Cette initiative financée par l’IDA (a), qui constitue le programme d’énergie solaire domestique affichant la plus forte croissance au monde, a d’ores et déjà permis à 2,8 millions de foyers d’accéder à l’électricité hors réseau. « Maintenant, c’est bien plus facile de faire ses devoirs à la maison, témoigne Kusum Koli Roy, 10 ans. L’énergie solaire joue un grand rôle dans notre éducation. »
Dans le secteur de l’énergie, un autre projet sans incidence sur le climat a doté le Népal de plus de 1 000 microcentrales hydroélectriques (a) depuis 2007. Ces centrales fournissent de l’électricité aux habitants de 52 districts, dans tout le pays. Grâce à cette nouvelle source d’électricité propre et renouvelable, Laxmi Rasalli, 27 ans, a pu créer une ferme avicole (300 poulets), ce qui a amélioré le revenu de sa famille : « Je n’aurais pas pu commencer à élever ces poulets si nous n’avions pas eu l’électricité. »