Merci Philippe. Excellences, honorables invités, Mesdames et Messieurs,
C’est avec grand plaisir que je suis ici à Tunis pour cette conférence tant attendue et qui signale le soutien de la communauté internationale à la Tunisie. Il est critique que la Tunisie réussisse, et assurer la transition d’espoir à réalité est clé. La Tunisie est porteuse d’espoir pour la région. Alors que la Tunisie s’engage fermement sur un chemin durable et stable, cela montre au monde que la démocratie peut être une réussite.
L’expression Start up Democracy, créée par le Premier Ministre Tunisien Mehdi Jomaa est éloquente à ce sujet. Au début de cette année, la Tunisie a adopté une constitution qui protège les libertés de bases. Consensus et compromis ont été choisis au lieu du conflit. Aujourd’hui, il est de notre responsabilité collective d’aider la Tunisie sur le chemin d’une croissance économique soutenable et partagée.
Le Soutien de la Banque mondiale. Depuis 2011, le Groupe de la Banque mondiale a affecté à la Tunisie plus de 1,7 milliard de dollars. Cette année, nous avons réussi à accroître les ressources qui lui sont consacrées à 1,2 milliard de dollars et nous avons l’intention de rajouter 1 milliard de dollars pour 2015 et à 1 milliard pour 2016. [Notre assistance est une combinaison de soutien budgétaire pour accompagner les réformes essentielles, instrument de financement basé sur les résultats à l’appui de la politique de décentralisation, de même qu’une sélection d’investissements novateurs visant à promouvoir les exportations et à financer des initiatives du secteur privé]. La SFI notre branche pour le secteur privé a, elle aussi, intensifié son soutien au secteur privé tunisien durant ces dernières années de transition, notamment dans les domaines de l’accès au financement, de l’infrastructure et des compétences. J’ajoute que la SFI et la Banque mondiale œuvrent de concert pour améliorer le climat des investissements en Tunisie - préalable indispensable à un meilleur flux d’investissements d’origine tant nationale qu’étrangère. Ce faisant, le Groupe de la Banque mondiale vise à créer des conditions propices à une croissance et à une création d’emplois impulsées par le secteur privé.
La Tunisie peut s’appuyer sur deux atouts extraordinaires:
- Sa capacité de réconciliation entre différentes convictions politiques, sociales et religieuses afin d’aboutir à un consensus politique dans le respect du pluralisme de sa société.
- Sa compréhension de la manière dont même les politiques économiques bien intentionnées peuvent être saisis/capturés par les élites politiques, et ce au détriment de l’emploi, de la croissance et du bienêtre du peuple Tunisien.
La Tunisie a maintenant besoin d’une révolution économique. Il est temps de consolider et de compter sur l’effervescence du secteur privé pour produire de l’emploi ainsi que sur les sociétés internationales qui sont disposées à investir, à chercher des opportunités et à soutenir la croissance. La Tunisie a besoin d’investissements accrus au sein du secteur privé tout en s’appuyant sur une population jeune et éduquée.
La manifestation d’aujourd’hui arrive donc à point nommé. En effet, certaines des réformes engagées en 2012 et en 2013 commencent à produire leurs effets - des effets que vous, en votre qualité d’investisseurs, n’aurez pas manqué d’observer. Je voudrais mentionner trois exemples :
- Dans le domaine de la technologie de l’information : l’accès aux stations d’aboutissement aux autres exploitants des télécommunications a abouti à la réduction du coût des appels entrants jusqu’à 50 %. Ou encore le Plan stratégique national intitulé « Tunisie numérique 2018 » offre au pays tout entier l’accès à la bande passante à très haute vitesse.
- L’adoption de mesures de simplification de la réglementation pour créer un environnement plus concurrentiel et de promouvoir l'investissement privé .
- La publication du Projet de loi organique relative au droit d'accès à l'information est un pas en avant vers l'ouverture.
Davantage d'efforts sont nécessaires. Les deux critères d’un investisseur, qu’il soit ressortissant du pays ou citoyen étranger, sont, d’une part la sécurité et la stabilité politique, et d’autre part des politiques économiques ouvertes à la concurrence et axées sur la croissance. La Tunisie a progressé dans le respect de ces deux critères et nous sommes convaincus que le gouvernement élu continuera de les conserver comme principes directeurs. Et comme le Dialogue national économique va de l'avant, permettez-moi de mentionner quelques « tâches à effectuer » :
- Accélérer la mise en œuvre de réformes structurelles d’importance fondamentale dans le secteur bancaire tout comme en matière fiscale.
- Améliorer l’environnement des affaires grâce à la avec la nouvelle loi sur la concurrence et aller au-delà en créant des règles de jeu équitables attirant les investisseurs.
- Faire avancer le nouveau projet de loi renforçant les mécanismes des marchés publics ainsi que la transparence, parallèlement à l’accélération de l’attribution de contrats et marchés.
Tout ceci lancerai un autre signal fort aux investisseurs, tant ici qu’au-delà des limites de cette salle : que l’économie tunisienne a adopté un cap nouveau et que les bases sont jetées d’une concurrence accrue, d’une meilleure transparence et d’une uniformité de règles qui font de la Tunisie une destination attrayante pour les investissements.
Monsieur le premier ministre, Mesdames et Messieurs les ministres, partenaires, investisseurs et membres de la société civile, le partenariat du Groupe de la Banque mondiale avec la Tunisie remonte à 1962, année de notre premier investissement dans le pays à l’appui du système éducatif. Croyez bien que nous sommes déterminés à rester aux côtés de la Tunisie tout au long de sa route... Au moment où nous entamons l’élaboration d’une nouvelle stratégie pour la Tunisie en 2015, nous trouverons encore d'autres moyens de soutenir la Tunisie, les entreprises tunisiennes et le peuple tunisien dans son ensemble.
Je vous remercie de votre attention.
