Pays exportateurs de pétrole
Les pays exportateurs de pétrole de la région MENA devraient connaître une croissance plus vigoureuse en 2018 et 2019, leurs gouvernements s’adaptant progressivement à la « nouvelle norme » des bas prix pétroliers. En effet, pour neutraliser l’impact de la dégringolade des cours, la plupart des pays ont adopté de nouvelles mesures en matière de recettes. Ces mesures vont de l’augmentation de l’impôt sur les sociétés à Bahreïn et Oman à l’introduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en 2018 dans tous les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), en passant par des coupes budgétaires prenant entre autres la forme de réductions des subventions sur les carburants, l’eau et l’électricité ailleurs dans la région. Dans les pays du CCG, la croissance devrait monter à 2,7 % en 2019, contre 0,7 % en 2017 – on prévoit qu’elle variera entre 3,5 % au Koweït et 2,1 % en Arabie Saoudite.
Pays importateurs de pétrole
L’économie égyptienne devrait rebondir à la faveur de la libéralisation du marché de change, de l’augmentation des exportations et de l’amélioration des résultats dans le secteur touristique, la croissance s’envolant à 5,3 % en 2019. Le Maroc connaîtra probablement une croissance plus rapide en 2017 qu’en 2016, en raison d’une forte reprise de la production agricole, bien que l’économie soit vulnérable à la sécheresse.
Perspectives à court terme
Plusieurs facteurs pèseront sur les perspectives de croissance à court terme dans la région, notamment les conflits en cours et la crise actuelle de réfugiés, les déficits budgétaires élevés, les bas prix pétroliers, les réductions de la production décidées par l’OPEP et l’impact économique des dissensions dans le Golfe.
Perspectives à long terme
La courbe d’évolution à long terme de la région se caractérise par une croissance volatile, qui progresse et régresse en même temps que les prix du pétrole, et par le niveau élevé des taux de chômage (30 % en moyenne pour les jeunes). Des réformes doivent être menées d’urgence pour s’affranchir de la dépendance à l’égard du pétrole et libérer le potentiel du secteur privé. Il est tout aussi essentiel de promouvoir le secteur privé et réformer le système éducatif pour accroître l’employabilité des jeunes, particulièrement des femmes.
Crise des réfugiés
Non seulement les conflits prolongés accroissent les risques pour les perspectives économiques de la région, mais ils mettent aussi en avant les défis de développement des réfugiés. Une action concertée est nécessaire pour résoudre ces défis. Le bien-être des réfugiés est un bien public mondial en ce qu’il favorise la stabilité mondiale. Au-delà de la nourriture et du logement, les réfugiés ont besoin d’éducation, de services de santé et d’emplois pour préserver leur dignité et leurs conditions de vie. Les pouvoirs publics et la communauté internationale devraient donc veiller à leur assurer des conditions de vie décentes et élaborer des politiques qui favorisent une transition des interventions humanitaires à l’aide au développement.
Parce que le bien-être des réfugiés constitue un bien public mondial, la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour aider les pays d’accueil à faire face aux problèmes de développement qui s’y rapportent. La Banque mondiale a commencé à prêcher par l’exemple en augmentant ses interventions à l’appui du développement de la région. Elle dispose en outre du Mécanisme mondial de financement concessionnel qui devrait aider les pays d’accueil à accéder à des financements à des conditions de faveur afin de répondre à leurs besoins immédiats en matière de développement.
Prévisions économiques pour :
Algérie, Djibouti, Egypte, Iraq, Iran, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Palestine, Tunisie, Yémen
Conseil de coopération du Golfe : Bahrain, Koweït, Oman, Qatar, Arabie Saoudite, Émirats arabes unis