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Amérique latine et Caraïbes - Vue d'ensemble

La région Amérique latine et Caraïbes est en passe de revenir aux niveaux de produit intérieur brut (PIB) et d'emploi antérieurs à la pandémie. Les écoles rouvrent leurs portes et les entreprises embauchent. Cependant, les séquelles à long terme de la pandémie demeurent et nécessitent toujours une attention particulière. La crise sanitaire aura des impacts prolongés sur les économies de la région, qui doit en outre faire face à des incertitudes majeures liées à l'émergence de nouvelles variantes du virus, à l'inflation mondiale et à l'invasion russe en Ukraine. Dans ce contexte, il est de plus en plus urgent et primordial de continuer à jeter les bases d'une croissance dynamique, inclusive et durable.

Après un rebond de 6,9 % en 2021, le PIB régional devrait augmenter de 2,3 % en 2022 puis de 2,2 % supplémentaires en 2023, la plupart des pays rattrapant les pertes de PIB dues à la COVID-19. Toutefois, ces projections modestes placent les performances régionales parmi les plus faibles du monde. En outre, les prévisions de croissance ont été revues à la baisse de 0,4 % à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Les conséquences de la crise de la COVID-19 mettront des années à s'estomper si les pays d'Amérique latine et des Caraïbes ne prennent pas des mesures immédiates pour enclencher un lent processus de reprise, sachant que le niveau de pauvreté est à son plus haut depuis des décennies. Les déficiences chroniques en matière d'infrastructures, d'éducation, d'innovation et d'efficacité des dépenses publiques doivent être résolues par des réformes politiques tenant également compte des effets du changement climatique, tout en tirant parti des immenses possibilités de croissance offertes par la transition vers une économie plus durable.

La situation est différente selon les pays. Par exemple, le taux de vaccination s'élève à 60 % dans toute la région, ce qui accroît la résistance aux nouveaux variants du coronavirus. Toutefois, de grandes disparités subsistent et certains pays n'enregistrent que peu de progrès, et les coûts sociaux de la pandémie sont dévastateurs. À l'exclusion du Brésil, le taux de pauvreté régional (au seuil de 5,5 dollars par jour) est passé de 24 à 26,7 %, soit la plus forte augmentation depuis des décennies.

Le taux d'emploi quant à lui a progressé pour presque retrouver son niveau d'avant la pandémie à la fin de 2021, après une chute de 20 %. Néanmoins, la part de l'emploi formel a reculé de près de cinq points de pourcentage et bon nombre des nouveaux emplois, en particulier ceux occupés par les femmes, sont créés dans de petites entreprises souvent informelles.

Des perspectives peuvent se faire jour dans le secteur industriel à la suite de crises qui déclenchent une restructuration économique à grande échelle. Ainsi, si le secteur des services a été durement touché, l'accélération de la numérisation induite par les contraintes de distanciation physique pourrait contribuer à dynamiser des secteurs tels que l'informatique, la finance et la logistique, qui peuvent à leur tour améliorer la compétitivité du marché et accroître l'efficacité économique. Toutefois, si l'on ne s'attaque pas aux facteurs structurels, la croissance faible et laborieuse risque de se poursuivre et d'être insuffisante pour progresser dans la lutte contre la pauvreté, et aussi générer des tensions sociales.

Dans le domaine de l'éducation, les élèves ont déjà été privés d'une année à une année et demie de scolarité, ce qui peut entraîner une diminution de 10 % des revenus de toute une vie. À moyen terme, l'enseignement primaire devra être rétabli pour compenser les années d'apprentissage perdues, tout en remédiant aux inefficacités persistantes qui conduisent à des résultats insuffisants. Plusieurs leviers peuvent être activés pour cela, notamment la priorité accordée aux écoles les plus touchées, le recours plus massif à la technologie pour compléter l'enseignement en classe, l'amélioration du suivi et de la communication des résultats de l'éducation et le renforcement des capacités de direction du système éducatif.

Les raisons d'être pessimiste sont nombreuses, mais les crises majeures créent aussi des occasions à ne pas manquer pour engager une restructuration économique à grande échelle. La transformation la plus importante pourrait résulter de l'accélération de la numérisation induite par la pandémie, qui pourrait dynamiser plusieurs secteurs. En effet, le passage au numérique est un moyen de stimuler les services financiers, de créer des possibilités d'emploi — y compris pour les personnes non qualifiées — et de soutenir la formalisation de l'emploi.

La croissance verte est une autre grande opportunité : l'Amérique latine et les Caraïbes ne contribuent qu'à 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et possèdent d'énormes « avantages compétitifs verts » qui ouvrent de nouvelles perspectives industrielles et d'exportations. En outre, la région possède un énorme potentiel en matière d'énergie renouvelable (solaire, éolien, géothermie) et un vaste capital naturel (eau, arbres, biodiversité) qui ont le potentiel de créer de nouveaux secteurs d'activité.

Le Groupe de la Banque mondiale a pris des mesures rapides et de grande envergure en vue d’aider les pays en développement à renforcer leur action contre la pandémie et à améliorer la veille sanitaire et les interventions de santé publique, tout en soutenant le secteur privé pour permettre aux entreprises de poursuivre leurs activités et maintenir les emplois.

L’Amérique latine et les Caraïbes sont par ailleurs très exposées aux catastrophes, depuis les tremblements de terre et les inondations qui peuvent ravager des régions entières jusqu'aux ouragans qui dévastent les États insulaires. La région est l'une des plus vulnérables au monde en raison de la forte densité de population dans les zones où ces catastrophes se produisent et de la nécessité d'améliorer les pratiques de gestion des risques. Ces menaces sont toutefois de mieux en mieux comprises et gérées, comme en témoigne l’émission par la Banque mondiale d’obligations « catastrophe » pour couvrir les risques de séisme dans les pays de l'Alliance du Pacifique. Autre exemple, le partage des risques au moyen du Mécanisme d'assurance contre le risque de catastrophe dans les Caraïbes (CCRIF) permet également de débloquer rapidement des fonds pour le relèvement après qu'un pays membre a été frappé par une catastrophe.

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