WASHINGTON, 29 septembre 2023 — Alors que les Comores s'efforcent d'améliorer les résultats en matière de capital humain et d'accroître les investissements en capital productif pour stimuler une croissance inclusive et résiliente, la Banque mondiale s'est engagée à soutenir le pays dans la mise en œuvre de nouvelles réformes par le biais du premier financement de la politique de développement (DPF) pour la gestion budgétaire et la croissance résiliente. Ce DPF aidera les Comores à améliorer l'efficacité des dépenses publiques, à renforcer leur résilience aux chocs, à améliorer la transparence de la gestion fiscale et la performance des entreprises publiques, autant d'éléments qui pèsent lourdement sur le budget public.
Au cours des quatre dernières décennies, la croissance économique des Comores a été modeste en raison de faiblesses macroéconomiques et de gouvernance et de faibles niveaux d’investissements privés. La croissance réelle du produit intérieur brut (PIB) a été en moyenne de 2,6 % entre 1980 et 2022. Ce faible niveau de croissance a entravé la réduction de la pauvreté et les efforts visant à développer l'inclusion économique. Le modèle de croissance s'est fortement appuyé sur la consommation publique et privée, avec une présence importante des entreprises d'État dans les secteurs économiques clés.
Les entreprises publiques des Comores, qui contribuent à hauteur de 43 % aux recettes publiques, ont vu leur revenu net chuter de plus de deux tiers entre 2017 et 2020. Leurs mauvaises performances financières se sont accompagnées d'une augmentation de la dette publique intérieure, qui est passée d'environ 0,9 % du PIB en 2016 à 6,6 % en 2022. En outre, la croissance de la productivité a été marginale, en partie en raison d'une marge de manœuvre budgétaire limitée pour réaliser des investissements en capital productif et améliorer les résultats en matière de capital humain. L'investissement privé a également été limité par la faiblesse du secteur bancaire, qui se caractérise par des risques de crédit élevés et des risques substantiels pour la stabilité financière. Les Comores sont très exposées aux chocs et ont une capacité limitée à y faire face.
« Compte tenu des défis macroéconomiques auxquels les Comores sont actuellement confrontées, le renforcement de la gestion budgétaire et de la gouvernance est essentiel pour créer l'espace budgétaire nécessaire à l'amélioration de la prestation des services publics pour de meilleurs résultats économiques et sociaux, et pour accroître la résilience aux chocs futurs », a déclaré Boubacar Sidiki Walbani, représentant résident de la Banque mondiale pour les Comores. « Grâce à cette opération, le gouvernement des Comores a pris les mesures nécessaires pour mettre en œuvre des réformes indispensables afin de renforcer l'environnement macroéconomique et de remédier aux principales vulnérabilités qui réduisent les opportunités de croissance. »
Cette opération sous forme de don de 20 millions de dollars, la première d'une série programmatique de trois DPF, est ancrée dans trois piliers. Le premier soutiendra les réformes qui amélioreront la gestion de la dette et l'efficacité des dépenses publiques grâce à la promulgation de la première loi sur la gestion de la dette et l'utilisation de l'e-Government Procurement (e-GP) dans les marchés publics. Le deuxième pilier comprend des réformes visant à renforcer la résilience sociale, financière et alimentaire des Comores face aux chocs exogènes et climatiques grâce à une efficacité accrue du programme de protection sociale, à la création d'un fonds de résilience aux risques de catastrophes et à la levée du monopole d'État sur l'importation de riz afin de renforcer la sécurité alimentaire. Le troisième pilier visera à renforcer la gouvernance et les performances des entreprises d'État, notamment par une plus grande transparence des états financiers des entreprises d'État, la restructuration d'une grande banque d'État qui représente un risque systémique pour la stabilité financière et la promulgation d'une loi sur les énergies renouvelables pour favoriser l'accès à des sources d'énergie peu coûteuses et améliorer les performances financières de l'entreprise de services énergétiques.
Alignée sur le plan de développement national, le Plan Comores Emergent (PCE), et sur le Cadre de partenariat pays de la Banque mondiale pour les Comores, cette série de DPF soutient des actions de réforme essentielles pour promouvoir une expansion économique résiliente, en complément du soutien actuel de la Banque mondiale dans les domaines de l'énergie, de la finance et de la protection sociale.
« Cette opération, qui vise à améliorer la gestion de la dette et l'efficacité des dépenses publiques, à renforcer la résilience aux chocs et à améliorer la gouvernance des entreprises publiques, jette les bases d'une plus grande stabilité macroéconomique et d'une croissance inclusive et durable aux Comores. Compte tenu des chocs récents, ce programme contribuera également à réduire les risques de fragilité », a déclaré Steve Loris Gui-Diby, économiste principal pour les Comores et chef de l'équipe chargée de l'opération.