Les migrations sont, depuis des millénaires, une source de bien-être social et économique pour les populations vivant sur chacune des rives de la Méditerranée. Les raisons d’émigrer sont nombreuses, de la nécessité d’échapper à la guerre et à la famine à la quête de meilleurs revenus, qui permettent souvent de venir en aide aux proches restés au pays.
Ce maillage complexe de mouvements migratoires de part et d’autre de la Méditerranée a été fortement perturbé par la COVID-19 et les mesures de restriction des déplacements prises par les pays afin de contenir la propagation du virus. La nouvelle publication de la Banque mondiale intitulée Construire des systèmes de migration résilients dans la région de la Méditerranée : les leçons de la COVID-19 étudie les effets de la pandémie sur les migrations. Il en ressort que, malgré les fortes perturbations entraînées par la COVID, les flux migratoires ne se sont pas interrompus, les migrants empruntant des routes plus dangereuses. Le rapport met en évidence la manière dont les pays se sont adaptés, en établissant de nouveaux protocoles sanitaires, en accélérant les procédures de migration et en étendant la couverture des services de base.
En mettant en lumière les problèmes préexistants à la pandémie, les auteurs formulent des recommandations en vue d’améliorer les systèmes migratoires et de limiter les répercussions des chocs futurs. Ces réformes migratoires pourraient également aider les pays à mieux faire face aux pénuries de main-d’œuvre tout en soutenant les revenus des ménages et en assurant la sécurité des migrants et des populations locales.
Disparités économiques, conflits, changements climatiques... : les facteurs qui poussent les individus à traverser les frontières sont nombreux, et cette tendance va se poursuivre. C’est pourquoi il est important de construire un système de migration plus résilient et de jeter les bases d’un avenir plus durable.