WASHINGTON, 14 juin 2023 - La Banque mondiale a approuvé un don de l’Association Internationale de Développement (IDA)* d’un montant de 140 millions de dollars pour améliorer l'accès aux services de base, renforcer les opportunités économiques et les institutions locales dans des zones ciblées du Tchad.
Le Projet de Développement territorial et de résilience au Tchad (ResiTchad) (a) investira dans les infrastructures communautaires résilientes au climat, identifiées par les communautés locales elles-mêmes, telles que les forages, les routes, les infrastructures de résilience urbaine, les centres socioculturels, les petits investissements productifs et générateurs de revenus afin de réduire les vulnérabilités spécifiques à l’enclavement de zones ciblées. Des investissements transformateurs à plus grande échelle dans les pôles économiques clés des villes ciblées à l’intérieur du pays sont également prévus. Il pourra s’agir d’infrastructures reliant les centres urbains et leurs environs, soutenant les chaînes de valeur locales, les services liés au commerce et au transport, et les espaces commerciaux et industriels tels que les marchés, les marchés à bétail et les gares routières. Les communautés locales, l’administration provinciale et les collectivités territoriales doivent bénéficier de formations et renforcement des capacités avec l’accent mis sur la capacité des communautés à s'engager dans le développement durable local et celle des institutions à fournir les services publics.
« Le ResiTchad vient comme une réponse indispensable aux risques liés au climat et à la fragilité, ainsi qu’au nouvel afflux de personnes déplacées en raison de la crise soudanaise », précise Clara de Sousa, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. « En tant que premier projet de développement local intégré financé par la Banque dans le nord du Tchad, il entend jouer un rôle de catalyseur pour un soutien supplémentaire à ces régions en retard et fragiles », ajoute-t-elle.
« Dans la zone ciblée par le projet, les femmes et les filles sont exposées de manière disproportionnée aux vulnérabilités économiques et sociales, motivées par les normes sociales et culturelles » pointe Rasit Pertev, représentant résident de la Banque mondiale au Tchad. « Toutes les dispositions seront prises, dans le cadre de ResiTchad, pour privilégier la participation des femmes et s’assurer que leurs besoins et leurs préoccupations sont reflétées dans le processus décisionnel lié à la planification du développement local », ajoute-t-il.
Le projet cible les provinces du nord (Borkou, Ennedi-Est, Ennedi-Ouest, Tibesti) et de l'est (Ouaddaï, Sila, Wadi Fira) en raison de leur fragilité, de leur vulnérabilité aux risques liés au changement climatique, et la présence importante de réfugiés (dans les provinces orientales). Il bénéficiera à environ 769 000 personnes, dont 384 500 seront des bénéficiaires directs. Les bénéficiaires comprendront les populations locales, y compris les ménages et groupes vulnérables, les réfugiés, les communautés d'accueil, les jeunes, les associations de femmes et les agents des administrations locales.
La partie la plus fragile située à l’extrême nord du pays est caractérisée par un climat aride, des conflits répétés, l'isolement de sa population et des décennies de sous-investissement conduisant à un accès limité aux services de base. L’est du Tchad soumis à des vulnérabilités d’ordre climatique accueille un grand nombre de réfugiés venus du Soudan, dont les perspectives de retour sont incertaines à moyen terme.
* L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA est l’une des principales sources d’aide pour les 76 pays les plus pauvres du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,6 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements s’est élevé en moyenne à 21 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 61 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.