Impact sur chacun des pays
Ebola a déjà un impact considérable sur la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. Ces pays recensent le plus grand nombre de personnes contaminées et dénombrent plus de 3400 décès. De plus, l’agriculture, le tourisme, l’industrie et le secteur minier ont été fortement perturbés. Le Liberia, qui présente le plus fort taux de contamination, pourrait voir son PIB se contracter de près de 5,2% en 2015, appauvrissant le pays de 100 millions de dollars.
Dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, l’épidémie d’Ebola pourrait avoir des effets en cascade.
- Le Nigeria
L’apparition d’Ebola dans ce pays a entraîné une baisse de la clientèle dans les magasins et le secteur commercial. Le gouvernement effectue des dépenses importantes pour contenir la maladie et a imposé des restrictions de circulation à ses citoyens, tout comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
- La Côte d’Ivoire
Aucun cas d’Ebola n’a été recensé en Côte d’Ivoire jusqu’à présent, mais le pays a fermé ses frontières avec le Liberia et la Guinée et imposé des contrôles de santé aux visiteurs.
- La Guinée-Bissau
L'impact économique dans ce pays, où aucun cas n’a encore été signalé, serait assez faible selon l'étude de la Banque mondiale, étant donné les échanges commerciaux limités de ce pays avec ses voisins. Avec le soutien de la Banque mondiale, le gouvernement a lancé une campagne de sensibilisation des populations, afin de prévenir la diffusion du virus dans le pays. Les prévisions de croissance de la Guinée-Bissau restent inchangées à 3%.
- Le Sénégal
Bien qu’un cas d’Ebola ait été détecté au Sénégal, ce patient a été pris en charge et l’impact sur l’économie du pays a été minime. En revanche, les conséquences d’Ebola sur le tourisme pourrait réduire le PIB annuel de 1%. Le rapport relève que plusieurs conférences ont déjà été annulées et que les vols à destination du Sénégal sont moins remplis.
- La Gambie
Depuis l’apparition du virus Ebola en Afrique de l’Ouest, on estime que 65% des réservations d’hôtel en Gambie ont été annulées. Si la crise devait se prolonger, la Gambie pourrait, selon l'étude, subir des reports ou des annulations d’investissements directs étrangers dans les secteurs du tourisme et de l’hébergement.
Impacts régionaux
L'analyse de la Banque mondiale souligne que si l’épidémie est contenue d’ici la fin de l’année 2014, l’impact économique en Afrique de l’Ouest y compris en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone pourrait être atténué et les économies de la région redémarrer et se rétablir rapidement. Si la crise devait persister en 2015, la croissance plus faible pourrait coûter 32,6 milliards de dollars à la région en 2014 et 2015 augmentant ainsi l’incidence de la pauvreté.
L'étude recommande:
- Aux gouvernements et aux partenaires internationaux de jeter les bases de politiques qui pourront contenir l’épidémie et lever les craintes des agents économiques
- D’accroître les appuis financiers extérieurs pour que les gouvernements puissent continuer de fonctionner avant le retour de la croissance économique
- De rétablir la confiance pour que les investissements domestiques et internationaux reviennent dès que l’épidémie sera contenue
- D’investir dans des systèmes de santé efficaces et résilients – y compris dans la surveillance épidémiologique – après que l’épidémie d’Ebola ait été contenue
Comme le souligne cette étude, sans de telles mesures, « au delà des pertes humaines qui n’ont pas de prix, les pertes de revenus dans le scénario dit "haut" pourraient mettre des années à se résorber ».
Les impacts d’Ebola sur l’Afrique de l’Ouest seront discutés jeudi 9 octobre de 7h30 à 9h00 (Heure de la Côte Est des Ėtats-Unis) dans le cadre d’une réunion de haut niveau rassemblant les Présidents de Guinée, du Liberia et de Sierra Leone.
Les débats seront accessibles en direct sur : https://live.banquemondiale.org/impact-crise-ebola