Tendances récentes : Selon les estimations, la croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord a ralenti à 2,7 % en 2016, ce qui témoigne d’un assainissement budgétaire dans certains pays et des difficultés liées à la production pétrolière dans d’autres.
L’échec du cessez-le-feu en Syrie, la guerre en cours au Yémen, la lutte contre le groupe État islamique en Irak et la crise politique en Libye ont marqué un cycle continu de conflits dans la région qui a entraîné des déplacements massifs de populations et la destruction d’infrastructures. Les répercussions au-delà des frontalières nationales, notamment la perturbation des échanges commerciaux, les pressions budgétaires dues aux dépenses liées aux réfugiés et à la sécurité, et la perte de recettes générées par le tourisme ont été préjudiciables à la région et ont eu des effets d’entraînement sur le plan international.
La croissance a fortement ralenti dans les pays du Conseil de coopération du Golfe à 1,6 %, la faiblesse du secteur pétrolier s’étant emparée des secteurs non pétroliers. Dans le même temps, la production devrait s’accélérer au taux de 4,6 % en République islamique d’Iran grâce à la reprise dans les secteurs de l’agriculture, de la production automobile, du commerce et des transports, et au taux de 10,2 % en Irak à la faveur des gains importants réalisés dans la production de pétrole.
Parmi les pays importateurs de pétrole, la croissance en Égypte a légèrement diminué à 4,3 % au cours de l’exercice 16, les pénuries de devises ayant freiné la production manufacturière et l’industrie du tourisme ayant observé un ralentissement. La croissance au Maroc est estimée à 1,5 % en 2016, un recul dû à la contraction dans le secteur agricole liée à la sécheresse.
Perspectives : La croissance dans la région devrait repartir à 3,1 % cette année, les pays importateurs de pétrole enregistrant les gains les plus élevés.
Parmi les pays exportateurs de pétrole, l’Arabie saoudite devrait voir sa croissance accélérer à 1,6 % en 2017, taux encore modeste par rapport aux tendances passées. La République islamique d’Iran devrait enregistrer une progression de la croissance à 5,2 % si la production pétrolière continue d’augmenter et que les accords visant à attirer des investissements étrangers sont conclus. La croissance en Algérie devrait ralentir à 2,9 % en raison d’un recul des dépenses en travaux publics et des retards dans les réformes du régime fiscal et des subventions.
Parmi les pays importateurs de pétrole, la croissance en Égypte devrait ralentir à 4 % au cours de l’exercice 17, alors que le pays amorce un processus d’assainissement budgétaire et que la consommation privée ralentit avec l’inflation qui progresse. La croissance devrait ensuite repartir en 2018. La croissance au Maroc devrait bondir à 4 % en 2017 grâce au redressement de la production agricole. La Jordanie devrait enregistrer une reprise des investissements et des exportations qui portera la croissance à 2,6 %.
Risques : Le décalage entre les prix effectifs du pétrole et la trajectoire ascendante qui était prévue et l’escalade des conflits posent des risques considérables d’aggravation pour la croissance dans la région. La forte instabilité des prix du pétrole pourrait miner les dépenses publiques et les orientations budgétaires. Les répercussions des conflits existants dans plusieurs pays ainsi que l’incidence accrue du terrorisme constituent des risques pour l’activité économique dans la région. L’aggravation des risques liés aux conflits devrait apporter plus d’incertitude économique et ralentir les investissements. Les réformes budgétaires et structurelles pourraient susciter le mécontentement de l’opinion publique, ce qui pourrait avoir des effets néfastes sur la confiance, l’investissement étranger et la croissance. Pour les pays du CCG, le resserrement prévu de la politique monétaire aux États-Unis pourrait représenter un risque indirect pour la croissance.
La croissance dans la région devrait repartir modestement à 3,1 % cette année, les pays importateurs de pétrole enregistrant les gains les plus élevés. Parmi les pays exportateurs de pétrole, l’Arabie saoudite devrait voir sa croissance accélérer au taux de 1,6 % en 2017, alors que les gains continus de la production pétrolière et l’accroissement des investissements étrangers devraient stimuler la croissance en République islamique d’Iran qui s’établirait à 5,2 %. Les prévisions sont fondées sur une hausse attendue des prix du pétrole à 55 dollars le baril en moyenne au cours de l’année.
Prévisions pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord
(variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)
Est. Prévisions
|
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
PIB aux prix du marché (USD 2010) |
|
|
|
|
|
|
Algérie |
3.8 |
3.9 |
3.6 |
2.9 |
2.6 |
2.8 |
Bahreïn |
4.4 |
2.9 |
2.0 |
1.8 |
2.1 |
2.4 |
Djibouti |
6.0 |
6.5 |
6.5 |
7.0 |
7.0 |
7.0 |
Égypte |
3.7 |
4.4 |
4.2 |
4.4 |
5.1 |
5.4 |
Sur la base de l’exercice budgétaire (Égypte) |
2.9 |
4.4 |
4.3 |
4.0 |
4.7 |
5.4 |
Iran |
4.3 |
1.7 |
4.6 |
5.2 |
4.8 |
4.5 |
Irak |
0.1 |
2.9 |
10.2 |
1.1 |
0.7 |
1.1 |
Jordanie |
3.1 |
2.4 |
2.3 |
2.6 |
3.1 |
3.4 |
Koweït |
0.5 |
1.8 |
2.0 |
2.4 |
2.6 |
2.8 |
Liban |
1.8 |
1.3 |
1.8 |
2.2 |
2.3 |
2.5 |
Maroc |
2.6 |
4.5 |
1.5 |
4.0 |
3.5 |
3.6 |
Oman |
2.5 |
5.7 |
2.5 |
2.9 |
3.4 |
3.6 |
Qatar |
4.0 |
3.6 |
1.8 |
3.6 |
2.1 |
1.3 |
Arabie saoudite |
3.6 |
3.5 |
1.0 |
1.6 |
2.5 |
2.6 |
Tunisie |
2.3 |
0.8 |
2.0 |
3.0 |
3.7 |
4.0 |
Émirats arabes unis |
3.1 |
3.8 |
2.3 |
2.5 |
3.0 |
3.3 |
Cisjordanie et Gaza |
-0.2 |
3.5 |
3.3 |
3.5 |
3.5 |
3.6 |
Source : Banque mondiale.
Les prévisions de la Banque mondiale sont fréquemment actualisées en fonction des nouvelles informations et de l'évolution de la conjoncture (mondiale). Par conséquent, les projections présentées ici peuvent être différentes de celles mentionnées dans d'autres documents de la Banque, même si les évaluations de base des perspectives des pays ne diffèrent pas de façon significative à un moment donné.