Depuis les années 1980, les pertes dues aux catastrophes ne cessent de s’aggraver : on estime à 3 800 milliards de dollars le total des pertes survenues entre 1980 et 2012. Pour les ménages démunis et marginalisés, les catastrophes sont un piège qui les enferme dans la pauvreté : ils ont en général plus de mal à résister, à encaisser le choc et à se relever ensuite.
L’accroissement des risques de catastrophe observé ces dernières années est principalement dû à l’exposition grandissante des populations et des biens aux aléas naturels. La migration vers les zones côtières et l’expansion des villes dans les plaines inondables, conjuguées au laxisme des normes de construction, comptent en effet parmi les principales causes de la hausse des risques de catastrophe.
Les événements climatiques extrêmes représentent environ 87 % des catastrophes naturelles recensées entre 1980 et 2012 (soit 18 200) et sont à l’origine de 74 % des pertes financières (2 600 milliards de dollars) et de 61 % du bilan humain (1,4 million de morts). À terme, le changement climatique aura des impacts majeurs sur les écosystèmes, l’agriculture et les ressources en eau du monde entier et sera responsable de l’élévation du niveau de la mer et des marées de tempête. La planification ne pourra plus s’effectuer sur la seule base des schémas anciens. Seules des stratégies efficaces de gestion des risques peuvent réduire la survenue de catastrophes à court et moyen termes et, à plus long terme, atténuer la vulnérabilité.
Peu de pays disposent pourtant des outils, de l’expertise et des mécanismes leur permettant d’apprécier l’impact des risques de catastrophe sur leurs décisions d’investissement. De sorte, qu’en général, les réflexions ne tiennent pas compte des pertes liées aux catastrophes et la collecte de données sur les risques et leur évaluation ne sont pas systématiques. Ces pays ne parviennent donc pas à allouer les ressources nécessaires à la protection de leurs investissements et à la réduction de leur exposition aux conséquences des catastrophes de demain.
Les aléas naturels ne tournent pas forcément toujours à la catastrophe. Les disparitions et les dégâts consécutifs à une catastrophe mettent en évidence les implications en chaîne des décisions de l’homme. Mais la prévention est possible et souvent moins coûteuse que les opérations d’intervention et de secours. La réduction des risques de catastrophe passe par le renforcement de l’aptitude des sociétés à résister aux chocs, les affronter et se relever après coup : en un mot, leur résilience.
La Banque mondiale répond à la demande croissante des pays clients pour développer cette résilience dans cinq domaines clés axés sur :
L’identification des risques : en favorisant une meilleure connaissance des risques de catastrophe et en anticipant les impacts potentiels des aléas naturels, les évaluations des risques de catastrophe et des risques climatiques peuvent aider les gouvernements, les populations, les entreprises et les individus à prendre des décisions informées pour se prémunir contre les impacts éventuels.
La réduction des risques : l’information sur les risques de catastrophe peut être utilement exploitée en vue de l’élaboration des stratégies, plans et projets de développement qui peuvent à leur tour contribuer à réduire ces risques. Deux approches peuvent être adoptées à cet effet : éviter de créer des risques supplémentaires ou s’attaquer aux risques actuels.
La préparation : il est essentiel de mettre en place un train de mesures efficaces, car les risques de catastrophe ne sont jamais totalement éliminés. Une préparation fondée sur des systèmes d’alerte précoce permet de sauver des vies, de protéger les moyens de subsistance et constitue en outre l’un des moyens les plus rentables de réduire les répercussions des catastrophes.
La protection financière : les stratégies de protection financière prémunissent les pouvoirs publics, les entreprises et les ménages du fardeau économique occasionné par les catastrophes. Ces stratégies comprennent notamment les programmes visant à accroître la capacité financière de l’État, pour lui permettre de faire face aux situations d’urgence tout en protégeant l’équilibre budgétaire.
La reconstruction planifiée pour une meilleure protection : les défis de la reconstruction sont aussi l’occasion de promouvoir la gestion des risques de catastrophe au moyen d’une planification intégrée des activités de relèvement et de reconstruction en vue d’une protection accrue contre les risques futurs, qui mettra le développement à l’abri des chocs sur le long terme.