Contexte
L’Afrique de l’Ouest et du Centre (AFW) forme une vaste région où se côtoient de multiples cultures, croyances, langues et modes de vie.
Cette région se déploie de la pointe la plus occidentale de l’Afrique jusqu’à la République du Congo au sud, de part et d’autre de l’équateur et en partie le long de l’océan Atlantique. Elle regroupe 22 pays qui s’étendent des terres semi-arides du Sahel aux vastes zones côtières de l’Atlantique et du golfe de Guinée, tandis que la forêt tropicale recouvre de larges territoires, de la Guinée à la République du Congo, en passant par la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Gabon.
Avec près de 500 millions d’habitants, la sous-région a vu sa population quadrupler au cours des 50 dernières années. La majorité de la population est concentrée dans les zones côtières, tandis que les pays sans littoral sont en général moins densément peuplés. La région a connu une urbanisation très dynamique et 48 % de la population vit désormais en milieu urbain. L’Afrique de l’Ouest et du Centre a l’une des populations les plus jeunes du monde, avec 12 % de jeunes de moins de 15 ans.
De nombreux pays possèdent d’abondantes ressources et exportent des produits de base tels que le pétrole (Gabon, Nigéria, République du Congo), le cacao (Côte d’Ivoire, Ghana) et le coton (Bénin, Burkina Faso). Le secteur agricole et alimentaire reste cependant prépondérant dans la plupart des pays. L’agriculture représentait 42% de l’emploi dans la région en 2019.
Riche en ressources naturelles, la sous-région regorge d’opportunités. Elle a connu à partir du milieu des années 2000 une croissance économique soutenue, tirée par les prix élevés des matières premières, avant d’amorcer un ralentissement au cours de la période récente.
Perspectives économiques
En Afrique de l’Ouest et du Centre (AFW), l’activité économique devrait progresser de 3,3 % en 2023 à 3,9 % en 2024 et poursuivre sur son élan pour atteindre 4,2 % en 2025-2026. Si l’on exclut le Nigeria, la sous-région de l’AFW devrait croître plus rapidement : 4,8 % en 2024 et 5,1 % en 2025-2026.
L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) devrait enregistrer une croissance de 5,7 % en 2024 et 6,2 % en 2025-2026. La forte progression du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Sénégal soutient la performance de l’UEMOA.
La croissance économique au Nigeria devrait s’élever à 3,3 % en 2024 et 3,6 % en 2025-2026, les
réformes macroéconomiques et fiscales commençant progressivement à porter leurs fruits. La consolidation des réformes macroéconomiques devrait appuyer une croissance plus robuste dans le pays en 2025.
Grâce à une forte consommation privée et à l’approfondissement du capital, la croissance en Côte d’Ivoire devrait s’élever à 6,5 % en 2024 et rester ferme à 6,6 % en 2026. Les investissements dans les infrastructures, en particulier dans les secteurs du numérique et des transports, l’exploitation des récentes découvertes de pétrole et des politiques macroéconomiques prudentes devraient renforcer la confiance des investisseurs et améliorer les perspectives de croissance.
Défis de développement
La région AFW dispose d’un immense potentiel, avec une population jeune et dynamique, des ressources naturelles abondantes et un riche patrimoine culturel. Cependant, elle est également confrontée à d’énormes défis. La région abrite environ un quart des personnes vivant dans l’extrême pauvreté dans le monde. Plus de 70 % de la population de la région vit aujourd’hui dans des pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence. Et 20 pays sont éligibles à l’aide de l’Association internationale de développement (IDA).
Les pays de l’AFW souffrent des effets de multiples crises concomitantes, notamment l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le conflit au Moyen-Orient, ainsi que des conséquences continues du changement climatique et des niveaux croissants de surendettement.
La persistance des conflits, de la violence et de l’instabilité politique continue de peser sur l’activité économique. Les tensions en Afrique de l’Ouest se sont intensifiées suite à la décision du Burkina Faso, du Mali et du Niger de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest pour former l’Alliance des États du Sahel.
Des phénomènes météorologiques extrêmes ont secoué des pans entiers du continent africain ces dernières années, notamment des inondations massives en Afrique de l’Ouest et des chaleurs extrêmes au Sahel. Le changement climatique amplifie les effets des conflits et des chocs mondiaux sur les rendements agricoles, la production alimentaire et le commerce, soulevant ainsi des problèmes de sécurité alimentaire.
L’aide de la Banque mondiale
La Banque mondiale est un partenaire de longue date de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Durant l’exercice 24, la Banque mondiale a approuvé des prêts d’un montant de 11 milliards de dollars pour la région Afrique de l’Ouest et du Centre au titre de 66 opérations, dont 1,1 milliards de dollars d’engagements de la BIRD et 9,3 milliards de dollars d’engagements de l’IDA. Environ la moitié de ces engagements ont été consentis en faveur de pays touchés par la fragilité, des conflits et la violence.
Intégration régionale
La Banque mondiale renforce son appui en faveur de l’intégration régionale afin de répondre aux grandes priorités du continent africain. Les domaines prioritaires d’engagement en Afrique de l’Ouest et du Centre couvrent les réseaux régionaux d’infrastructures, la diversification économique, la facilitation du commerce et des transports, le financement, le développement du capital humain, la résilience et la lutte contre les fragilités. L'accent est également mis sur l'urgence de s'attaquer à la fragilité dans la région du lac Tchad et au Sahel.
Partenaires
Forte d’une longue tradition de commerce régional, la sous-région a accompli des progrès remarquables en matière de coopération. Outre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui est la plus grande union économique et politique du continent africain, la région comprend également deux unions monétaires — l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) — qui regroupent 14 pays au total.
Fidèle partenaire des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, la Banque mondiale aide les gouvernements à obtenir des résultats solides en matière de développement au profit des populations. Cet appui s’inscrit dans le cadre des priorités fixées dans la stratégie de la Banque mondiale pour l’Afrique, qui fait également de l'intégration régionale et de la recherche des axes d’action prioritaires en vue de maximiser l’impact du développement dans ses pays clients.
Recherche et analyse
Les connaissances sont essentielles pour permettre aux gouvernements d’élaborer de meilleures politiques et pour que les institutions améliorent l’efficacité de l’aide. Les rapports régionaux les plus récents produits par la Banque sont présentés ici (a), tandis que les travaux d'analyse nationaux sont publiés sur les sites web des pays concernés. Ces études conjuguées à des analyses sectorielles robustes, servent de socle à des discussions de fond et des prises de décisions informées sur des aspects clés du développement.
Dernière mise à jour: 30 oct. 2024