CONTEXTE
La nécessité d'investir davantage dans les sciences appliquées, l’ingénierie et les technologies
L’Afrique subsaharienne enregistre une croissance qui ne s’accompagne pas d’une transformation des économies. Alors que les investissements directs étrangers (IDE) sont en augmentation sur l’ensemble du continent comme en témoigne leur multiplication par six au cours de la dernière décennie, l’économie quant à elle se caractérise par un défaut d’échanges intra-régionaux et reste largement tributaire de l’exportation de matières premières. Les recettes générées par les ressources naturelles ne cessent d’augmenter dans de nombreux pays, mais pour soutenir la croissance, il faudra opérer une mutation et doter une nouvelle génération des compétences nécessaires pour transformer les matières premières en produits à plus forte valeur à même de rivaliser avec d’autres produits sur les marchés mondiaux, tout en soutenant la hausse des IDE et la création d’emplois. Surtout, un changement fondamental est nécessaire pour mettre le continent sur la voie de la production et la fabrication à valeur ajoutée, des progrès grâce à la technologie, et de l’innovation permettant de trouver des solutions locales aux problèmes de développement, en particulier dans les domaines de la santé, de la sécurité alimentaire et du changement climatique. Le capital humain qualifié reste insuffisant par rapport aux besoins de développement du continent, ce qui freine la croissance et sape les bases d’un développement durable.
L’expérience des pays qui ont réussi à transformer leur économie au cours des dernières années (Corée, Inde, Brésil, Chine, etc.) souligne l’importance d’une éducation de qualité à tous les niveaux et la nécessité de trouver un équilibre sain entre les disciplines scientifiques et les sciences humaines et sociales. Aujourd’hui, l’enseignement tertiaire en Afrique est largement dominé par les sciences humaines et sociales, moins de 25 % des étudiants optant pour les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques. Or la connaissance et la recherche scientifiques sont des aspects importants de la valeur ajoutée, de l’optimisation du rendement des IDE, et des solutions aux problèmes sociaux. L’Afrique subsaharienne ne dispose actuellement pas d’une masse critique de diplômés dans les disciplines scientifiques : elle compte un scientifique ou un ingénieur ou moins pour 10 000 habitants, contre 20 à 50 dans les pays industrialisés. Rattraper le retard pris par rapport aux pays à revenu intermédiaire qui ont consacré de lourds investissements à la science et à la technologie ces dernières années sera difficile mais indispensable pour réduire la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée.
Le PASET comme solution
Le Partenariat pour le développement des compétences en sciences appliquées, ingénierie et technologies (PASET) a été lancé en 2013 compte tenu de la nécessité impérieuse de renforcer les capacités scientifiques et technologiques nécessaires au développement socioéconomique de l’Afrique subsaharienne. Il fait office de plateforme réunissant les États africains et le secteur privé ainsi que de nouveaux partenaires ayant investi massivement en Afrique, dont le Brésil, la Chine, l’Inde et la Corée, dans l’optique de travailler de concert à l’harmonisation des initiatives visant à renforcer le capital humain en Afrique subsaharienne. Il s’emploie également à maximiser l’investissement dans des secteurs clés, tout en augmentant la capacité des universités et des centres de recherche à produire des connaissances pertinentes au regard des défis de développement de l’Afrique. Le Partenariat se fait le champion d’une approche régionale qui consiste à compléter les efforts de chaque pays afin de combler le fossé entre les secteurs public et privé, et le défenseur d’une prise en main forte par les Africains pour l’Afrique. (voir l'onglet approche pour plus d'informations)
Quel type d’initiatives le PASET soutient-il ?
Le PASET met l’accent sur l’appropriation de ses initiatives par les États, le secteur privé et les organismes régionaux en Afrique subsaharienne. Plusieurs initiatives ont été lancées parallèlement, chacune s’attaquant au problème du grave déficit de compétences par la production et la diffusion de connaissances, le développement de partenariats et le financement. Font partie des principales initiatives : i) le Fonds régional pour les bourses d'études et l’innovation ; les Plans d’action nationaux pour le développement des sciences appliquées, de l’ingénierie et de la technologie ; un étalonnage comparatif des programmes de sciences appliquées, ingénierie et technologie ; et des ateliers régionaux et activités d’apprentissage, entre autres. (voir l'onglet initiatives pour plus d'informations)