WASHINGTON, le 14 juin 2023 – Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé récemment le financement de deux projets destinés à accroître l'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans certaines provinces de la République démocratique du Congo (RDC) et à améliorer les moyens de subsistance des communautés forestières.
Riche en ressources naturelles, la RDC possède notamment la deuxième plus grande zone de forêt tropicale au monde et plus de la moitié des ressources en eau douce de l'Afrique subsaharienne. Ce pays affiche cependant un taux de pauvreté parmi les plus élevés au monde et reste confronté à un manque criant d'infrastructures et à un défaut de gouvernance. Les taux de pauvreté présentent en outre de fortes disparités d’une province à l’autre, ainsi qu'entre les zones urbaines et les zones rurales. Les deux projets ont pour objectif d'améliorer l'accès aux services de base et les moyens de subsistance dans certaines des régions les plus défavorisées du pays.
« Ces investissements stratégiques permettront d’accroître le capital humain et de créer de nouvelles opportunités économiques et des emplois dans certaines des régions qui en ont le plus besoin en appréhendant de manière globale les défis du développement », affirme Albert Zeufack, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC. « Si l’on veut réduire l'incidence de la malnutrition, des retards de croissance et des maladies comme la diarrhée, il faut impérativement combler les lacunes en matière d'accès à l'eau et à l'assainissement. C'est également indispensable pour créer des conditions équitables pour les femmes et les filles. »
Le projet relatif à l'eau, approuvé le 9 juin, constitue la première phase du programme d'accès aux services d'eau et d'assainissement (PASEA), qui s'étendra sur une durée de 11 ans, avec une enveloppe totale de 1,25 milliard de dollars. Dans le cadre de la première phase, un crédit de 400 millions de dollars de l'Association internationale de développement (IDA)* servira à améliorer l'accès aux services d'approvisionnement en eau et d'assainissement de base dans les provinces du Kasaï, du Kasaï-Central, du Kasaï-Oriental et du Kwilu, et à renforcer les capacités des secteurs public et privé pour la fourniture de ces services. Cette phase a pour objectif de donner accès à des services d'eau potable de base à 2,9 millions de personnes et à des services d'assainissement de base à 2 millions de personnes. Le PASEA améliorera plus particulièrement les conditions de vie des femmes et des filles, avec des services d'eau et d'assainissement à domicile, la création d'emplois et la prise en compte des besoins en matière d'hygiène menstruelle dans le but d'accroître la scolarisation des adolescentes. Le projet s’attachera à développer des services d'eau adaptés aux changements climatiques et alimentés par l'énergie solaire, et à renforcer les capacités provinciales, la participation du secteur privé et la décentralisation.
Le projet pour la restauration des forêts et des savanes, approuvé le 2 juin, est financé par un crédit de 290 millions de dollars de l’IDA et par un don de 10 millions de dollars provenant du Fonds pour des modes de cuisson propres (CCF) du Programme d’assistance à la gestion du secteur énergétique (ESMAP). Il a pour objectif de soutenir les efforts de conservation des forêts en RDC dans le cadre d'une approche plus large du paysage qui met l'accent sur les besoins des populations, fait reculer la pauvreté et préserve les services écosystémiques.
« Ce projet de grande envergure s'appuie sur les activités lancées par le Programme d'investissement forestier [FIP] », explique Africa Olojoba, chef de la division Environnement, ressources naturelles et économie bleue pour la Région Afrique de l'Est et australe à la Banque mondiale. « En développant l'agroforesterie et le reboisement dans les zones de savane dégradées, il permettra de répondre à la forte demande locale en combustibles ligneux et en denrées alimentaires durables. »
Le projet introduira des pratiques de gestion durable sur 640 000 hectares de terres afin de restaurer et de conserver les paysages forestiers tout en améliorant les moyens de subsistance et la résilience de près de 1,2 million de personnes. Il devrait également améliorer l'accès à des modes de cuisson propres pour 2,5 millions de personnes dans les zones urbaines et périurbaines, ce qui aidera la RDC à s'affranchir de l’utilisation du bois comme source d'énergie et en procurant des avantages multiples aux populations, y compris sur le plan de la santé.
*L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA est l’une des principales sources d’aide pour les 74 pays les plus pauvres du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,3 milliard de personnes. Depuis 1960, l’IDA a mobilisé 458 milliards de dollars en faveur de 114 pays. Au cours des trois dernières années (exercices 2019-21), ses engagements annuels ont représenté en moyenne près de 29 milliards de dollars, dont environ 70 % en direction de l’Afrique. Pour en savoir plus, rendez-vous sur ida.banquemondiale.org #IDAWorks