Défi
Le projet visait à remédier aux problèmes de développement suivants : a) l’insuffisance des investissements en capital, qui ne permettait pas de remplacer une infrastructure vieillissante et d’accompagner l’essor rapide de la croissance urbaine ; b) les inondations urbaines fréquentes dues au sous-dimensionnement des égouts et à l’absence d’entretien régulier ; c) la grave pollution des cours d’eaux, en particulier dans les zones urbaines à forte densité de population, dépourvues de systèmes de collecte et de traitement des eaux usées ; et d) les déficiences des agences de bassin.
Divers facteurs ont rendu la mise en œuvre du projet particulièrement difficile :
- Le projet était techniquement complexe, exigeant la construction de tunnels dans des sols de nature inconnue avec la présence souvent imprévisible d’eaux souterraines.
- Les techniques de génie civil utilisées étaient inconnues du client, de même que les procédures d’appels d’offres de la Banque ; la conduite du projet a connu des changements répétés, le niveau élevé de l’inflation a entraîné des surcoûts et les performances de plusieurs entrepreneurs se sont avérées problématiques ;
- Le chantier était situé dans le quartier d’affaires le plus densément peuplé du centre-ville, ce qui posait des problèmes cruciaux de gestion de la circulation.
Solution
Le canal Thi Nghe-Nhieu Loc n’était plus depuis 20 ans qu’un égout sombre et malodorant envahi de détritus. Lancé en 2002, le projet a été conçu pour procéder à son assainissement. Il prévoyait la construction sous le canal d’un égout collecteur de 8 kilomètres de long et de 3 mètres de diamètre afin d’en augmenter la capacité de drainage, ainsi que le renforcement des berges du canal et l’installation de plus de 60 kilomètres de canalisations d’égout.
Comme le chantier était situé en plein centre-ville dans le quartier des affaires, les travaux de construction ne pouvaient s’effectuer pour l’essentiel que la nuit. Le positionnement imprévisible des canalisations d’eau souterraines existantes (notamment une grosse conduite de 2 mètres de diamètre), des lignes électriques et des câbles de télécommunications ajoutait à la difficulté de l’entreprise. Pour faire face aux caractéristiques inconnues du sous-sol vietnamien et à la présence imprévisible des eaux souterraines, il a fallu recourir pour le forage des tunnels à des techniques inédites.
Résultats
Le projet a transformé la ville et rénové l’aspect du paysage urbain. Grâce au projet, 96 000 foyers (soit 400 000 personnes) sont davantage protégés des inondations et 240 000 ménages (1,2 million d’habitants), pauvres pour la plupart, bénéficient maintenant de la collecte centralisée des eaux usées. La qualité de l’eau du canal Thi Nghe-Nhieu Loc a été considérablement améliorée, comme en témoigne le retour des poissons.
Entre 2002 et 2012, le projet a permis d’installer un collecteur d’eaux usées de 9 kilomètres de long et d’un diamètre intérieur de 2,5 à 3 mètres grâce à la technique d’enfouissement par fonçage, qui était utilisée pour la première fois au Viet Nam.
Il a aussi remplacé et étendu 51 kilomètres d’égouts primaires et secondaires et 375 kilomètres d’égouts tertiaires.
Enfin, il a aussi entrepris, d’une part, le dragage, le transport et l’élimination d’un volume d’environ 1,05 million de mètres cubes de boues et de déblais produits par l’excavation du canal pour en accroître la capacité hydraulique et, d’autre part, le renforcement de 18 kilomètres de berges au moyen de tuyaux en béton.