Seul le prononcé fait foi.
Au cours des dix prochaines années, 360 millions de jeunes Africains tenteront d’entrer sur le marché du travail qui ne devrait offrir des opportunités qu’à 150 millions d’entre eux, laissant 210 millions d’autres – soit trois sur cinq – de côté.
Les prévisions ne sont certes pas une fatalité. Et si l’espoir nous fait avancer, ce sont les actions qui concrétisent les réalisations.
La mission vitale que nous nous sommes donné de fournir l’accès à l’électricité à la moitié des 600 millions de personnes qui en sont privées en Afrique constitue une première étape essentielle. C’est la pierre angulaire d’un programme d’action pour l’emploi et la base du développement futur.
Pour réussir, il nous faut accepter une vérité toute simple : personne ne peut y arriver seul. Les gouvernements, les entreprises, les organisations philanthropiques et les banques de développement ont chacun un rôle à jouer, et ce n’est qu’en collaborant que nous pourrons atteindre notre objectif.
Les gouvernements sont les architectes des réformes, élaborant les politiques et les réglementations qui favorisent les progrès. Ils sont en outre les ingénieurs des investissements, mobilisant leurs ressources pour financer des infrastructures essentielles.
Au cours de l’année écoulée, nous avons travaillé aux côtés de dirigeants de pays à l’élaboration de plans nationaux reposant sur des données, approuvés au plus haut niveau et alignés sur des objectifs de réforme clairs.
Ces plans mettent l’accent sur la production d’électricité à un coût abordable, l’extension des raccordements et l’intégration régionale. Ils visent à améliorer l’efficacité des entreprises de distribution, à attirer les investissements privés et, à terme, à fournir une électricité fiable et durable. Ces réformes exigent de la volonté politique, de la persévérance et une vision à long terme.
Dans un contexte de difficultés budgétaires, les gouvernements peuvent également avoir besoin d’un soutien pour atteindre leurs objectifs en matière d’infrastructure, un domaine dans lequel le FMI, la Banque mondiale et d’autres banques de développement peuvent contribuer à libérer des ressources.
Pour le secteur privé, cette initiative représente à la fois un défi et une opportunité.
Nous avons besoin de votre esprit d’innovation, de votre efficacité et de votre capacité de déploiement à grande échelle. Pour faciliter vos investissements, nous avons recensé les obstacles réglementaires et politiques et nous sommes employés à les éliminer. Nos plans créent un environnement où vos investissements peuvent être rentables, tout en produisant un impact réel.
Il faudra prendre des risques calculés. Toutes les banques de développement ici présentes le savent et sont prêtes à vous accompagner tout au long du processus.
En ce qui concerne le Groupe de la Banque mondiale, nos fonds propres et nos garanties sont autant de ressources pouvant contribuer à atténuer les risques liés aux investissements et à soutenir vos efforts. En alignant les capitaux privés sur les priorités publiques, nous pouvons obtenir des résultats qu’aucun de nous ne pourrait produire tout seul.
Les organisations philanthropiques et les banques de développement offrent un socle financier, leurs financements concessionnels servant de passerelle entre la conception, les essais et les investissements.
L’année dernière, la générosité de la communauté internationale a permis à l’IDA de mobiliser un montant record de 100 milliards de dollars, des ressources essentielles à la présente initiative. Elles permettent aux gouvernements de mettre en œuvre des réformes, de suppléer aux lacunes que les capitaux privés ne peuvent pas combler et, grâce à notre modèle de rémunération basé sur la performance, de lier les fonds à des progrès mesurables, enracinant ainsi l’éthique de responsabilité et renforçant la confiance des investisseurs.
Bien que notre initiative d’électrification Mission 300 soit un projet majeur, elle s’inscrit dans le cadre d’une stratégie énergétique plus large.
La Banque mondiale travaille également sur des projets énergétiques, notamment des investissements dans le gaz naturel qui facilitent une transition énergétique équitable. C’est essentiel pour alimenter des secteurs tels que l’agriculture, la santé et l’industrie manufacturière, qui créent les emplois et suscitent la croissance dont la prochaine génération a besoin.
Cette stratégie définit la prochaine phase de l’action du Groupe de la Banque mondiale dans le domaine du développement, à savoir s’assurer que la création d’emplois n’est pas un sous-produit de nos projets, mais un de leurs objectifs explicites.
Cela demande un effort collectif. Les gouvernements doivent mettre en œuvre des réformes, le secteur privé doit investir en toute confiance, et les banques de développement doivent fournir des financements et appliquer l’éthique de responsabilité. Le succès passera sans doute par un travail acharné – et une vision – mais nous y parviendrons si nous avançons ensemble.
Je vous suis reconnaissant d’être ici et espère que vous voyez l’opportunité qui s’offre à nous tous et que, comme nous, vous la saisirez.
Je vous remercie.