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En quête de champions : promouvoir les exportations au Moyen-Orient et en Afrique du Nord



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Couverture du rapport.


Tandis que les autres régions émergentes sont en plein essor, les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) ne parviennent pas depuis 20 ans à faire décoller leurs exportations. En s’appuyant sur un riche ensemble de données de transactions commerciales recueillies au niveau des entreprises exportatrices, En quête de champions explique pourquoi.

Le résultat central mis en évidence dans le rapport est le manque de masse au sommet de la distribution des entreprises exportatrices des pays de la région MENA. À l’exception des « numéros un », le reste des entreprises exportatrices du haut de la distribution sont plus petites et moins puissantes que celles des pays des autres régions. La première entreprise exportatrice se retrouve ainsi seule en tête, tel un Zidane sans coéquipiers.

Les pays de la région MENA ne sont donc pas parvenus à constituer un groupe de champions qui contribuent de façon centrale aux succès des exportations dans d’autres régions du monde. Une partie du problème tient à l’absence d’un taux de change réel compétitif. Il est possible de remonter la piste des effets délétères d’une monnaie non compétitive jusqu’au niveau des entreprises, où elle freine l’expansion aux marges intensive et extensive et empêche le décollage de nouvelles entreprises à l’export. L’absence de poids lourds au sommet de la distribution des entreprises exportatrices traduit également l’échec de la région à pousser énergiquement les réformes du commerce et de l’environnement des affaires.

Enfin, une analyse du clientélisme et de la corruption — largement pratiqués par les régimes en place avant le Printemps arabe — confirme que les liens entre entreprises et pouvoirs publics ont abouti à des traitements de faveur et conduit les entreprises bénéficiaires à dilapider leurs rentes, sans pour autant s’être transformées en champions nationaux ou avoir contribué à améliorer la performance à l’export de la région. Un tel constat doit inciter à faire preuve de prudence avant de préconiser une intervention de l’État, quelle qu’elle soit. Certaines formes d’interventions, telles que les programmes de promotion des exportations, semblent porter leurs fruits au niveau des entreprises plus petites. Toutefois, comme celles-ci représentent une part faible dans le volume global des exportations, ce type de programme n’est pas en mesure de changer la donne. Plus globalement, la capacité des pays MENA à promouvoir le développement et la diversification de leurs exportations et à créer des emplois est étroitement liée à leur aptitude à mettre en place un environnement qui permettra aux grandes entreprises d’investir et de se développer à l’export, et aux nouvelles entreprises de se hisser avec succès aux premiers rangs.

Cet ouvrage propose un certain nombre de politiques publiques qui peuvent aider à la réalisation de cet objectif :

Les messages clés
 

CHAPITRE 1 : Un champion mais pas d’équipe

En s’appuyant sur des données d’exportation détaillées au niveau des entreprises, fournies par les administrations des douanes de plusieurs pays en développement, ce chapitre apporte un éclairage nouveau sur cette problématique au niveau microéconomique. Dans les pays MENA, à l’exception des entreprises « numéros un », le reste des exportateurs vedettes — les entreprises du « top 1 % » qui représentent plus de la moitié des exportations en niveau et en croissance – sont plus petits et moins puissants que ceux des pays des autres régions. La première entreprise exportatrice se retrouve ainsi seule en tête, tel un Zidane sans coéquipiers.

CHAPITRE 2 : Des exportateurs exclus des marchés mondiaux

Ce chapitre remonte la piste des effets délétères d’une monnaie non compétitive jusqu’au niveau des entreprises, où elle freine l’expansion aux marges intensive et extensive et empêche le décollage de nouvelles entreprises à l’export.

CHAPITRE 3 : Appliquer des politiques appropriées

Ce chapitre met en évidence la manière dont, dans un environnement déjà peu concurrentiel, des tarifs douaniers supérieurs à la moyenne et des mesures non tarifaires restrictives sapent un peu plus la position concurrentielle des entreprises locales et, ainsi, leur compétitivité à l’export. Des tarifs élevés sur les produits intermédiaires pénalisent également la productivité des entreprises et ainsi la croissance des exportations. De plus, et contrairement à une idée reçue, la modernisation réglementaire peut aider les entreprises locales à surmonter leurs failles managériales et à améliorer leur qualité ce qui, au final, renforce leurs performances à l’export.

CHAPITRE 4 : Politique industrielle dans les pays MENA : grands et petits

Ce chapitre s’appuie sur une analyse conduite à l’échelle des entreprises pour évaluer les effets de l’intervention publique dans les pays MENA et dépasser les constats purement anecdotiques. Le clientélisme et la corruption, largement pratiqués par les régimes en place avant le Printemps arabe, ont abouti à des traitements de faveur et conduit les entreprises bénéficiaires de ces avantages à dilapider leurs rentes, sans pour autant s’être transformées en champions nationaux. À l’inverse, certaines formes d’interventions, comme la promotion des exportations, semblent porter leurs fruits. Mais les effets concernent avant tout les petites entreprises, qui ne représentent qu’une part infime du total des exportations. Ces interventions ne peuvent de ce fait remédier aux défaillances dans le haut de la distribution. Autrement dit, même si ces programmes d’exportation semblent fonctionner, ils ne peuvent pas changer la donne.



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