Monsieur le Secrétaire général,
C'est avec grand plaisir que je vous accompagnerai à nouveau en Afrique, cette fois-ci dans la région du Sahel, après la visite historique que nous avons faite en mai dans la région africaine des Grands Lacs.
Les habitants du Sahel vivent depuis des décennies sous la menace des conflits armés, de l'instabilité politique et de conditions environnementales rudes et imprévisibles. Le moment est venu de les aider à se bâtir une vie plus stable, à se doter de services de soins de santé et d'éducation de qualité et à créer de bons emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes.
Nous aurons ensemble l'occasion, la semaine prochaine, de prendre le pouls de la région avec les dirigeants sahéliens. Nous savons déjà que leurs pays souffrent de plusieurs maux interdépendants : croissance économique faible, méfaits du changement climatique, volatilité des prix des aliments, taux de mortalité infantile et maternelle tragiquement élevés, croissance démographique débridée et vastes étendues de territoires échappant au contrôle de l'État, et où les services publics sont rares ou inexistants.
On constate sans surprise que le Sahel est extrêmement vulnérable à long terme au « piège de la fragilité », à savoir un cercle vicieux de croissance anémique, de pauvreté omniprésente et d'insécurité. Comme le Secrétaire général le soulignait à l'instant, la région est désormais aux prises avec une crise humanitaire qui s'aggrave de jour en jour. Nous estimons que jusqu'à 11 millions de Sahéliens sont affectés par l’insécurité alimentaire.
Pour faire face à ces grands défis régionaux, le Groupe de la Banque mondiale, en collaboration avec les pays du Sahel et les hauts responsables du secteur du développement des Nations Unies, de l’Union européenne, de la Banque africaine de développement et de l’Union africaine, se mobiliseront pour mettre en œuvre une nouvelle approche pour le Sahel.
Lors de notre passage au Mali, la semaine prochaine, nous ferons l'annonce d'un plan d'action régional qui aura pour but de promouvoir une plus grande stabilité, la résilience climatique et un développement durable dans les cinq pays principaux de la région : Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger.
Le Groupe de la Banque mondiale compte mobiliser des ressources publiques et privées substantielles afin de renforcer les filets de protection sociale, réduire le coût de l'énergie et favoriser l'agriculture irriguée et le pastoralisme. Nous nous emploierons par ailleurs à transformer l'agriculture à travers le Sahel et à lutter avec encore plus d'énergie contre des fléaux comme l’onchocercose et d'autres maladies tropicales négligées. Enfin, nous encouragerons la création de petites et moyennes entreprises en facilitant notamment leur accès à des financements, en encourageant le commerce, en investissant dans les infrastructures et en améliorant le climat des affaires.
C'est avec plaisir que j'appuie cette nouvelle vision historique axée sur le changement dans le Sahel : un élément essentiel de notre stratégie mondiale visant à mettre fin à la pauvreté extrême. En travaillant en étroite collaboration avec ces pays, nous pouvons donner aux familles les moyens de bâtir une vie de prospérité, d'espoir et de paix.
Je vous remercie de votre attention.