Suite à la réunion à Accra des ministres des Finances et de l'Éducation des gouvernements du Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cape Verde, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mauritanie, Niger, Nigeria, République de Centrafrique, République du Congo, Sénégal, Sierra Leone, Tchad et Togo.
pour soutenir une coalition pour l'éducation en Afrique de l’Ouest et centrale
Préambule
1. Nous, chefs des délégations gouvernementales, nous sommes réunis à Accra, au Ghana, le 27 juin 2022, à l'invitation du gouvernement du Ghana et de la Banque mondiale pour le lancement de la nouvelle stratégie régionale de la Banque mondiale pour l’éducation en Afrique de l'Ouest et centrale. Nous remercions le Gouvernement et le peuple ghanéen pour l’accueil chaleureux et leur généreuse hospitalité.
2. Nos enfants représentent l'avenir, et leur éducation est essentielle pour atteindre nos objectifs de développement inclusif et durable. Nous avons convenu de l’importance et de la nécessité d’une éducation de qualité pour le développement des personnes, des citoyens, et des valeurs qui cimentent nos sociétés et en garantissent la solidarité. Nous avons également réaffirmé notre engagement à atteindre l’Objectif de développement durable 4 (ODD4 : assurer l'accès de tous à une éducation de qualité).
3. Tout en reconnaissant la spécificité de chaque pays, nous avons discuté des défis communs en matière d'éducation auxquels notre région est confrontée, des principaux objectifs et méthodes pour améliorer l'apprentissage, et de l'importance cruciale du financement de l'éducation, particulièrement dans le contexte de la pandémie de COVID‐19.
4. Nous partageons la vision d'une Afrique de l'Ouest et centrale "où toutes les filles et tous les garçons arrivent à l'école prêts à apprendre, à recevoir un véritable apprentissage et à entrer sur le marché du travail avec les compétences adaptées pour devenir des citoyens productifs et épanouis." Nous affirmons notre engagement à faire de cette vision une réalité, et nous approuvons cet "Appel urgent d'Accra à l’action en matière d'éducation".
Engagements – Nos objectifs
5. Tout en saluant les progrès significatifs réalisés à ce jour, nous reconnaissons que nous sommes loin d'avoir atteint une éducation de qualité pour tous en Afrique de l’Ouest et centrale. Avec un sentiment d'urgence renforcé par les effets de la pandémie de COVID‐19, nous nous engageons à faire en sorte qu'une approche globale de l'éducation soit une priorité dans nos stratégies de développement en tant que facteur clé du progrès économique et social.
6. Nous approuvons l'objectif de réduction de la pauvreté des apprentissages – soit la proportion d'enfants de 10 ans qui ne sont pas capables de lire et de comprendre un texte court – comme mesure des progrès en matière de qualité de l'éducation et de compétences de base.
7. Nous nous engageons à augmenter la scolarisation des filles dans le secondaire et à suivre cet important indicateur des progrès en matière d’éducation inclusive.
8. Nous nous engageons à augmenter les inscriptions dans l'enseignement supérieur, notamment dans les STIM et les autres matières pertinentes pour nos marchés du travail, et à suivre les indicateurs pour améliorer les compétences et l’employabilité.
9. Nous reconnaissons que les gouvernements sont les premiers responsables du succès dans la mise en œuvre des réformes en matière d’éducation, et nous engageons à répondre à cette urgence.
10. Pour nous aider à honorer ces engagements, nous publierons pour chaque pays des objectifs nationaux quantifiables pour 2025 et 2030 afin de réduire la pauvreté des apprentissages, d'augmenter la scolarisation des filles dans le secondaire et d'élargir l'accès à l'enseignement professionnel et supérieur. Nous convenons également de fournir des mises à jour annuelles sur les progrès réalisés, d'explorer des solutions régionales aux défis communs et d'échanger les leçons apprises pour nous inspirer et nous informer mutuellement.
Engagements – Nos moyens
11. Nous reconnaissons que le progrès nécessite un leadership politique fort, des systèmes bien gérés et la capacité technique pour mettre en œuvre les réformes. Pour suivre ces avancées, encourager la prise de décision et renforcer la redevabilité, nous développerons de meilleures données, particulièrement en matière d’apprentissages, pour les rendre accessibles à toutes les parties prenantes. Cet engagement est une condition préalable nécessaire pour pouvoir engager les actions dont le secteur a besoin.
12. Nous améliorerons encore l'efficacité et l'efficience de nos dépenses d'éducation. Nous réaffirmons notre engagement à accroître la part des dépenses publiques et du produit intérieur brut allouée à l'éducation afin de nous aligner sur les références internationales et régionales. Nous reconnaissons également l'importance des prestataires non étatiques et privés et la nécessité d‘assurer l'intégrité et la qualité de leurs offres par une supervision et une réglementation appropriées.
13. Nous encouragerons l'implication de toutes les parties prenantes, y compris les communautés et les parents, les organisations de la société civile et le secteur privé afin de développer et d’offrir une éducation de qualité.
14. Le développement de la petite enfance et d’un enseignement pré‐primaire de qualité est essentiel pour garantir que les enfants arrivent à l'école prêts à apprendre, et nous nous engageons à faire les investissements nécessaires en mobilisant les ressources publiques et privées.
15. Les enseignants jouent un rôle essentiel pour améliorer l’offre d'éducation de qualité. À cette fin, nous nous engageons à assurer la mise en place de politiques appropriées pour les systèmes éducatifs afin de recruter, préparer, soutenir, gérer et motiver les enseignants.
16. Nous nous emploierons à éliminer les obstacles, du côté de l'offre et de la demande, pour répondre aux besoins des nombreux enfants et adolescents non scolarisés, et offrir un environnement d'apprentissage sûr et favorable.
17. Nous nous engageons à soutenir l'égalité des sexes dans les résultats de l'éducation en mettant en œuvre des politiques et des programmes prenant en compte la dimension de genre, et en suivant régulièrement les progrès.
18. Nous offrirons aux habitants de la région des opportunités plus nombreuses et mieux adaptées afin d'accéder à une formation professionnelle informelle et formelle, notamment par le biais de formations techniques et professionnelles, et de programmes de formation continue, pour développer leurs compétences entrepreneuriales, numériques, socio‐émotionnelles et d’autres aptitudes nécessaires dans le milieu du travail.
19. Nous nous engageons également à fournir un accès plus équitable et élargi à un enseignement supérieur et à une recherche de qualité qui répondent aux besoins de l'économie d'aujourd'hui et préparent à l'avenir.
20. Une partie importante de la population régionale vit dans des zones touchées par des conflits, notamment les personnes déplacées ou les réfugiés. Nous nous engageons à développer des systèmes éducatifs plus résilients et adaptés pour répondre aux conflits, aux aléas climatiques, aux pandémies et autres chocs externes affectant nos systèmes éducatifs.
21. L'équité et l'inclusion sont des priorités communes de notre programme en matière d'éducation et nous nous engageons à suivre et à adapter en permanence nos politiques afin d’obtenir de meilleurs résultats pour les élèves les plus marginalisés, notamment les enfants en situation de handicap et ceux dont les familles sont affectées par la fragilité, les conflits ou la violence.
22. Nous tirerons parti du pouvoir de la technologie pour soutenir nos objectifs en matière d'éducation. La technologie a un rôle crucial à jouer dans l’offre de formes nouvelles et innovantes de soutien aux enseignants, aux étudiants, tout en améliorant l'équité, la qualité, la résilience et l'efficacité de nos systèmes éducatifs.
Le 27 juin 2022, à Accra, République du Ghana
