Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire ;
Excellence Monsieur le Premier Ministre de Côte d’Ivoire ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Excellences Mesdames et Messieurs les ambassadeurs ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des Agences et Institutions bilatérales, multilatérales et régionales de développement ;
Madame et Messieurs les Présidents des Organisations Patronales de Côte d’Ivoire ;
Mesdames et Messieurs les Chefs d’entreprises, Opérateurs économiques et acteurs du secteur privé ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations de la société civile ;
Honorables invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Monsieur le Président,
Je voudrais avant tout propos, vous exprimer au nom du Président du groupe de la Banque mondiale, notre profonde gratitude à l’endroit des organisateurs du présent forum et vous remercier de nous y avoir invités. Je salue votre leadership visionnaire en faveur du développement de la Côte d’Ivoire et de tout l’espace Ouest africain.
En ma qualité de Vice-Président pour la région Afrique, je mesure l’intérêt que cela représente pour un pays qui, dans son espace géographique, joue un vrai rôle de locomotive. Sous votre direction, votre pays est en train de retrouver toutes les caractéristiques qui justifient son appellation de « l’éléphant d’Afrique ». La preuve, si besoin est, est la présence massive et de qualité de personnalités et d’investisseurs venus participer à ce Forum.
Monsieur le Président.
Quelle avancée en moins de deux ans et demi ! Depuis 2012, la Côte d’Ivoire connait une croissance économique remarquable autour de 9 à 10% et cette dynamique devrait, selon toutes estimations, se poursuivre pour les 3 prochaines années. De plus, cette reprise s’inscrit dans un cadre macroéconomique solide, se caractérisant par une inflation maitrisée et l’apurement de la dette externe liée à l’initiative PPTE. La Côte d’Ivoire est aussi un des 10 pays « top reformers » selon le Doing Business 2014.
Je voudrais à ce titre féliciter chaleureusement le gouvernement pour les fortes performances et les efforts entrepris afin d’assainir et améliorer le climat des affaires.
Ces performances se reflètent dans tous les secteurs de l’économie. Dans le secteur agricole, la production de café et de cacao, comme celle d’autres filières d’importance (l’anacarde, l’hévéa, le coton, et le riz) ont vu une forte hausse. Les autres secteurs de l’économie ont également connu une reprise impressionnante. Cette croissance globale n’est pas seulement le résultat de mesures de stimulation fiscale et budgétaire; elle est, et c’est le plus important, la conséquence d’un retour de confiance des investisseurs privés et publics, comme de locaux et internationaux grâce aux actions courageuses amorcées par le gouvernement ivoirien depuis la fin de la crise.
Distingués invités, Excellence, Mesdames et Messieurs,
Je tiens ici à rappeler que le Groupe de la Banque mondiale a accompagné les autorités ivoiriennes tout au long du processus de sortie de crise. En 2007, la Banque mondiale a accordé un don de 120 millions US $ (60 milliards FCFA) pour la mise en œuvre de l’accord politique de Ouagadougou (APO). Ce Don a consacré la reprise des relations avec notre institution et d’autres partenaires, tout comme il a permis l’amorce de l’apurement des arriérés internes donnant une vraie bouffée d’oxygène aux opérateurs économiques.
Depuis cette période charnière, le Conseil d’Administration de la Banque a préparé deux stratégies successives pour la Cote d’Ivoire d’abord la Note de Stratégie Intérimaire (ce document a posé les fondements du réengagement de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire) ensuite la Stratégie Partenariat Pays 2010-2014 (comportant quatre piliers : renforcement de la gouvernance économique ; réhabilitation des infrastructures ; production agricole et promotion des exportations ; développement du secteur privé et mobilisation de l’emploi).
Sur cette base, entre 2007 et 2013, l’IDA a pu mobiliser environ 1.300 milliards US $ pour la Côte d’Ivoire sous forme de dons, crédits et appuis budgétaires.
Les fonds de l’IDA ont permis d’accompagner le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire, notamment en aidant à rétablir les services sociaux de base comme les infrastructures, l’électricité, l’éducation et la santé. Ce faisant, l’IDA a fortement contribué à renforcer la restauration de l’autorité de l’Etat, l’amélioration du climat des affaires et la revitalisation des PME, le redéploiement de l’administration sur l’ensemble du territoire, la génération d’emplois pour les jeunes et l’appui à l’intégration économique des jeunes vulnérables, impactés par la crise.
Distingués invités, Excellence, Mesdames et Messieurs,
La Côte d’Ivoire ambitionne de devenir un pays émergent à l’horizon 2020, avec une stratégie basée sur une forte participation du Secteur privé.
Les opportunités en Côte d’Ivoire sont immenses notamment dans le secteur de l’agrobusiness, et je suis heureux de voir le nombre d’investisseurs dans ce secteur présents ici. La Côte d’Ivoire dispose aussi d’un grand potentiel dans des industries innovatrices telles que l’électronique, la chimie et la métallurgie. De plus, le pays donne accès à un vaste marché régional compte tenu de sa position géographique centrale dans l’UEMOA et dans la CEDEAO.
Pour réaliser ce potentiel, les efforts du gouvernement devront être continus afin de lever les contraintes à la croissance, notamment dans les domaines :
- du foncier ;
- de la mise en œuvre de mesures innovatrices pour faciliter l’accès au financement, un véritable obstacle, particulièrement pour les PME;
- de réduction des coûts liés à la logistique pour les entreprises.
Excellence, Mesdames et Messieurs,
Nous le savons tous, le secteur privé est le moteur de la création de richesses et d’emplois. Je salue ici les réformes significatives engagées par la Côte d’Ivoire pour soutenir l’initiative privée : la mise en place du guichet unique pour la création d’entreprise hébergée au sein du CEPICI ; le monitoring des indicateurs du Doing Business au plus haut niveau de l’Etat ; la création du tribunal de commerce d’Abidjan. La liste n’est certainement pas exhaustive.
Dans le même temps, les nombreux projets d’infrastructures en cours créent les conditions propices au développement du secteur privé : aujourd’hui, la capitale politique Yamoussoukro est à moins de 2 heures d’Abidjan et cette autoroute reliera bientôt la ville de Bouaké. À Abidjan, le troisième pont permettra de décongestionner la ville et de gagner en compétitivité.
Cet environnement propice au développement des affaires s’inscrit dans une stratégie de développement en mutation, visant à créer davantage de valeur ajoutée via une transformation accrue des ressources existantes. Les opportunités sont multiples : noix de cajou, hévéa, fruits, coton, et sans doute, bien sûr cacao et café. Les opérateurs économiques sont les mieux placés pour savoir où et comment il faut investir dans telle ou telle filière. Mais une chose est sûre, les autorités ivoiriennes sont en train de mettre en place un cadre attractif, à même de rendre compétitifs de nombreux produits. Je pense par exemple à la noix de cajou dont la production ivoirienne est essentiellement transformée à des milliers de kilomètres de la Côte d’Ivoire.
En un mot, la Côte d’Ivoire est résolument tournée vers l’émergence. La Côte d’Ivoire a le potentiel et les ressources naturelles lui permettant d’atteindre cet objectif. Les bénéfices seront considérables non seulement pour la Côte d’Ivoire mais aussi pour l’ensemble des pays de la sous-région. La Côte d’Ivoire, c’est 40% du PIB de l'UEMOA avec des ressources naturelles importantes et un secteur manufacturier des plus diversifiés de la région. La Côte d’ivoire, c’est une fenêtre ouverte vers un marché d’environ 300 millions d’âmes, où vit une classe moyenne en pleine expansion.
Monsieur le Président,
L’un des facteurs nécessaires pour le développement d’un secteur privé compétitif et performant est la disponibilité d'un capital humain compètent et productif opérant dans un environnement socialement inclusif et stable. Nous continuerons à appuyer les efforts du gouvernement dans le domaine de l'emploi et l'amélioration des compétences et à l’accès équitable et efficace aux services sociaux de base permettant le développement effectif du capital humain.
Vous le voyez donc, le succès de l’agenda de croissance en Côte d’ivoire, de par son étroite relation avec l’agenda de l’intégration régionale, va jouer un rôle crucial pour les perspectives de développement de l’Afrique de l’Ouest tout entière.
Monsieur le Président,
Lors du groupe Consultatif sur la côte d’Ivoire en décembre 2013 à Paris, j’avais dit dans mon allocution que la Côte d'ivoire ne sera pas seule dans cette relance. Je voudrais ici le réitérer devant ce parterre de plus de 3500 investisseurs qui ont fait confiance à votre pays : Le groupe de la Banque mondiale, avec ses entités telles que l’IDA, l’IFC et MIGA, notre agence chargée des garanties contre les risques, est plus que jamais engagée à vos côtés pour la concrétisation de vos objectifs.
Notre assistance pour la sortie de crise a permis de mobiliser des ressources dont une bonne partie a soutenu des programmes d’urgence, la remise en état des infrastructures économiques comme sociales, la relance de l’économie et des appuis budgétaires conséquents.
Notre prochain cadre de partenariat avec l’État de Côte d’Ivoire visera à consolider et à amplifier les acquis et soutiendra les objectifs clairement identifiés comme prioritaires par le gouvernement ivoirien, en favorisant une croissance robuste et durable pour une prospérité forte, une croissance inclusive et un développement durable de la Côte d’Ivoire.
Je vous remercie.