DJIBOUTI, 15 mai 2024 — La Banque mondiale a publié aujourd’hui un rapport exhaustif sur l’état de l’économie numérique à Djibouti. Le Diagnostic de l'Économie Numérique de Djibouti se penche sur les difficultés et les atouts du paysage numérique djiboutien, l’importance du développement des infrastructures numériques, la nécessité d’améliorer l’accès au haut débit à un coût abordable, ainsi que sur les compétences digitales nécessaires au développement socioéconomique. Le rapport insiste sur l’enjeu que constitue le renforcement des piliers fondamentaux de l’économie numérique, à savoir le développement des infrastructures de télécommunications et de données, les plateformes numériques, les services financiers et l’entrepreneuriat. Il dresse un état des lieux et formule des recommandations dans chacun de ces domaines.
Si Djibouti a réalisé des progrès significatifs dans le secteur du numérique, le pays a encore du mal à exploiter pleinement son potentiel technologique. Ses principales difficultés résident notamment dans le manque d’investissements en faveur des technologies de l’information et de la communication (TIC) et les obstacles en matière d’accès et de coût des services numériques. Cependant, des initiatives récentes, telles que la création de l’Autorité de régulation multisectorielle de Djibouti (ARMD) et du ministère délégué chargé de l’Économie numérique et de l’Innovation (MDENI), témoignent de la détermination du gouvernement à relever ces défis et à piloter la transformation numérique.
« Djibouti a accompli des avancées considérables en ce qui concerne l’infrastructure digitale, mais sa marge de progression est encore importante sur le plan de l’accès, de la qualité et du coût des services numériques, souligne Fatou Fall, représentante résidente de la Banque mondiale à Djibouti. Le pays est, par sa taille et sa population, l’un des plus petits États d’Afrique, mais il joue un rôle crucial dans l’accès de ses pays voisins à l’internet haut débit. »
Le rapport appelle les pouvoirs publics, le secteur privé et la société civile à œuvrer ensemble pour s’atteler aux difficultés et aux possibilités de développement de l’économie numérique djiboutienne. Il met l’accent sur la collaboration, le renforcement des capacités et la mise en place de cadres de gouvernance clairement définis comme autant de conditions nécessaires pour porter la transformation numérique et réaliser des ambitions de long terme.
Le rapport aborde également la question de la gouvernance des données et leur utilisation croissante pour mieux comprendre les besoins des citoyens et renforcer la confiance.
« Le gouvernement s’est engagé à résoudre ces difficultés et à favoriser la transformation numérique. Notre initiative nationale phare, le programme ‘Smart Nation’, marque un pas vers une approche plus coordonnée et plus globale de la transformation numérique, déclare Ilyas Moussa Dawaleh, ministre de l’Économie et des Finances chargé de l’Industrie de Djibouti. Nous sommes déterminés à tirer parti des bénéfices de la révolution numérique, avec une attention particulière portée à la création d'opportunités professionnelles pour la jeunesse. »
Le rapport souligne aussi l’importance de doter la main-d’œuvre de compétences digitales. Il préconise à cette fin de mettre en place des programmes de formation complets pour les agents des administrations publiques et de renforcer la maîtrise du numérique dans la population en général, et en particulier chez les jeunes diplômés et les entrepreneurs.
La Banque mondiale à Djibouti
Le portefeuille de la Banque mondiale à Djibouti comprend 22 projets de l’IDA, pour un montant total de 463 millions de dollars, ainsi que trois opérations financées par des fonds fiduciaires. Il porte sur l’éducation, la santé, les filets sociaux, l’énergie, le développement rural et urbain, la modernisation de l’administration publique, le développement numérique, le renforcement de la gouvernance, les infrastructures et le développement du secteur privé, et accorde une attention particulière aux femmes et aux jeunes.
*Le rapport a été réalisé avec le soutien du Partenariat pour le développement numérique (DDP) (a), qui vise à promouvoir la transformation numérique dans les pays à revenu faible et intermédiaire en établissant les bases solides nécessaires et en facilitant les usages du numérique pour une économie digitale prospère.