Parcours vers la prospérité pour les adolescentes en Afrique

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Recommandations clés

Ce rapport présente une série d'actions pour assurer la réussite des adolescentes :

Maintenir les filles sur la voie de la réussite en renforçant les bases du capital humain par des investissements précoces dans l'éducation et la santé. Une intervention concertée dès le début de l'adolescence (10 ans) peut servir de protection pour les adolescentes et les doter d'une base solide qui leur permettra de relever les défis auxquels elles pourraient être confrontées sur le chemin de l'âge adulte. Les politiques et les programmes qui réduisent les coûts de scolarité directs et indirects pour les étudiantes et leurs familles se sont avérés efficaces pour améliorer les résultats scolaires. Dans les contextes où les mariages d'enfants sont fréquents, les incitations à l'éducation réduisent également les mariages et les grossesses précoces. Dans les communautés où l'accès à l'éducation reste limité ou où la qualité de l'enseignement est médiocre, les interventions visant à lever ces obstacles peuvent favoriser le développement du capital humain des filles. Bien que les preuves de ce qui marche pour améliorer la santé des adolescentes en Afrique soient relativement minces, les études émergentes indiquent que l'éducation à la santé sexuelle et reproductive et les services adaptés aux jeunes sont les approches les plus efficaces.

Fournir aux jeune filles les ressources et les moyens essentiels, ainsi qu'un environnement favorable à leur réussite. La formation professionnelle adaptée au marché, le soutien aux entreprises et la formation aux aptitudes à la vie quotidienne doivent être intégrés pour stimuler l'emploi et les revenus des filles, en particulier de celles qui ne sont pas scolarisées. En outre, il convient d'investir dans des approches prometteuses afin d'étendre et d'améliorer les services et les opportunités auxquels les filles ont accès, y compris les opportunités d'emploi pour les femmes. Les interventions doivent être adaptées aux facteurs contextuels tels que les cadres juridiques pertinents, les structures du marché du travail, la fragilité et les conflits, ainsi que les contextes des communautés et des familles, afin de garantir des résultats durables en matière d'autonomisation des filles.

Adapter les interventions à la diversité des situations et des besoins des filles, en accordant la priorité aux plus vulnérables. Il convient d'identifier différents groupes de filles, en particulier les plus vulnérables, notamment celles issues des ménages les plus pauvres, des zones rurales aux ressources limitées et des zones touchées par la violence, et de faire de leurs besoins une priorité. Les définitions de la vulnérabilité peuvent s'étendre à de nombreuses circonstances et caractéristiques en plus de celles qui viennent d'être spécifiées, telles que l'appartenance ethnique, la religion ou les handicaps. Les filles qui assument le double rôle de travailler tout en allant à l'école ou en s'occupant de leurs enfants ont besoin de programmes adaptés pour les aider à poursuivre leur éducation, à accéder à des services de garde d'enfants et à gagner un revenu. Les jeunes mères et les filles mariées sont confrontées à des obstacles particuliers pour poursuivre leurs études et ont besoin d'aide pour améliorer leur capital humain et accumuler d'autres ressources.

Des facteurs tels que les coûts du programme, la capacité de mise en œuvre et l'alignement sur les initiatives existantes doivent être soigneusement pris en compte. En outre, l'utilisation d'outils et de plateformes numériques peut être bénéfique pour atteindre les filles qui ne sont pas scolarisées, qui se marient tôt ou qui résident dans des zones rurales, étant donné l'élargissement de l'accès au numérique dans différents pays, groupes démographiques et socioéconomiques. Les innovations technologiques peuvent également permettre de réduire les coûts, compte tenu des difficultés budgétaires.

Combler les lacunes en matière de données et de preuves solides afin d'éclairer les politiques et les programmes efficaces. Il convient d'élaborer et de tester des mesures dans les domaines où elles font défaut, comme les aspects liés au contexte, au capital numérique et à la qualité de l'emploi. Il faut produire des preuves et concevoir des programmes qui permettent d'évaluer non seulement ce qui fonctionne, mais aussi ce qui fonctionne pour des profiles spécifiques, tels que les adolescentes mariées et les filles ayant des enfants, qui ont souvent été négligées.

Mobiliser les principales parties prenantes et favoriser la collaboration. Il convient de rallier le soutien d'un large éventail de parties prenantes, notamment les dirigeants communautaires, nationaux et régionaux, les organismes gouvernementaux, le secteur privé, la société civile, les organisations non gouvernementales et d'autres partenaires du développement. Les avantages sociaux et économiques de l'autonomisation des adolescentes doivent être soulignés, avec l'appui d'un cadre analytique solide. La collaboration entre les parties prenantes peut être facilitée afin de mettre en œuvre efficacement des interventions fondées sur des approches éprouvées, englobant à la fois des programmes et des réformes politiques et juridiques.

Pourquoi il est crucial d’investir dans les filles pour le futur de l’Afrique

Messages clés

Investir dans les adolescentes est très rentable : Chaque dollar investi dans l'autonomisation des adolescentes peut générer un impact économique plus que décuplé, avec des gains potentiels de 2,4 billions de dollars d'ici 2040.

 

Actuellement, en Afrique, 40 % des filles âgées de 15 à 19 ans ne sont pas scolarisées et ne travaillent pas, ou sont mariées ou ont des enfants, contre 12 % des garçons, ce qui souligne l’urgence d’agir.

 

Les expériences des filles adolescentes varient considérablement d'un pays à l'autre : Plus de la moitié des filles africaines âgées de 15 à 19 ans ne sont pas scolarisées, sont mariées ou ont des enfants. Les disparités avec les garçons sont frappantes : 26 % des adolescentes ne travaillent pas et ne vont pas à l'école (contre 9 % des garçons), et 27 % sont mariées ou ont un enfant (contre 3 % des garçons). Malgré des taux de scolarisation élevés chez les jeunes adolescents, ces défis s'intensifient au fur et à mesure que les filles passent le cap de l'adolescence.

 

Il existe des solutions fondées sur des données probantes, mais le contexte est important : Des études rigoureuses démontrent que diverses interventions peuvent effectivement améliorer l'éducation, la santé, les opportunités économiques et l'autonomisation globale des filles. Cependant, le succès dépend de l'adaptation de ces interventions aux circonstances spécifiques des filles, aux contextes locaux et à la capacité de mise en œuvre.

 

Le rapport identifie cinq groupes de pays - les Retardataires, les Éducateurs, les Généralistes, les Travailleurs et les Survivants - chacun présentant des caractéristiques distinctes en matière de scolarisation, de travail, de mariage et de maternité des filles. Ces catégories sont fortement corrélées avec l'environnement juridique des pays et peuvent aider à orienter des interventions ciblées. Par exemple, les “Retardataires” disposent de cadres juridiques solides soutenant la participation économique des femmes, tandis que les “Éducateurs” ont des lois robustes axées sur l'éducation. Cette catégorisation constitue un outil pratique permettant aux décideurs politiques d'identifier des défis similaires entre les pays et d'adapter des solutions éprouvées à leur contexte.

 

Si nous savons ce qui fonctionne pour certains résultats, d'importantes lacunes subsistent, notamment en ce qui concerne le soutien aux adolescentes mariées et aux jeunes mères, et la compréhension du rapport coût-efficacité des différentes approches à l'échelle.

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