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COMMUNIQUÉS DE PRESSE29 août 2024

Le secteur financier à la croisée des chemins dans les marchés émergents : face aux risques climatiques et aux déficits de financement, il faut agir

WASHINGTON, 29 août 2024 – Un nouveau rapport de la Banque mondiale révèle que dans les marchés émergents et les économies en développement (EMDE), les prêts accordés par les banques pour des investissements climatiques représentent moins de 5 % de leurs portefeuilles cumulés, et que plus d'une banque sur quatre ne propose aucun financement en faveur du climat.

Ce constat est lourd de conséquences, car les banques dominent le secteur financier dans les pays en développement, tandis qu’il est plus diversifié dans les économies avancées. Sachant que le changement climatique devrait avoir un impact significatif sur les perspectives économiques et les résultats du développement dans les EMDE, il nécessite des investissements bien plus importants qu'actuellement. Les banques de ces pays devraient donc jouer un rôle plus important pour combler le déficit de financements climatiques.

« Les marchés émergents et les économies en développement sont caractérisés par d'importants déficits de financement dans les investissements sobres en carbone et résilients au changement climatique. Il nous faut intensifier l'action climatique et mobiliser l’investissement privé, explique Axel van Trotsenburg, directeur général senior de la Banque mondiale chargé des politiques de développement et des partenariats. Cela nécessite des efforts collectifs et le secteur bancaire occupe une place indispensable dans ce processus de transition. Il peut en effet jouer un rôle déterminant pour le financement d’une trajectoire de développement verte, bas carbone et durable. »

Dans le monde entier, les autorités bancaires testent de nouvelles stratégies pour soutenir le financement de la lutte contre le changement climatique, sans transiger sur les impératifs que sont la stabilité du secteur financier et l’inclusion des personnes qui n’y ont peu ou pas accès. Afin d’accroître le volume de « prêts climatiques », le rapport souligne notamment la fonction essentielle des taxonomies vertes et durables, un système de classification qui détermine les activités et investissements propres à mener les pays vers des objectifs environnementaux ou autres spécifiques. Aujourd'hui toutefois, l'adoption de ces taxonomies ne concerne que 10 % des EMDE, contre 76 % des économies avancées.

« L'adaptation est sous-financée : dans les marchés émergents et les économies en développement (hors Chine), seuls 16 % des financements domestiques et internationaux sont consacrés à l'adaptation. Et de cette petite proportion, 98 % proviennent soit de fonds publics, soit de financements d'aide, souligne Pablo Saavedra, vice-président de la Banque mondiale pour le pôle Prospérité. Au-delà de l'augmentation du financement climatique par les banques, la réduction de ce déficit suppose qu'il y ait de grands marchés des capitaux et de l'assurance dans les pays en développement pour financer sur le long terme des infrastructures essentielles résilientes au climat. Et il est tout aussi important d'améliorer l'accessibilité financière pour tous, en particulier les groupes vulnérables. »

Intitulé en anglais Finance and Prosperity 2024, le rapport est le premier d'une future série annuelle conçue pour analyser les évolutions et les vulnérabilités du secteur financier dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Cette édition approfondit deux sujets : le lien entre banques et dettes souveraines, et l’enjeu climatique pour le secteur bancaire.

À partir de nouvelles données, le rapport met en évidence des divergences dans la résilience et la stabilité des secteurs financiers. Selon l'analyse de 50 pays — ce qui représente 93 % du total des actifs bancaires dans les EMDE —, 30 % des secteurs financiers de ces pays seront exposés à des risques importants dans les douze prochains mois. En effet, dans la majorité de ces pays, il n'existe pas de cadre politique adapté ni de capacités institutionnelles suffisantes pour relever les défis de la stabilité financière.

Le rapport attire également l'attention sur le poids excessif de la dette publique dans les avoirs des banques nationales. C'est là un talon d'Achille pour certaines économies, en particulier celles dont les politiques macroéconomiques sont moins rigoureuses et qui sont en butte à des problèmes de viabilité de leur dette publique. Ainsi entre 2012 et 2023, l'exposition des banques à la dette publique a augmenté de plus de 35 %.

Le rapport recommande aux pays d'accroître les réserves des banques bien en amont, de renforcer l'efficacité des filets de sécurité financière, de réaliser des tests de résistance et de mettre en place toute une série d'outils essentiels. Parmi ces outils, citons de solides mécanismes de gestion de crise interinstitutions, une aide d'urgence pleinement opérationnelle en cas de crise de liquidité, des cadres de résolution de défaillance bancaire robustes et des systèmes de garantie des dépôts correctement financés, afin de réduire la probabilité de tensions financières et de répercussions sur l'ensemble de l'économie. En outre, les pays en développement devraient envisager d'introduire des exigences de divulgation de l'exposition des banques à la dette publique afin d'inciter celles-ci à une plus grande prudence face au risque et de favoriser la discipline de marché.
 

Télécharger le rapport complet : worldbank.org/financeprosperity
Données et graphiques : http://wrld.bg/Lrop50T3xMk

COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° : 2024/009/Prosperity

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240-906-4453
Demandes d'interviews télé et radio :
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