WASHINGTON, 11 mai 2023 – La Banque mondiale a approuvé aujourd'hui un financement de 460 millions de dollars au profit de huit pays d’Afrique de l’Ouest et trois organisations régionales pour améliorer et harmoniser leurs systèmes de données.
Ce financement octroyé par l’Association internationale de développement (IDA)* sous forme de crédits et de dons soutiendra la mise en œuvre du Projet d'harmonisation et d'amélioration des statistiques en Afrique de l'Ouest et du Centre (HISWACA, Harmonizing and Improving Statistics in West and Central Africa) dans sa première phase qui implique le Bénin, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal. Le projet HISWACA permettra de renforcer les capacités statistiques et moderniser les systèmes statistiques nationaux des pays bénéficiaires. Il aidera également les divisions statistiques de la Communauté économique des États de l'Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de l'Union africaine (UA) à mieux coordonner et harmoniser les données statistiques dans la région.
Les Etats et organisations régionales pourront ainsi améliorer les conditions de vie de plus de 120 millions de personnes vivant dans l'extrême pauvreté grâce à des prises de décisions efficaces, la mise en place de politiques de développement, et une allocation transparente des ressources basées sur des données probantes.
« Des données et des statistiques précises, opportunes et fiables sont essentielles pour concevoir, mettre en œuvre et suivre des politiques et programmes de développement efficaces visant à accélérer la réduction de la pauvreté, à promouvoir une croissance équitable et à faire face au changement climatique, » a déclaré Boutheina Guermazi, directrice de la Banque mondiale pour l'intégration régionale pour l'Afrique et le Moyen-Orient. « Des données de qualité comparables entre les pays sont également essentielles pour favoriser l'intégration économique régionale et accélérer la croissance. »
Malgré des efforts considérables déployés pour améliorer la capacité statistique en Afrique subsaharienne, les progrès ont été lents et inégaux entre les pays. La plupart des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre se classent actuellement parmi les 40% les moins performants dans le monde selon les nouveaux Indicateurs des capacités statistiques de la Banque mondiale (SCI, Statistical Performance Indicators), qui évaluent la capacité des systèmes statistiques nationaux à répondre aux besoins des utilisateurs et à mieux informer les prises de de décisions.
La disponibilité de statistiques de qualité est la clé pour une mise en œuvre réussie de stratégies de réduction de la pauvreté, de progrès économique et de résultats de développement.
« Des systèmes statistiques modernes et performants qui produisent des données de haute qualité sont essentiels pour améliorer les conditions de vie et les moyens de subsistance. Ce projet régional va changer la donne en transformant le paysage des données dans les économies d’Afrique de l’Ouest et pour leurs populations, » a ajouté Johan Mistiaen, directeur du pôle mondial pour une croissance équitable, les finances et les institutions en Afrique de l'Ouest à la Banque mondiale.
Le projet HISWACA est la première phase d’un programme ambitieux qui couvrira bientôt cinq autres pays en Afrique centrale : le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Gabon et la République du Congo.
*L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA est l’une des principales sources d’aide pour les 76 pays les plus pauvres du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,6 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 21 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 61 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.