Moyen-Orient et Afrique du Nord

La région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) de la Banque mondiale concentre ses efforts sur les défis de développement les plus complexes auxquels la région est aujourd’hui confrontée. Ces défis incluent la fragilité et les conflits, la sécurité alimentaire, l’action climatique et la transition verte, la stabilité macroéconomique, la création d’emplois, la transition numérique, le renforcement du capital humain, le soutien au développement du secteur privé et l’inclusion des groupes vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes.

La région MENA se distingue par une remarquable diversité économique et démographique, s'étendant du Maghreb jusqu'au Golfe. Selon le bulletin économique publié par la Banque mondiale en octobre 2024, le produit intérieur brut (PIB) global de la région devrait enregistrer une croissance de 2,2 % en 2024, en légère amélioration par rapport au taux de 1,8 % observé en 2023. Cette reprise est principalement portée par les pays du Conseil de coopération du Golfe, dont la croissance devrait atteindre en moyenne 1,9 % en 2024, contre seulement 0,5 % en 2023. En revanche, dans les pays importateurs de pétrole, la croissance économique devrait marquer un ralentissement. Par ailleurs, la marge de manœuvre budgétaire de nombreuses économies de la région se réduit de manière significative. Les ratios dette/PIB, déjà en hausse au cours de la dernière décennie, ont connu une accélération notable pendant la pandémie. 

Le rapport met en lumière les opportunités dont disposent les pays pour accélérer une croissance durable en adoptant des mesures telles que l’amélioration de l’allocation des compétences sur le marché du travail, la réduction des inégalités entre les sexes, ainsi que la promotion de l’innovation et d’une croissance portée par le secteur privé. Il analyse également les conséquences des conflits sur le développement dans la région MENA. Selon ses conclusions, si certains pays de la région n’avaient pas été affectés par des conflits au cours des 30 dernières années, le PIB par habitant aurait été supérieur de 45 %. Cette perte, équivalente à 35 années de développement économique, illustre avec force le lien indissociable entre paix et développement.

Grâce à une population jeune et talentueuse, une position stratégique au carrefour de trois continents, et d’abondantes ressources humaines et naturelles, les pays de la région MENA disposent d’atouts considérables pour stimuler la croissance et la prospérité. La Banque mondiale soutient ces efforts en aidant les pays de la région à créer des opportunités pour tous, avec une attention particulière aux femmes et aux jeunes, à renforcer la connectivité en faveur d’une prospérité partagée, et à accroître leur résilience, notamment en priorisant la sécurité hydrique et énergétique. 

Dernière mise à jour: 07 janv. 2025

Pour maximiser l’impact, notre travail s’articule autour de cinq dimensions essentielles : les personnes, la prospérité, la planète, les infrastructures et le numérique. Cette approche structurée permet de concevoir des interventions ciblées et mesurables, alignées sur les défis spécifiques et les opportunités uniques de la région MENA.

Personnes

• Soutenir les enfants, les familles et les communautés en élargissant l’accès à une éducation et à des soins de santé de qualité est au cœur de notre engagement. C’est pourquoi nous accompagnons les efforts de la Jordanie pour réformer son système éducatif, œuvrons au Maroc pour faciliter l’accès à l’enseignement supérieur et, en Tunisie, nous favorisons l’enseignement supérieur afin d'améliorer les compétences des demandeurs d’emploi.

• Élaborer et améliorer les systèmes de protection sociale pour offrir un soutien essentiel aux populations vulnérables, notamment les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. En Iraq, nous participons au financement du Fonds social pour le développement du pays, et au Maroc, nous soutenons les populations affectées par la pandémie récente.

Prospérité

• Nous sommes déterminés à stimuler la création d’emplois en soutenant les petites et moyennes entreprises (PME), en investissant dans l’entrepreneuriat et en réformant les marchés financiers.

• L’un des potentiels inexploités de la région MENA réside dans sa population jeune et dynamique. Pour saisir cette opportunité, nous collaborons avec les gouvernements pour mettre en œuvre des programmes de formation professionnelle à grande échelle, afin d’équiper les jeunes des compétences demandées par le marché.

• La diversification des économies de la région MENA offre de nombreuses possibilités. C’est pourquoi nous travaillons avec les pays pour réduire leur dépendance aux recettes pétrolières, en promouvant des secteurs tels que les énergies renouvelables, la technologie et le tourisme. 

Planète

• Les défis liés à l'eau s’intensifient avec l'impact du changement climatique. La Banque mondiale s’engage à nouer des partenariats et à mettre en œuvre des projets visant l'amélioration de la gestion de l’eau, la lutte contre la désertification et la promotion d’une agriculture résiliente face au climat.

• À travers le Maghreb, nous unissons nos efforts avec les pays pour favoriser la transition énergétique, en mettant en place des projets visant à maximiser le potentiel des énergies solaire et éolienne, à respecter les engagements de l'Accord de Paris et à atteindre les objectifs nationaux de diversification énergétique.

• La région MENA possède une biodiversité terrestre et marine d'une richesse exceptionnelle. La Banque mondiale joue un rôle clé dans la restauration des écosystèmes et le renforcement du capital naturel de la région, en soutenant des initiatives de gestion durable des bassins hydrographiques et de reboisement.

Infrastructure

• La Banque mondiale s'engage à financer des infrastructures de transport résilientes et à garantir l’accès à l’électricité et à l’eau à des prix abordables pour les communautés mal desservies.

• L’urbanisation rapide exerce une pression considérable sur les villes de la région. En soutenant des projets axés sur le logement abordable, les transports publics et la gestion des déchets, les pays de la région MENA peuvent rendre leurs centres urbains durables et résilients face aux enjeux climatiques.

• La Banque mondiale soutient activement les initiatives visant à développer des projets d’infrastructure transfrontalière, pour stimuler les échanges, favoriser le partage de l’énergie et renforcer la connectivité numérique. 

Numérique

• La Banque s’engage à accompagner les pays dans la construction de l’économie numérique de demain. Grâce à nos financements et à nos services de conseil, nous contribuons à améliorer l’accès à Internet à des prix abordables et à promouvoir la croissance numérique, tout en veillant à mettre en place des mesures de protection pour limiter les risques d’inégalités numériques.

• Nous travaillons aux côtés des gouvernements pour les aider à adopter des cadres propices à l’entrepreneuriat numérique, tout en assurant la protection de la confidentialité des données et la cybersécurité. De plus, la Banque facilite le commerce numérique transfrontalier et harmonise les politiques sur la circulation des données, afin de renforcer l’économie numérique régionale.

En intégrant ces priorités dans des initiatives spécifiques et mesurables, la Banque mondiale cherche à soutenir la région MENA dans la gestion de ses défis immédiats, tout en ouvrant la voie à une croissance durable et inclusive.

Dernière mise à jour: 07 janv. 2025

Au cours de l'exercice clôturé le 30 juin 2024, les nouveaux engagements dans la région ont atteint 4,6 milliards de dollars pour 17 opérations, dont 4,2 milliards de dollars de la BIRD et 340 millions de dollars de l'IDA. Un financement spécial supplémentaire de 87,5 millions de dollars a été approuvé pour des projets en Cisjordanie et à Gaza.

Voici un aperçu des résultats récents obtenus grâce au soutien financier de la Banque mondiale :

• Au Yémen, la Banque a approuvé un financement additionnel de 150 millions de dollars pour le Projet d'urgence pour le capital humain (a), qui devrait bénéficier à au moins 19 millions de personnes, dont 10 millions de femmes et de filles. La Banque a également validé un financement additionnel de 150 millions de dollars pour le Projet d'urgence pour le renforcement de la protection sociale et la riposte à la COVID-19 (a), visant à aider des millions de Yéménites à faire face à l'insécurité alimentaire chronique et à la vulnérabilité accrues par le conflit en cours, l'instabilité économique et les chocs climatiques.

• En Égypte, la Banque a approuvé un financement de 500 millions de dollars pour étendre et renforcer le programme phare de protection sociale du pays, Takaful et Karama (a). Ce programme touche environ 4,6 millions de ménages, représentant plus de 18 millions de personnes, dont près des trois quarts sont des femmes. Le financement additionnel vise à améliorer la couverture et l'efficacité du programme, en offrant aux ménages les plus pauvres et vulnérables des opportunités d'inclusion économique et en facilitant l'accès à des moyens de subsistance durables, au-delà des transferts monétaires.

• En Jordanie, la Banque a approuvé le premier projet axé sur les femmes dans la région : le Programme pour des résultats visant à améliorer les opportunités économiques des femmes (a). Avec un engagement de 221 millions de dollars, le programme cherche à améliorer les conditions de travail, renforcer l'inclusion financière et l'entrepreneuriat, rendre les transports publics plus sûrs et accroître l'accès à des services de garde d'enfants abordables et de qualité. Cette opération soutient l'objectif de la Jordanie d'augmenter la participation des femmes au marché du travail d'ici 2033.

• Au Maroc, un programme substantiel de 450 millions de dollars, approuvé en juin 2023, vise à renforcer l'inclusion financière et l'entrepreneuriat numérique. Ce projet a permis de considérablement accroître l'accès aux services financiers, avec un taux d'accès passant de 29 % en 2017 à 44 % en 2023. L'initiative promeut également le développement de l'infrastructure des paiements numériques, favorisant ainsi une inclusion économique et des progrès technologiques plus larges.

• En Jordanie, la Banque mondiale a approuvé deux nouveaux projets axés sur le climat (a), dont un programme de 400 millions de dollars destiné à soutenir les objectifs de réduction des émissions de carbone du pays et l'intégration des considérations climatiques dans les réformes économiques. Un financement supplémentaire de 250 millions de dollars vise à améliorer l'efficacité, la fiabilité et la gouvernance du secteur de l'électricité jordanien, en alignement avec l'objectif d'atteindre 31 % d'énergies renouvelables dans l'approvisionnement national en électricité d'ici 2030.

La Banque mondiale renforce également l'impact de ses actions par le biais de ses rapports d'analyse et de connaissances. Par exemple, des rapports nationaux sur le climat et le développement (CCDR) ont été publiés pour plusieurs pays de la région MENA, notamment Djibouti, l’Égypte, l’Iraq,  la Jordanie, le Liban, le Maroc,  la Tunisie, la Cisjordanie et Gaza, ainsi que le Yémen. Ces rapports soulignent le lien essentiel entre l'action climatique et les résultats en matière de développement.

Dernière mise à jour: 07 janv. 2025

Les partenariats jouent un rôle clé dans la stratégie régionale de la Banque, où les approches collaboratives sont indispensables pour accroître l'engagement et maximiser l'impact dans tous les secteurs et à travers les différents pays.

La Banque mondiale a établi de solides partenariats dans la région, notamment avec des acteurs bilatéraux de développement, des institutions multilatérales, des banques régionales de développement, des organisations de la société civile, des groupes de réflexion, des universitaires, des parlementaires et le secteur privé. Ces dernières années, l'approfondissement de la collaboration avec les organisations de la région MENA a été une priorité, entraînant la formation de nombreux partenariats fructueux, tels que ceux avec le Groupe de coordination arabe, le Fonds arabe, le Fonds saoudien pour le développement et la Banque islamique de développement. En 2023, par exemple, le Groupe de la Banque mondiale et la Banque islamique de développement ont annoncé un nouveau partenariat dans lequel les deux organisations combinent leurs efforts pour accélérer les actions liées à la gestion des ressources en eau, en énergie et en alimentation, face aux défis du changement climatique et de la fragilité. Ce partenariat vise également à fournir aux femmes et aux jeunes les compétences nécessaires pour réussir dans les emplois et participer pleinement à la transition numérique, tout en stimulant le commerce et la coopération régionale et transfrontalière. Cette collaboration pourrait soutenir des opérations conjointes mobilisant jusqu'à 6 milliards de dollars de financements d'ici 2026.

Les partenariats dans la région MENA se déclinent sous plusieurs formes, y compris le financement conjoint d’opérations d’investissement et la gestion de fonds fiduciaires. La Banque mondiale administre divers fonds fiduciaires dans la région, soutenant des priorités de développement essentielles telles que la résilience économique, l’inclusion sociale, l’action climatique, ainsi que la reconstruction et le relèvement dans des contextes de fragilité, de conflit et de violence (FCV). Ces fonds fiduciaires incluent des initiatives ciblées sur des pays spécifiques, comme la Jordanie, l'Iraq, l'Égypte, la Libye, la Tunisie, le Liban, le Yémen, Djibouti et la Cisjordanie et Gaza, tout en englobant des fonds fiduciaires à portée régionale et sous-régionale.

Les partenariats visant à soutenir l'analyse, le plaidoyer, l'échange de connaissances et le renforcement des capacités constituent également une priorité dans la région. Dans les situations de FCV, par exemple, la Banque mondiale collabore de manière étroite avec la Commission européenne, les agences des Nations Unies et un large éventail de partenaires de développement, afin de soutenir les actions humanitaires et de développement. Des analyses stratégiques récentes, comme le rapport d'évaluation provisoire des dommages à Gaza, le rapport d'évaluation rapide des dommages et des besoins pour la Libye (a), et le rapport d’évaluation des dommages et pertes pour le Liban (a), témoignent de l'importance de ces partenariats, chacun étant le fruit de collaborations ciblées. 

La région MENA bénéficie également de la force combinée de l'ensemble du Groupe de la Banque mondiale, en collaborant étroitement avec la Société financière internationale (IFC) et la MIGA (Agence multilatérale de garantie des investissements) dans plusieurs secteurs prioritaires, notamment l'énergie, le numérique, l'eau et les transports.

Dernière mise à jour: 07 janv. 2025