WASHINGTON, le 11 février 2014 – Lorsque la crise économique mondiale a menacé de freiner les progrès effectués par l’Afrique en matière de réduction de la pauvreté, les filets sociaux se sont avérés être des outils efficaces pour préserver les gains réalisés. Un nouveau rapport de la Banque mondiale examine l’impact de la mise en œuvre de programmes de filets sociaux dans 22 pays d’Afrique. Cette étude montre que les filets sociaux contribuent de manière importante à la lutte contre l’extrême pauvreté et aident à promouvoir une croissance partagée.
Intitulée « Réduire la pauvreté et investir dans le capital humain : le nouveau rôle des filets sociaux en Afrique », cette étude constate que les programmes de filets sociaux contribuent de plusieurs façons à réduire la pauvreté. Des évaluations d’impact ont ainsi montré que ces dispositifs permettaient notamment aux ménages de satisfaire leurs besoins essentiels, de préserver leurs actifs générateurs de revenus, comme le bétail, et d’investir dans l’éducation et la santé de leurs enfants.
Les données suggèrent également que les filets sociaux peuvent, à long terme, avoir un impact positif sur le bien-être des populations et contribuer de manière significative à réduire la pauvreté en permettant aux ménages les plus démunis d’effectuer dès aujourd’hui des investissements productifs. Ils peuvent aussi jouer le rôle de stimulus économique dans les régions pauvres.
Des programmes mieux coordonnés
Dans la plupart des pays africains étudiés, les programmes de filets sociaux ont tendance à être fragmentés et trop restreints pour permettre de protéger les populations les plus pauvres.
Cependant, des pays comme l’Éthiopie, le Kenya, le Mozambique, le Rwanda et la Tanzanie montrent l’exemple et sont en train de mettre en en place des systèmes de filets sociaux coordonnés à l’échelle nationale.
Alors que la majorité des programmes de filets sociaux étaient souvent axés sur l’aide d’urgence (la distribution de vivres lors des périodes de sécheresse ou d’insécurité alimentaire, par exemple), on constate une évolution vers des programmes de transferts monétaires plus réguliers et plus prévisibles ou des programmes de travaux contre rémunération qui ciblent les pauvres et les ménages vulnérables.
Les pays désireux d’adopter une approche plus systémique devront cependant s’attaquer à un certains nombres de défis tels que la nécessité d’améliorer la collecte de données, le suivi et le ciblage de tels programmes, l’objectif étant de toucher les ménages les plus nécessiteux et de développer à plus grande échelle les dispositifs existants qui ont déjà fait leur preuve.