La pandémie de COVID-19 est la quatrième crise qui a frappé la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) ces dix dernières années, après les manifestations dites du « Printemps arabe », la chute des prix du pétrole de 2014 à 2016 et les nouvelles vagues de protestations en 2019. Toutefois, celle-ci diffère des autres crises en raison de ses impacts considérables et de ses conséquences distributives.
En outre, avant même la survenue de la COVID-19 en mars 2020, la région MENA était en butte à un certain nombre de graves difficultés économiques : taux de chômage élevés, degrés importants d’informalité, faible croissance économique annuelle, participation limitée des femmes au marché du travail, environnement des affaires peu propice, manque d’emplois de qualité, insécurité alimentaire, fragilité et conflits entraînant un grand nombre de réfugiés.
Un nouveau rapport, intitulé Répercussions et répartition des effets de la pandémie de COVID-19 dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, pose la question suivante : comment la pandémie de COVID-19 affecte-t-elle le bien-être des individus et des ménages dans la région MENA, et quels sont les aspects fondamentaux sur lesquels les décideurs politiques devraient se concentrer pour permettre une récupération économique rapide et durable ? L’analyse des données primaires récemment collectées dans la région MENA (en grande partie au moyen d’enquêtes téléphoniques), complétée par des micro-simulations qui permettent d’évaluer les conséquences sur la pauvreté et les inégalités, apporte certains éléments de réponse.
Les conclusions du rapport font état d’une augmentation substantielle de la pauvreté, d’un accroissement des inégalités, de l’émergence d’un groupe de « nouveaux pauvres » – qui ne l’étaient pas au premier trimestre 2020 et qui le sont devenus – et de changements sur le marché du travail, notamment en ce qui concerne l’intensité du travail et le nombre de personnes en activité. Les principales options politiques consistent à intensifier les campagnes de vaccination, relancer l’activité économique, repenser l’approche du secteur informel, renforcer la résilience aux chocs futurs et améliorer la qualité et la transparence des données.