MORONI, 06 octobre 2023 – Afin que les Comores aient une politique fiscale qui permette une croissance inclusive tout en étant durable, le pays doit améliorer la gestion des finances publiques, renforcer la mobilisation des ressources nationales, améliorer l'efficacité des dépenses de santé publique et prendre des mesures pour intégrer le changement climatique et la gestion des risques de catastrophe. L'amélioration de la gestion des finances publiques pourrait générer un espace fiscal allant jusqu'à 1,8 % du PIB, qui pourrait être utilisé pour financer des dépenses visant à améliorer la prestation des services publics, tels que les soins de santé. C'est ce qui ressort de la Revue des dépenses publiques de la Banque mondiale, publiée aujourd'hui.
Les Comores ont longtemps été confrontées à une expansion économique modeste et à des défis fiscaux qui ont eu un impact sur la croissance à long terme. La croissance du PIB a été en moyenne de 2,7 % entre 2011 et 2020, ce qui s'est traduit par une croissance moyenne du PIB par habitant de 0,4 % au cours de la même période. L'économie a été principalement tirée par la consommation, alimentée par les envois de fonds et les recettes touristiques de la diaspora. L'activité économique est peu diversifiée et se caractérise par un petit secteur privé, essentiellement informel, dont la valeur ajoutée est limitée.
« L'espace fiscal limité pour répondre aux besoins de développement est à l'origine du faible capital humain et de la mauvaise qualité des infrastructures des Comores qui, en retour, entravent les efforts visant à accroître la productivité et le développement du secteur privé. A cela s'ajoute la faible performance des entreprises publiques qui constituent une part importante de l'économie comorienne et causent des risques fiscaux significatifs », explique Boubacar Walbani, Représentant de la Banque mondiale pour les Comores. « L'analyse présentée dans cette revue soutient les efforts du gouvernement des Comores pour améliorer l'efficacité des dépenses publiques, créer un espace fiscal et limiter les risques fiscaux. »
Cette revue des dépenses publiques se concentre sur l'investissement public et la gestion des finances publiques, en identifiant les réformes susceptibles de produire des gains fiscaux et d'efficacité, et évalue la gouvernance des entreprises d'État.
« Une augmentation de l'efficacité des dépenses publiques grâce à une meilleure gestion des investissements publics pourrait générer entre 0,03 et 0,15 point de pourcentage de croissance supplémentaire du PIB entre 2022 et 2050, et des réformes spécifiques de la gestion des finances publiques pourraient contribuer à augmenter la performance fiscale entre 0,27 % et 1,76 % du PIB », explique Steve Loris Gui-Diby, économiste-pays principal et auteur principal du rapport.
La revue se concentre également sur les réformes possibles dans le secteur de la santé et sur la gestion des risques de catastrophe. Les réformes dans ces domaines pourraient améliorer la prestation des services publics et la croissance inclusive, contribuant ainsi à réduire la fragilité du pays.
« Nous avons travaillé en étroite collaboration avec la Banque mondiale pour préparer cette analyse, et elle fournit des orientations utiles pour les politiques gouvernementales », a déclaré Mze Abdou Mohamed Chanfiou, ministre des finances, du budget et du secteur bancaire de l'Union des Comores. « Nous sommes heureux de lancer cette analyse perspicace et nous nous réjouissons de continuer à travailler avec la Banque mondiale pour soutenir nos efforts visant à atteindre une croissance plus inclusive pour les Comores. »
Le nouveau rapport examine également les moyens d'accélérer les réformes dans des domaines tels que la mobilisation des ressources nationales, le renforcement du système de gestion des finances publiques et l'amélioration de la gestion des risques de catastrophe. Il identifie également des questions clés nécessitant une attention immédiate afin d'améliorer la santé de la population.
