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Business plan pour le climat en Afrique : messages clés




WASHINGTON, 10 mai 2016 – Les agendas du climat et du développement en Afrique sont inextricablement liés. Si des mesures décisives ne sont pas prises à Paris, la variabilité et le changement climatiques mettront en péril les résultats de développement chèrement acquis sur le continent, et les aspirations de l’Afrique à une croissance future et à la réduction de la pauvreté. La sécheresse, les inondations et les cyclones font basculer les Africains dans la pauvreté et créent des pièges de pauvreté durables. Les données montrent cette corrélation entre le climat et la pauvreté, qui doit encore s’intensifier à l'avenir.

Plusieurs facteurs climatiques sont impliqués dans la plupart des chocs qui maintiennent les ménages africains dans la pauvreté ou les y font basculer. Il s’agit notamment des catastrophes naturelles (perte d'actifs ou invalidité à la suite d’inondations), des chocs sanitaires (dépenses de santé et pertes de revenus résultant du paludisme), des pertes de récoltes (à la suite de sécheresses ou de maladies des cultures) et de la flambée des prix des denrées alimentaires.

Des facteurs climatiques risquent d’entraver la marche vers la réduction de la pauvreté dans les prochaines années, et ce pour trois raisons : (1) un réchauffement mondial de l'ordre de 1,5-1,75 °C au-dessus des niveaux préindustriels est pratiquement inévitable en raison des émissions de gaz à effet de serre (GES) déjà accumulées. Ce réchauffement aura des impacts importants, notamment la perte de terres arables, la baisse de la production agricole, l’aggravation de la sous-alimentation, l’accroissement des risques de sécheresse et le déclin des captures de poissons. (2) La Banque mondiale soutient la signature d’un accord ambitieux à Paris sur la réduction des émissions, mais il existe un risque considérable d’intensification du réchauffement (si un accord n'est pas trouvé ou s’il n'est pas pleinement appliqué). Un réchauffement plus important, de l'ordre de 3 à 4°C au-dessus des températures de l'ère préindustrielle, aurait des conséquences désastreuses pour l'Afrique subsaharienne, dont des canicules sur la grande majorité du continent ; des risques accrus de sécheresse extrême (notamment en Afrique australe) ; de mauvaises récoltes tous les deux ans ; une réduction de 20% des rendements des principales cultures de denrées de première nécessité ; et, d’ici la fin du siècle, jusqu’à 18 millions de personnes touchées par des inondations chaque année. (3) Que le réchauffement soit contenu en dessous de 2°C ou qu’il dépasse ce seuil, l'Afrique sera confrontée à de grandes incertitudes sur les conséquences réelles du réchauffement sur les régimes météorologiques et les cycles hydrologiques locaux, ce qui pose des défis redoutables pour la planification du développement et la conception de projets liés à la gestion de l'eau (par ex. l’irrigation, l’énergie hydroélectrique, l’alimentation en eau ou la lutte contre les inondations), et plus généralement pour les infrastructures sensibles au climat (comme les routes ou les ponts).

Pour relever les défis du changement climatique, les pays africains doivent intensifier rapidement les mesures en faveur de l'adaptation, quel que soit le scénario climatique envisagé. Ces besoins s’élèvent à 5-10 milliards $EU par an actuellement (pour l’adaptation à un réchauffement de 2°C), mais ils peuvent atteindre jusqu’à 20-50 milliards $EU au milieu du siècle, et près de 100 milliards $EU en cas de hausse de la température de 4°C.

Malheureusement, les fonds mobilisés pour le climat en Afrique sont dérisoires par rapport aux besoins réels. Les financements actuels en faveur de l'adaptation en Afrique s’élèvent tout au plus à 3 milliards $EU par an – et couvrent seulement une partie des besoins –, et ils n’augmentent pas assez rapidement.

Le Business plan pour le climat en Afrique (BPCA) vise à sensibiliser et accélérer la mobilisation de ressources pour des initiatives prioritaires, résistantes au changement climatique et à faibles émissions de carbone en Afrique. Il comprend des initiatives promues par l'Association internationale de développement (IDA – International Development Association), qui mettra à profit autant que possible le soutien d'autres parties du Groupe Banque mondiale, en particulier la SFI et la MIGA.

Le BPCA met l’accent sur plus d’une dizaine de domaines prioritaires, regroupés en trois catégories, sur lesquels la Banque mondiale, en collaboration avec les gouvernements africains et divers partenaires régionaux et internationaux, espère contribuer à obtenir des résultats à court et à moyen terme.

La composante n°1 du BPCA (Renforcer la résilience) comprend des initiatives visant à améliorer la résilience des actifs du continent, notamment le capital naturel de l'Afrique (paysages, forêts, terres agricoles, plans d'eau intérieurs et océans, avec une attention particulière accordée aux petits États insulaires en développement) ; son capital physique (villes, infrastructures de transport et biens matériels dans les zones côtières) ; et son capital humain et social (notamment l'amélioration de la protection sociale pour les personnes les plus vulnérables aux chocs climatiques et la lutte contre les facteurs de migration liés au climat).

La composante n°2 (Alimenter la résilience) fait référence aux opportunités de renforcement des sources d’énergie à faibles émissions de carbone. Outre le fait qu’elles contribuent à atténuer les changements climatiques, ces activités comprennent également des avantages considérables en termes de résilience : les sociétés privées d’un accès adéquat à l'énergie sont également plus vulnérables aux chocs climatiques.

Les activités de la composante n°3 (Habiliter la résilience) fournissent des données, informations et outils de prise de décision essentiels pour promouvoir le développement de la résilience climatique dans les différents secteurs, grâce au renforcement de systèmes hydrométéorologiques aux niveaux régional et national, et des capacités de planification et de conception d’investissements résilients au climat.

Le BPCA contribuera à atteindre l'objectif institutionnel de la Banque mondiale, qui consiste à augmenter d’un tiers la part du financement du Groupe de la Banque mondiale dédié à la lutte contre le changement climatique, pour passer de 21% à 28% d'ici 2020.

Le personnel de la Banque mondiale estime que la mise en oeuvre du BPCA coûtera environ 19,3 milliards $EU pour la période 2016-2020, dont environ 8,5 milliards $EU pourraient provenir de l'IDA. Le Plan d’activités définit également des résultats susceptibles d’être obtenus à plus long terme (jusqu'en 2025), avec un coût estimé à 21 milliards $EU.

La mobilisation des ressources pour la phase de mise en oeuvre accélérée du BPCA s’étend sur deux cycles de l'IDA : l’IDA17, qui s’achève le 30 juin 2017 ; et l’IDA18, qui court du 1er juillet 2017 au 30 juin 2020.

Toutes les activités du BPCA représentent une réserve de programmes et de projets, c'est-à-dire d’activités qui n'ont pas été approuvées par le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale ou les directions des organismes de financement concernés, bien que dans plusieurs cas, le processus de préparation du projet soit en voie d'achèvement.




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