TUNIS, le 10 novembre 2022 – La Banque mondiale a publié son deuxième rapport de diagnostic systématique de pays (DSP) pour la Tunisie, intitulé Rétablir la confiance et répondre aux aspirations pour une Tunisie plus prospère et inclusive. Une première édition a été réalisée en 2015.
Ce type de rapport, produit pour les pays partenaires tous les cinq ans, permet d'identifier les principaux défis et opportunités pour accélérer les progrès dans le rétablissement de la confiance, la satisfaction des aspirations et, en fin de compte, la contribution au double objectif du Groupe de la Banque mondiale de mettre fin à la pauvreté absolue, et de stimuler durablement la prospérité partagée.
Le DSP est destiné à devenir l’un des points de référence pour les consultations sur les priorités de l'engagement de la Banque mondiale dans le pays et une contribution au débat public portant sur la voie à suivre par la Tunisie. Les conclusions sont issues d'une analyse approfondie, et elles sont éclairées par des consultations avec les parties prenantes concernées. « Nous sommes reconnaissants au Gouvernement et à toutes les parties prenantes concernées pour leur étroite collaboration et leurs précieuses contributions tout au long du processus de DSP. Ce rapport constitue une base importante pour le nouveau Cadre de Partenariat Pays (CPF) de la Banque Mondiale pour la Tunisie, qui va définir notre soutien financier et analytique à la Tunisie pour les cinq années à venir », déclare Alexandre Arrobbio, Directeur Pays de la Banque Mondiale pour la Tunisie.
Le DSP offre une vision des tendances en Tunisie sur les dix dernières années notamment à travers des comparaisons internationales et des analyses prospectives de moyen terme. Le DSP ne mets donc pas fortement l’accent sur les événements récents, mais cherche davantage à les situer dans le contexte des tendances profondes en termes de croissance équitable, de réduction de la pauvreté et de capacité de l'État. Le rapport aborde le contexte et le bilan de la dernière décennie avant de se consacrer à l’identification de quatre pistes prospectives pour la Tunisie en termes de rétablissement de la confiance, de réponse aux aspirations des citoyens, et de réponses possibles aux défis majeurs auxquels la Tunisie fait face. Les points critiques de ces quatre pistes, qui se retrouvent dans les projets de réformes économiques de l’actuel gouvernement, sont résumés ci-dessous.
- Une participation citoyenne. Pour stimuler la prestation de services et ouvrir la voie à un équilibre politique plus durable, les autorités pourraient capitaliser sur le renforcement de la participation citoyenne, de la transparence, ainsi que de la gouvernance locale.
- Des institutions plus inclusives. Les autorités pourraient accélérer le processus de numérisation de l'économie, de la société et de l'administration publique. Cela permettrait de renforcer la réactivité de l'État aux aspirations des citoyens, en particulier des populations vulnérables vivant dans les zones rurales, souffrant d’un retard de développement, et qui ne peuvent accéder à des services publics de qualité.
- Une économie en croissance tirée par la productivité. Inverser les résultats de plusieurs années de climat commercial défavorable est un des objectifs que le programme de réformes pourrait rechercher pour ouvrir les marchés à la concurrence, et moderniser les secteurs financiers et des infrastructures. Cela permettrait de favoriser le commerce et l'innovation, tout en attirant les investissements directs étrangers et les financements climatiques.
- Une inclusion économique renforcée. Les autorités pourraient garantir un accès plus équitable aux opportunités économiques et une amélioration du niveau de vie des citoyens. Cela implique d'améliorer les résultats de l'apprentissage, de prendre des mesures soutenant la participation des femmes au marché du travail afin de limiter les inégalités entre les sexes, et de remédier aux disparités dans la prestation de services, pouvant ainsi conduire à de meilleurs résultats en matière de bien-être, à des opportunités accrues et à une plus grande cohésion sociale.
La préparation du rapport s’est appuyée principalement sur deux types de consultations. D’une part, des consultations directes ont été effectuées particulièrement dans le milieu universitaire, celui des faiseurs d'opinion, et dans l'administration publique, ce qui a permis à l'équipe DSP de provoquer un débat et de plaider pour la mise en œuvre de réformes nécessaires pour surmonter les profonds défis socioéconomiques. D’autre part, les consultations ont également consisté en un important engagement numérique basé sur les réactions et perceptions populaires qui a permis d’aborder à plus grande échelle la sensibilité à la situation et à l'urgence des réformes.