Depuis le lancement de son Business plan pour le climat en Afrique (BPCA) en 2015, la Banque mondiale a développé un programme de travail avec les pays, les partenaires au développement et le secteur privé. Elle a ajouté un nouveau domaine prioritaire à ce plan, celui du développement d’un secteur du transport climato-intelligent pour lequel elle va investir près de 3,2 milliards de dollars dont 2,8 milliards devraient provenir de l’Association internationale de développement (IDA).
La Banque mondiale a continué à faciliter l’accès des pays à une série de sources internes et externes de financement concessionnels et pour le climat. Les résultats de ces efforts sont déjà visibles et tout se déroule comme prévu. Jusqu’à présent, 3,6 milliards de dollars, finançant quelque 60 projets dans 33 pays, ont été mobilisés par l’IDA pour mettre en œuvre le BPCA, notamment des projets déjà approuvés par le Conseil des administrateurs de la Banque depuis la COP21, et des projets qui doivent l’être d’ici la fin 2016.
La Banque a noué un partenariat important avec le Groupe africain des négociateurs (AGN), pour l’aider à développer la stratégie de négociation de l’Afrique lors des prochaines étapes de l’application de l’Accord de Paris, et promouvoir sur le terrain l’action en faveur du climat. Ce partenariat a permis de renforcer les capacités de l’AGN pour mieux plaider la cause de l’Afrique, et de faire en sorte que les pays s’approprient le BPCA, notamment dans les domaines prioritaires du Business plan. Des progrès ont été réalisés dans de nombreux domaines clés, notamment l’économie des océans, la protection du littoral, les forêts, les paysages, la migration, le transport, l’eau et l’énergie.
Sur le plan de l’économie bleue, la Conférence ministérielle africaine sur les économies océaniques et le changement climatique, organisée par le gouvernement de Maurice et le Groupe de la Banque mondiale, a apporté une nouvelle impulsion politique pour redonner de l’élan à la mise en œuvre des actions pour le climat. Un programme de 150 millions de dollars est en cours de préparation afin de réduire la vulnérabilité du littoral en Afrique de l'Ouest.
Concernant l’agriculture climato-intelligente (CSA en anglais), le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé 11 projets, représentant un montant total de 1,4 milliard de dollars au titre des engagements de l’Association internationale de développement (IDA), pour aider plus de 1,6 million d’agriculteurs et aménager près de 725 000 hectares de terres en pratiquant par le biais de pratiques climato-intelligentes.
L’accès à l’énergie est d’une importance primordiale pour les populations africaines. Dans le BPCA, la Banque s’engage à installer 1 GW de capacité solaire d’ici 2020. Un projet régional d’une valeur de 200 millions de dollars est en cours de préparation pour élargir l’accès des ménages et des communautés à l’électricité grâce à des services modernes d’électricité hors réseau dans 9 pays cibles. On enregistre également des progrès dans la réalisation des objectifs du BPCA en matière d’énergie hydroélectrique et géothermique.
Les services hydrométéorologiques font partie des mesures clés pour l’adaptation de l’Afrique au changement climatique. Un projet de services hydrométéorologiques et d'alerte est actuellement mis en œuvre au Mali, pays très vulnérable au changement climatique, grâce à un financement de 23 millions de dollars apporté par le Fonds vert pour le climat.
Dans le domaine des forêts et des paysages, la Banque mondiale soutient plusieurs pays (tels que le Burundi, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie et d’autres) pour atteindre l’objectif de l’Initiative africaine de restauration des paysages forestiers de restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées et déboisées d’ici 2030 dans le cadre de leurs contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN).
Le Groupe de la Banque mondiale entend continuer à travailler avec les gouvernements africains et d’autres parties prenantes sur le terrain et à mobiliser des financements internationaux pour investir efficacement dans la mise en œuvre du BPCA.
De nombreux pays se sont engagés à intensifier leurs efforts d’atténuation et d’adaptation aux effets du changement climatique dans les derniers accords internationaux, notamment le Cadre d’action de Sendai, les Objectifs de développement durable (ODD), et l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Ces efforts nécessiteront une augmentation adéquate des ressources mobilisées.
Quarante-cinq États africains se sont engagés à mettre en œuvre leurs contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) stipulées dans l’Accord de Paris. Le BPCA a identifié plusieurs sources de financement potentielles pour mettre en œuvre des activités conformes aux CPDN.
Bien que des progrès considérables aient été réalisés au cours de la première année du BPCA, il reste encore beaucoup à faire, à la fois pour atteindre les objectifs financiers et pour mobiliser les ressources supplementaires nécessaires pour combler le déficit de financement climatique de l’Afrique.