WASHINGTON, 4 décembre 2024 — Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé le deuxième projet d’identification et de ciblage pour la protection sociale au Maroc, d’un montant de 70 millions de dollars, visant à soutenir l’ambitieuse réforme de la protection sociale en cours. Fort du succès du premier projet, ayant permis la conception et la mise en œuvre du Registre national de la population (RNP), du Registre social Unifié (RSU), ainsi que l’inscription de près de la moitié de la population du Royaume.Cette nouvelle initiative viendra consolider davantage les bases d’un système de protection sociale innovant, facilitant l’accès aux services sociaux, en particulier pour les ménages vulnérables.
En 2018, le Roi Mohammed VI a appelé à la mise en place d’un système de protection sociale harmonisé et efficace, menant à la création du RSU. La Loi 7218 a instauré le RNP, le RSU et l’Agence nationale du registre, soutenus par trois décrets. La pandémie de COVID19 a accéléré le processus de réforme, incitant le gouvernement à engager une transformation majeure du système de protection sociale. Parmi les avancées notables figurent le remplacement de l’assurance maladie RAMED par AMO-TADAMON, et l’intégration de technologies de pointe pour un ciblage plus précis des populations vulnérables. En décembre 2023, le Programme de prestations sociales directes a été mis en place, couvrant plus de la moitié de la population marocaine, avec un budget annuel équivalent à près de 1,6 % du produit intérieur brut. Le RSU constitue désormais le point d’entrée unique pour tous les nouveaux programmes de protection sociale, offrant un système d’identification numérique robuste, et garantissant un ciblage précis ainsi qu’une mise en œuvre optimisée des interventions de protection sociale.
Le deuxième projet d’identification et de ciblage pour la protection sociale au Maroc vise à renforcer la stratégie de protection sociale inclusive et adaptative du gouvernement à travers trois axes majeurs : le renforcement et l’extension de la couverture du Registre national d’état civil, ainsi que l’opérationnalisation de l’Agence nationale du registre ; l’expansion et la consolidation du RSU ; ainsi que la gestion de projet, le renforcement des capacités et le suivi-évaluation. En élargissant la couverture aux zones rurales et reculées, le projet simplifiera les processus d’identification et d’authentification pour les programmes de protection sociale, permettant aux bénéficiaires de soumettre leurs demandes par voie numérique ou à distance, tout en réduisant les formalités administratives. Cette transformation numérique devrait avoir un impact sur au moins cinq programmes d’ici la fin 2024, et s’étendre à huit d’ici 2028, renforçant ainsi l’efficacité et la réactivité des services de protection sociale, notamment pour faire face aux défis socioéconomiques liés au changement climatique. Par ailleurs, le projet vise à optimiser les systèmes et processus existants pour une meilleure inclusion, en s’appuyant sur l’expérience utilisateur, et sur une prise de décision éclairée sur des données probantes.
« La Banque mondiale se réjouit de continuer à soutenir l’expansion et l’efficacité des registres pour renforcer le ciblage et l’inclusion, a déclaré Ahmadou Moustapha Ndiaye, Directeur pays pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale. La numérisation du système de prestation de protection sociale permettra non seulement d’améliorer le ciblage des programmes de protection sociale, mais aussi de garantir aux populations les plus vulnérables un accès élargi à des services sociaux modernisés, grâce à une utilisation optimisée des données et des technologies numériques. »