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Monsieur le Premier ministre Hamdok, je vous remercie pour cette chaleureuse présentation, ainsi que pour votre hospitalité.
Mesdames et Messieurs, c’est un immense plaisir pour moi de m’exprimer aujourd’hui depuis l’Afrique, en particulier en ces temps difficiles pour le continent et le monde.
C’est un sentiment encore plus spécial d’être ici, dans le Friendship Hall du Soudan, en ce moment historique. Au cours des dernières années, vous avez accompli des efforts considérables pour mettre les populations sur la voie du progrès, malgré des conditions très difficiles. Il y a deux ans, le gouvernement de transition du Soudan a hérité d’une économie et d’une société profondément endommagées, qui avaient subi des décennies de conflit et d’isolement. Alors même que les Soudanais se sont résolus à rompre avec le passé, le pays a dû faire face à d’extraordinaires vents contraires : la pandémie de COVID-19, une invasion de criquets, des inondations sans précédent et un afflux de réfugiés fuyant le conflit de l’autre côté de la frontière.
Pourtant, le pays a poursuivi ses réformes audacieuses, renouant avec la communauté internationale, réglant ses arriérés auprès de la Banque mondiale avec l’aide d’un prêt-relais des États-Unis et atteignant en juin le point de décision de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). Je salue les progrès accomplis par le Soudan en matière de stabilisation macroéconomique, notamment l’apurement des arriérés, l’unification de son taux de change, le ralentissement de l’inflation, la diminution des pénuries et la suppression des subventions aux carburants.
Bien qu’il reste beaucoup à faire, je félicite les autorités soudanaises, civiles et militaires, pour les efforts qu’elles ont déployés et les résultats qu’elles ont obtenus en travaillant ensemble à l’édification d’un pays unifié, tolérant et capable d’offrir un avenir meilleur à tous ses citoyens. Il est essentiel d’éviter les dérapages politiques, car il n’y a pas de développement sans paix ni stabilité. Je voudrais également saluer la remarquable résilience du peuple soudanais : votre volonté de construire un Soudan meilleur malgré les défis est une réelle source d’inspiration.
I. Une crise sans précédent
Nous traversons une période extraordinairement difficile pour le Soudan, l’Afrique et des milliards de personnes à travers le monde. La perte des acquis du développement menace la vie des populations, leurs emplois et leurs moyens de subsistance. Dans de nombreuses régions du monde, la pauvreté augmente, le niveau de vie et les taux d’alphabétisation baissent, et les acquis en matière d’égalité des sexes, de nutrition et de santé reculent. Pour certains pays, le poids de la dette, qui était déjà insoutenable avant la crise, ne cesse de s’alourdir.
Loin de voir leur situation s’améliorer, les pauvres sont laissés à la traîne dans une tragédie mondiale de l’inégalité. Ce rétrécissement radical du progrès économique et social crée une période de bouleversements dans l’économie, la politique et les relations géopolitiques. Alors que certaines économies avancées consacrent des milliers de milliards de dollars à des programmes de dépenses et à l’achat d’actifs par les banques centrales, les pays à faible revenu sont confrontés à une inflation élevée, à un nombre trop faible d’emplois, à une pénurie de vaccins et de denrées alimentaires et au coût élevé de l’adaptation à des défis climatiques qu’ils n’ont pas créés.
En cette période troublante de bouleversements, le défi pour les populations — et pour la communauté du développement — est d’écourter la crise, de relancer le développement et de poser des bases solides pour un avenir plus prospère et mieux préparé à faire face à des catastrophes telles que la COVID-19.
Pour lutter contre la perte des acquis du développement, nous aurons besoin de nouvelles approches solides adaptées à cette période très difficile. Nous devons mieux cibler nos efforts, fixer des priorités claires en mesurant ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, et amplifier rapidement les succès.
II. Inverser la tendance au recul du développement
La crise de la COVID-19 a entraîné une nouvelle augmentation des taux de pauvreté après des décennies de baisse constante. Elle a fait basculer près de 100 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, plusieurs centaines de millions d’autres dans la pauvreté, dont beaucoup dans les pays à revenu intermédiaire. L’accumulation du capital humain a pris du retard, la plupart des écoles ayant fermé pendant des mois, voire des années, et certaines n’ayant toujours pas rouvert.
La crise a également imposé un lourd tribut aux entreprises et aux gouvernements. Les fermetures d’entreprises se sont multipliées et de nombreuses sociétés qui sont restées actives sont aujourd’hui surendettées ou en retard de paiement. Les gouvernements ont enregistré d’importants déficits budgétaires, poussant souvent la dette publique à des niveaux dangereusement élevés qui exigent des décisions d’investissement particulièrement prudentes de la part des secteurs public et privé.
Et pourtant, la crise a également entraîné des transformations sans précédent. Nous constatons une augmentation du nombre d’entreprises nouvellement créées. Le capital-risque a explosé et les entreprises innovantes se multiplient. Nous constatons que des secteurs tels que les technologies de l’information, la logistique et la finance, qui ont tous une forte composante numérique, sont en plein essor tant dans les économies avancées que dans les pays en développement.
Cette révolution numérique ne signifie pas seulement une croissance plus rapide dans les secteurs basés sur les technologies de l’information : elle offre la possibilité de transformer d’autres secteurs tels que l’éducation, la santé et même l’agriculture. Ce faisant, elle réduira la mainmise des intérêts particuliers qui entravent la concurrence. La crise de la COVID-19 a peut-être donné un coup de fouet à la destruction créatrice qui est le moteur de la croissance économique.
III. Favoriser le changement tout en restant concentré sur la réduction de la pauvreté
La grippe espagnole de 1918 à 1920 a provoqué des ravages et des décès comparables à ceux de la crise de la COVID-19. Pourtant, elle n’a pas été suivie par une décennie perdue, mais plutôt par les Années folles. C’était une période de croissance économique extrêmement rapide, mais aussi une période où les inégalités sociales se sont creusées et où de dangereuses vulnérabilités financières se sont accumulées, pour aboutir à l’interminable Grande Dépression.
La question qui s’adresse à la communauté internationale est la suivante : « Que devons-nous faire pour stimuler une croissance qui soit inclusive, à large assise et durable, et éviter la perte d’une décennie de développement ? »
Il pourrait être tentant de dire : « Gardons le cap et consolidons notre approche d’avant la crise. » Compte tenu des défis que représentent la démographie, le climat, les maladies et la dette, il est clair que cela ne sera pas suffisant. Et la bonne nouvelle, étant donné les progrès de la technologie, de la communication, de l’innovation et de la coopération, c’est que cela n’a pas à être suffisant — nous ne sommes pas limités aux approches d’avant la crise.
Nous pouvons — et devons — aspirer à faire plus de deux manières. Tout d’abord, nous devons nous concentrer davantage sur les priorités clés, en clarifiant notre manière de les aborder et de les mesurer. Par exemple, l’une des priorités mondiales consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre, ce qui nécessite de classer les principaux émetteurs par ordre d’importance et de mesurer les réductions de manière claire et transparente.
Nous devons en outre œuvrer à une échelle beaucoup plus grande pour obtenir un réel impact. Nous avons besoin de programmes d’éducation, de nutrition et de vaccination qui touchent des centaines de millions d’enfants. Nous avons besoin de programmes de transfert numérique d’argent liquide capables de fournir les ressources nécessaires à des milliards de personnes lors de la prochaine crise. Pour faire face au changement climatique, nous avons besoin de milliers de projets public-privé de grande envergure qui combinent les ressources du monde entier — des gouvernements, des banques multilatérales de développement, des fondations, des investisseurs privés et des acheteurs de crédits carbone — afin de réduire les émissions de carbone et d’accroître l’accès à l’électricité. Et nous avons besoin de milliers d’autres projets qui aident les populations à s’adapter au changement climatique de manière à sauver des vies.
Le Groupe de la Banque mondiale reste déterminé à réduire la pauvreté et à stimuler la prospérité partagée dans ses pays clients — pour les habitants des pays les plus pauvres comme pour ceux des pays à revenu intermédiaire qui sont laissés à la traîne. Il s’agit de donner à chacun la possibilité de profiter de la révolution numérique, mais aussi de donner aux femmes les moyens d’agir et de protéger les jeunes filles pour neutraliser les sources profondément ancrées d’inégalité.
Les réformes majeures risquent d’être difficiles, alors que les économies sortent à peine de la crise et que de nombreux citoyens sont complètement exclus de la reprise. Pour donner un nouveau souffle au développement, une des grandes priorités immédiates consiste à sécuriser l’accès aux vaccins et à accélérer leur déploiement. De plus, il y a quatre domaines d’intervention clés dans lesquels une action résolue devrait faire la différence.
Premièrement, assurer la stabilité économique. De nombreux pays en développement ont déployé des efforts extraordinaires pour soutenir leur population et maintenir l’activité économique pendant la pandémie. Beaucoup sont allés au-delà de ce qu’ils pouvaient se permettre, d’autant plus que la dette dans les économies en développement atteignait des sommets lorsque la pandémie a frappé. À la mi-2021, plus de la moitié des pays IDA — les pays les plus pauvres du monde — sont en situation de surendettement extérieur ou risquent fortement de l’être. Cette situation pourrait s’aggraver si les prix des matières premières sont instables, si les taux d’intérêt augmentent ou si les investisseurs perdent confiance dans les marchés émergents.
Lorsque l’Initiative de suspension du service de la dette expirera à la fin de cette année, les pays à faible revenu qui recommenceront à s’acquitter du service de la dette verront leur marge de manœuvre budgétaire se réduire, limitant leur capacité à acheter des vaccins et à financer d’autres dépenses prioritaires. Il est temps d’entreprendre un assainissement des finances publiques progressif et axé sur la population et de restructurer les dettes insoutenables. Une mise en œuvre renforcée et accélérée du Cadre commun sera essentielle à cet égard. Nous avons besoin d’une coopération mondiale, y compris la participation du secteur privé, pour alléger la dette des pays les plus pauvres du monde et financer des investissements favorisant la croissance. Au Soudan, par exemple, une coopération mondiale incluant les États-Unis, la France et le Royaume-Uni a permis au pays d’apurer les arriérés du pays auprès de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et d’autres institutions financières internationales, rendant ainsi possible un allégement de la dette de plus de 50 milliards de dollars dans le cadre de ce qui sera la plus grande initiative PPTE jamais lancée.
Il est vital que les pays éliminent les dépenses publiques inutiles, rendent la prestation de services plus efficace et réaffectent les ressources publiques à leurs usages les plus productifs. C’est également le moment de gérer la dette de manière proactive afin de rééchelonner les paiements tant que les taux d’intérêt internationaux restent bas. Des mesures concrètes doivent être prises pour améliorer la transparence des accords de prêt, accroître la responsabilité financière et s’assurer que les décisions s’appuient sur des informations complètes. Les pays à faible revenu devraient donner la priorité aux financements concessionnels et éviter les financements à taux d’intérêt élevés qui deviennent de plus en plus problématiques. Il sera essentiel d’adapter ce programme d’action à chaque pays et de mesurer les progrès accomplis.
Deuxièmement, tirer parti de la révolution numérique. L’adoption plus rapide de solutions numériques peut élargir considérablement l’accès au financement et créer de nouvelles opportunités économiques. Elle peut accroître la concurrence sur les marchés de produits et permettre aux individus de vendre des services en ligne, en leur donnant accès aux marchés nationaux et mondial. Le soutien à cette transformation nécessite de nombreuses mesures à grande échelle : investir dans l’infrastructure numérique, éliminer les monopoles dans le secteur des télécommunications, fournir des identifiants nationaux et créer un environnement réglementaire favorable.
Le potentiel est évident dans l’ensemble du monde en développement, y compris en Afrique. Au Soudan, par exemple, huit citoyens sur dix possèdent un téléphone portable et une proportion similaire possède un identifiant national.
La révolution numérique peut également transformer le secteur public. Par exemple, elle permet de repenser complètement les systèmes de protection sociale. Dans le monde entier, nous voyons des programmes passer de la fourniture de prestations en nature et en espèces à une distribution par voie numérique, directement sur le compte bancaire des individus ou de manière visible sur leurs téléphones. De même, dans les secteurs formel et informel, de nouveaux systèmes de paiement permettent d’effectuer quotidiennement des achats par téléphone, en utilisant des codes QR et d’autres technologies. Le Kenya et de nombreux autres pays africains possèdent une grande expérience en la matière.
Dans de nombreux pays à revenu intermédiaire, le passage à l’administration en ligne peut faciliter l’accès des ménages et des entreprises aux services publics. Les appels d’offres électroniques peuvent réduire les possibilités de corruption, tout en améliorant la transparence et l’efficacité du gouvernement.
Troisièmement, rendre le développement plus vert et durable. La communauté internationale est résolument déterminée à ralentir l’augmentation du carbone atmosphérique et à réduire les effets du changement climatique sur les plus vulnérables. Une étape clé consiste à mettre fin à la construction de nouvelles centrales à charbon, à déclasser les centrales existantes et à les remplacer par des sources d’énergie plus propres. Nous devrions encourager les pays sur la voie d’une transition « juste », qui inclut la prise en charge des travailleurs affectés. La transition est de plus en plus réalisable, car les innovations technologiques font baisser le coût des énergies propres. Compte tenu de l’ampleur des dépenses liées à cette entreprise, les efforts doivent se concentrer sur les transitions ayant le plus d’impact.
C’est également le moment de relancer les réformes du secteur de l’électricité, souvent au point mort. Les subventions à l’énergie sont coûteuses et faussent la concurrence, et leur suppression doit se faire de manière à résoudre les défaillances sous-jacentes et à améliorer l’accès. Pour parvenir à une énergie propre et d’un prix abordable, il faut de la concurrence dans la production et la distribution d’électricité, ainsi qu’un régulateur véritablement indépendant. L’engagement du Soudan en faveur de la réforme du secteur de l’électricité est important à cet égard.
Le transport est une autre source importante d’émissions. L’urbanisation devant s’intensifier dans les pays en développement, les infrastructures et la conception des villes peuvent faire une énorme différence. Au lieu de métropoles tentaculaires où les navetteurs passent des heures sur la route, les gouvernements peuvent viser des villes plus compactes dotées de systèmes de transport public efficaces et propres.
Dans le cadre des efforts de lutte contre le changement climatique, qu’il s’agisse d’atténuation ou d’adaptation, et des initiatives de développement au sens large, nous devons établir des priorités et concentrer nos actions sur l’obtention du plus grand impact par dollar investi et rechercher des solutions rapidement extensibles.
Et quatrièmement, investir dans les personnes. La crise montre que des systèmes de santé solides et efficaces doivent être au premier plan de la préparation des pays aux chocs à venir. L’accès aux vaccins contre la COVID-19 et leur déploiement constituent des priorités absolues à l’heure actuelle, tandis que d’autres vaccinations sont également essentielles pour faire barrage à d’autres maladies mortelles.
Pour renforcer les systèmes d’éducation et de santé, il ne suffit pas de fournir des ressources budgétaires de manière efficace et par ordre de priorité. Par exemple, il est important d’aligner les mesures d’incitation pour les enseignants et les prestataires de soins de santé — publics ou privés — sur les besoins des personnes qu’ils servent. Il est également essentiel de trouver des solutions modulables pour améliorer les soins de santé et la qualité de l’enseignement, notamment par le biais de l’apprentissage à distance.
L’accumulation de capital humain n’est nulle part aussi importante que dans les pays touchés par des conflits, où vivent aujourd’hui la plupart des personnes pauvres. L’aide aux réfugiés et aux communautés d’accueil est une priorité absolue. La sécurité est essentielle, mais les soldats ne peuvent pas gagner la bataille du développement. Le changement a plus de chances de venir de petites victoires remportées par des millions de ménages au fil du temps.
Par exemple, c’est au niveau de la famille et de la communauté que nous faisons accepter la possibilité pour les femmes de travailler en dehors du foyer et pour tous les enfants d’être scolarisés, et la reconnaissance des contributions des filles. En effet, l’éducation des filles ne se limite pas à leur fournir des compétences. Il s’agit de favoriser l’autonomie et d’encourager leurs aspirations. Cette approche est dans l’intérêt de tous. Combler les écarts entre les hommes et les femmes présente des avantages économiques considérables pour les pays en développement, y compris les plus fragiles et les plus touchés par les conflits.
IV. Contribution du Groupe de la Banque mondiale
Aucune des interventions mentionnées ne sera facile, mais le Groupe de la Banque mondiale dispose d’une capacité et d’une position uniques pour aider les pays à réaliser les quatre priorités que j’ai énoncées — en fournissant des financements et un savoir-faire aux gouvernements, tout en mobilisant le secteur privé. Nous possédons une expérience inégalée de collaboration avec les pays, faisant appel à des experts techniques dans tous les secteurs clés. La plupart des membres de notre personnel sont originaires de pays en développement et apportent souvent leur expérience tirée des innovations en matière de développement qu’ils ont contribué à mettre en œuvre dans leurs pays et régions d’origine.
Notre personnel est de plus en plus décentralisé dans les bureaux de pays à travers le monde. Nous avons également renforcé notre présence dans les pays fragiles et touchés par des conflits. Au cours des quatre dernières années, nous avons presque doublé notre présence dans ces pays, pour atteindre aujourd’hui plus de 1 200 employés.
Nous sommes fiers de la riposte que nous apportons à la COVID-19, et nous remercions les actionnaires pour leur soutien. D’avril 2020 à juin 2021, nous avons engagé plus de 157 milliards de dollars — la plus importante riposte à une crise de toute notre histoire. Nous avons aidé les pays à faire face à l’urgence sanitaire et financé les vaccins contre la COVID-19 dans 62 pays. Nous sommes heureux de nous associer à l’initiative COVAX, au Fonds africain pour l’acquisition des vaccins (AVAT), à l’Union africaine et à l’UNICEF dans la poursuite de notre priorité commune d’aider les pays à acquérir et à déployer des vaccins. Le soutien que nous apportons aux pays les plus pauvres n’a jamais été aussi élevé, notamment sous la forme de dons et de prêts hautement concessionnels accordés aux pays admis à emprunter à l’Association internationale de développement (IDA). Tout en aidant les pays à faire face à la crise causée par la pandémie, nous nous efforçons également de faciliter un développement vert, résilient et inclusif.
Il reste encore beaucoup à faire pour assurer une reprise durable et une meilleure voie de développement pour tous. Les besoins en vaccins contre la COVID-19 restent considérables et nous disposons d’un financement facilement accessible pour continuer à soutenir les pays. Les pays à revenu faible ou intermédiaire font face à de nombreux défis simultanés. Certains sont confrontés à la fragilité, comme nous le voyons dans la Corne de l’Afrique et au Sahel. Et tous doivent fournir des services de manière efficace, financer des infrastructures résilientes, saisir les opportunités numériques et lutter contre le changement climatique. À l’approche de la reconstitution des ressources de l’IDA, qui aura lieu plus tard cette année, les chefs d’État africains ont appelé les bailleurs de fonds à faire preuve d’ambition pour soutenir la mission essentielle de l’IDA en faveur des pays les plus pauvres. La BIRD, IFC et la MIGA continueront également à trouver des moyens d’accroître leurs financements et de mobiliser davantage de ressources, notamment auprès du secteur privé.
Cette crise sans précédent a déclenché une période de bouleversements. Les nombreux choix qui seront opérés dans les années à venir détermineront si les pays en développement subiront la perte d’une décennie ou s’ils verront l’avènement d’une croissance et d’une transformation économique rapides.
J’ai esquissé des chantiers immenses : apporter la stabilité et la croissance économiques, tirer parti de la révolution numérique, prendre des mesures énergiques face au changement climatique et investir dans les personnes. Pour réussir, il faut la participation active des secteurs public et privé de tous les pays, des sociétés civiles et des fondations, voire la collaboration de l’ensemble de la communauté internationale. Ces efforts exigent des dirigeants qu’ils soient ambitieux pour la prospérité des personnes. Et ils exigent des interventions bien ciblées et de grande envergure tout au long de notre travail de développement.
En m’adressant aux populations ici au Soudan et en voyant les visages des jeunes dans cette salle, je suis optimiste quant à la possibilité d’aider les pays à éviter la perte d’une décennie. Dans votre cheminement vers la paix, la prospérité et l’unité nationale, le Groupe de la Banque mondiale, ainsi que le reste de la communauté internationale, se tiennent à vos côtés. En travaillant ensemble, nous construirons une meilleure voie de développement. L’histoire du Soudan, c’est à vous de l’écrire.
Je vous remercie.