Skip to Main Navigation
publication17 juin 2024

Baromètre économique pour la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale - Printemps 2024

The World Bank

Une rue au Cameroun.

Crédit : Youssouf Nchetkou Ndam sur Usnsplash

LES POINTS MARQUANTS

  • La croissance dans les pays de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) n'a pas été suffisante en 2023 pour réduire substantiellement la pauvreté.
  • Pour améliorer les conditions de vie des populations, les pays de la CEMAC doivent mieux cibler leurs dépenses pour investir dans les infrastructures et les secteurs sociaux. Des réformes sont également nécessaires pour promouvoir un secteur privé plus dynamique et des services publics plus efficaces.
  • Le Baromètre économique de la CEMAC offre un aperçu des développements récents, des perspectives économiques et des principaux défis de développement dans la région. Il examine les réformes économiques, de gouvernance et fiscales qui peuvent favoriser l'attraction des investissements, la création d'emplois supplémentaires et une croissance plus robuste et inclusive au sein de la zone CEMAC.

BANGUI, BRAZAVILLE, LIBREVILLE, MALABO, N'DJAMENA, YAOUNDÉ, le 17 juin 2024 - La Banque mondiale a publié aujourd'hui son édition de printemps du Baromètre économique semestriel de la CEMAC, un rapport qui examine la situation économique récente de la CEMAC, suivi de brèves analyses par pays.

Voici quelques points clés du rapport :

1. La croissance dans les pays de la CEMAC a diminué entre 2022 et 2023 et reste insuffisante pour réduire substantiellement la pauvreté.

La croissance dans la région de la CEMAC a ralenti à 1,7 pour cent en 2023, contre 3,1 pour cent en 2022, en raison d'une baisse significative de l'activité pétrolière en Guinée équatoriale et d'une croissance plus faible au Gabon, où les perturbations des transports ont affecté la production minière et forestière. En revanche, les activités économiques dans les autres pays de la CEMAC ont connu une croissance plus élevée, soutenues par une augmentation de la production pétrolière et des investissements au Tchad, par le secteur hors hydrocarbures au Congo, par les secteurs des services, de l'industrie manufacturière et de l'agriculture au Cameroun, ainsi que par une hausse de la production d'or et de bois en République centrafricaine.

Au fil des ans, la croissance moyenne dans la CEMAC a été inférieure à celle des pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). À l'avenir, une croissance modérée est attendue dans la région. Les perspectives sont sujettes à des risques, notamment des chocs de prix des matières premières, des coûts d'emprunt plus élevés, des perturbations du commerce mondial plus fortes, des catastrophes climatiques, ainsi que de l'insécurité et des conflits dans certaines régions du Cameroun, de la République centrafricaine et du Tchad.

Croissance du PIB réel dans la CEMAC, 2019-2026

Image

 

2. L'inflation dans les pays de la CEMAC était en hausse depuis la fin de l'année 2021 mais a commencé à diminuer au second semestre de 2023.

En moyenne, les prix à la consommation ont diminué de 6,3 pour cent en décembre 2022 à 4,8 pour cent en septembre 2023, dans un contexte de politique monétaire plus stricte adoptée par la banque centrale régionale (BEAC) et de baisse des prix de la plupart des matières premières.

Inflation moyenne dans la CEMAC, 2020-2023 (en pourcentage)

Image

3. La baisse des prix mondiaux du pétrole a entraîné des répercussions négatives sur le commerce, la situation budgétaire et les réserves régionales de la CEMAC, qui se sont tous détériorés en 2023.

Parallèlement, les dépenses publiques ont augmenté dans la plupart des pays de la CEMAC, réduisant l'espace budgétaire et posant des défis pour contenir la dette publique. Le ratio dette totale/PIB dépasse le critère de convergence d'endettement de la CEMAC de 70 pour cent du PIB en République du Congo et au Gabon.

Situation budgétaire (% du PIB régional)

Image

 

4. Un taux de chômage élevé, l'informalité, les obstacles aux activités commerciales et le manque d'opportunités constituent un défi pour la réduction de la pauvreté.

Dans la CEMAC, 1 jeune sur 4 ne travaille pas et n'est ni à l'école ni en formation, un facteur qui peut être une source d'instabilité et de tensions sociales. Pour inverser les tendances de faible croissance et création d'emplois, il est essentiel d'adopter des politiques visant à promouvoir l'inclusion et la participation économique, notamment en investissant dans les populations, pour améliorer l'éducation et les compétences.

Élever les niveaux de vie requiert également la création d'un secteur privé dynamique, mais les entreprises et les individus sont freinés par d'importantes lacunes en matière d'infrastructures. En 2021-2022, la moitié de la population de la République du Congo, et près de 9 personnes sur 10 au Tchad et en République centrafricaine n'avaient pas accès à l'électricité. Des routes et des ports inadéquats, de nombreux contrôles commerciaux, un manque de compétences de la main-d'œuvre et le coût élevé des prêts entravent également les activités commerciales.

Indicateurs d'emplois

Image

 

5. Des dépenses plus élevées et mieux ciblées dans l'éducation, la santé et la protection sociale, ainsi qu'une gouvernance améliorée, sont nécessaires pour protéger les plus vulnérables et renforcer l'inclusion sociale dans la CEMAC.

La deuxième phase (2021-2025) du Programme de Réformes Économiques et Financières de la CEMAC (PREF-CEMAC II) considère le capital humain comme un domaine prioritaire. Conformément à cette stratégie, pour garantir des fonds pour les secteurs sociaux et soutenir les moyens de subsistance, il est essentiel pour la CEMAC d'améliorer la gouvernance. Les pays ont besoin d'institutions plus solides et d'une capacité et d'une efficacité améliorées pour fournir des services publics et concevoir et mettre en œuvre des réformes. Des réformes et des contrôles institutionnels pourraient conduire à une meilleure gestion des ressources, notamment des revenus provenant des activités pétrolières, minières et agricoles.

Image
Un pêcheur au Gabon. Crédit : Ralph Messi sur Unsplash