Contexte
La Mauritanie est un vaste pays aride à revenu intermédiaire inférieur dont la croissance économique repose sur les ressources naturelles. La Mauritanie est l'un des pays les moins densément peuplés au monde, avec cinq habitants au kilomètre carré. La population rurale représente 41 pour cent du total, dont 60 pour cent dépend de l'agriculture et de l'élevage comme moyens de subsistance.
En comparaison avec le reste des pays du Sahel, la Mauritanie connaît des niveaux de pauvreté plus faibles. Cependant, le capital humain du pays ne reflète pas son niveau de croissance économique, le pays se classant 150ème sur 159 selon l'indice du capital humain en 2020. En Mauritanie, un enfant né aujourd'hui ne devrait être que 38 pour cent aussi productif qu'il l'aurait été avec une éducation et une santé complètes.
La Mauritanie est très vulnérable aux impacts du changement climatique. Les prévisions indiquent une augmentation potentielle de la température de 2 à 4,5 degrés Celsius au cours des cinquante prochaines années. La production alimentaire et animale du pays est déjà fortement impactée par les fluctuations climatiques et connaît une forte volatilité. En conséquence – ainsi qu’en raison de la pauvreté et des inégalités persistantes – de larges pans de la population sont toujours confrontés à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, atteignant des niveaux très élevés pendant les périodes de soudure.
La pandémie de COVID-19 et les pressions inflationnistes ont annulé des années de réduction de la pauvreté en Mauritanie, poussant environ 48 000 personnes dans l'extrême pauvreté en 2020. La poussée inflationniste mondiale et l'invasion de l'Ukraine par la Russie ont encore aggravé la situation de la sécurité alimentaire en Mauritanie, avec environ 875 000 personnes en situation d’insécurité alimentaire extrême pendant la période de soudure de 2022. La même année, la Mauritanie a également connu l'une des pires inondations dans les régions du sud et du centre, affectant environ 40 000 personnes. En 2023, l’inflation s’est atténuée, en partie grâce à la baisse des prix des denrées alimentaires. Cependant, on estime que plus de 360 000 personnes seront en situation d’insécurité alimentaire dans le pays pendant la seule période de soudure de 2024. De plus, la Mauritanie accueille plus de 116 000 réfugiés.
Activités soutenues par le PPSAS
En Mauritanie, le soutien du PPSAS au gouvernement est ancré dans le Projet d’appui au système de filets sociaux (Pasyfis). Le Projet vise à accroître l’efficacité et l’efficience du système national de filets sociaux adaptatif et à étendre sa couverture aux ménages pauvres et vulnérables, y compris les réfugiés et les communautés d’accueil.
Mise à jour et extension du registre social
Avec l'appui du Projet, le registre social est en cours de mise à jour et élargi sur l'ensemble du territoire mauritanien et, en novembre 2024, il incluait plus de 305 000 ménages parmi les plus pauvres ; ayant dépassé son objectif initial de 200 000 ménages. Une mise à jour complète du registre social est également en cours pour accroître l'exactitude et la fiabilité des informations sur les ménages et est déjà achevée dans la moitié des Moughataas (départements) du pays. Le Projet soutient en outre le développement et le pilotage d'une stratégie de mise à jour continue du registre social afin de le rendre plus dynamique, permettant aux ménages dans le besoin d'enregistrer ou de mettre à jour leurs données à tout moment, y compris les réfugiés.
Améliorer l’inclusion socioéconomique des ménages pauvres
Le programme national de transferts sociaux Tekavoul touche plus de 98 000 ménages pauvres avec des transferts monétaires réguliers et des mesures d'accompagnement. Plus de 54 000 de ces ménages, dont plus de 18 000 ménages réfugiés ou ménages d’accueil, sont soutenus par le Projet, et le reste par le financement propre du gouvernement. Avec le soutien du Projet, Tekavoul étend désormais sa couverture dans le but de soutenir 5 000 ménages de réfugiés supplémentaires. Les paiements à Nouakchott ont commencé au deuxième trimestre 2024 et ont jusqu'à présent concerné 30 317 ménages. En outre, le Projet soutiendra des mesures d’inclusion économique – dont il a été prouvé qu’elles ont des effets transformateurs sur les moyens de subsistance et le bien-être des ménages – pour les ménages quittant Tekavoul, afin de favoriser leurs investissements dans des activités génératrices de revenus.
Renforcer le système gouvernemental de réponse aux chocs pour les ménages vulnérables aux chocs climatiques.
À ce jour, le Projet a bénéficié à 184 165 ménages vulnérables grâce à des transferts des filets sociaux adaptés aux crises, dépassant de loin l'objectif initial de 24 000 ménages. En 2021, le Projet a soutenu la deuxième intervention nationale contre le COVID-19 en atteignant 91 000 ménages vulnérables. En outre, Elmaouna a considérablement intensifié son intervention pendant la période de soudure de 2022, touchant plus de 71 000 ménages en situation d'insécurité alimentaire, dont plus de 51 000 à travers le Pasyfis.
Le Projet fournit également une assistance technique au gouvernement pour préparer les futures réponses à la période de soudure, en particulier pour l'institutionnalisation du Dispositif national d’alerte précoce et de réponse aux chocs (DCAN), qui permet au gouvernement de diriger la coordination et la planification stratégique des réponses aux chocs. Le projet soutient en outre le positionnement du Fonds national pour la réponse à la crise alimentaire et nutritionnelle (FNRCAN), pour devenir l'unique mécanisme de financement de l'insécurité alimentaire et des crises nutritionnelles.
Projet d’appui au système de filets sociaux (PASyFiS 2)
Durée du projet : FY20 - en cours
Financement :
- Financement initial de 45 millions de dollars américains de l’IDA (Association internationale de développement) et de 7 millions de dollars américains du Fonds fiduciaire multidonateurs PPSAS (MDTF) au cours de l’exercice 20, en plus des 20 millions de dollars américains provenant du propre financement du gouvernement.
- Financement supplémentaire de 13 millions de dollars du PPSAS MDTF au cours de l'exercice 21.
- Cofinancement parallèle de l'AFD, pour un montant de 7,5 millions d'euros.
- Financement supplémentaire de 26 millions de dollars de l’IDA et de 10 millions de dollars du PPSAS MTDF au cours de l’exercice 25.
Remarque : Avant cet engagement, le Projet de système de filets sociaux a fourni un soutien, avec un financement de 15 millions de dollars américains de l'IDA et de 4 millions de dollars américains du PPSAS MDTF (approuvé au cours de l'exercice 2015).
Dernière mise à jour : févriere 5, 2025