WASHINGTON, 4 novembre 2022 — Le 26 octobre, la Banque mondiale a approuvé l’octroi d’un don de 20 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA) en faveur de Djibouti, afin d’aider les autorités à atténuer les risques d’insécurité alimentaire induits par les chocs intervenus sur les marchés des denrées et par les fortes sécheresses qui frappent le pays.
Le Projet de riposte d’urgence à la crise alimentaire à Djibouti (a) s’attachera à constituer une réserve alimentaire d’urgence qui permettra au pays de faire face à d’éventuelles pénuries en cas de chocs sur les marchés et d’en réduire l’impact, en particulier sur les pauvres. Il ciblera en outre directement les communautés rurales touchées par la sécheresse sur tout le territoire et viendra en aide à quelque 8 000 ménages, notamment des agriculteurs et des éleveurs, en améliorant l’accès à l’eau potable et d’irrigation et en menant des activités visant à rétablir les moyens de subsistance. Ce projet devrait bénéficier à environ 21 % de la population rurale de Djibouti, et donnera la priorité aux ménages dirigés par des femmes et aux jeunes.
Djibouti, qui importe jusqu’à 90 % des produits alimentaires consommés dans le pays, subit de plein fouet les répercussions de la guerre en Ukraine et les perturbations de l’approvisionnement en denrées qui en résultent. La pandémie de COVID-19 et le conflit chez son voisin éthiopien ont entraîné une dégradation de la situation économique du pays et pesé sur le pouvoir d’achat des consommateurs et la disponibilité en nourriture. En outre, la forte vulnérabilité de Djibouti aux changements climatiques fait peser des risques supplémentaires sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Djibouti est l’un des pays les plus arides du monde et les conditions de sécheresse actuelles sont imputables à la hausse des températures saisonnières et à l’insuffisance des précipitations. Une situation qui a de graves conséquences sur les ressources en eau disponibles, l’élevage et le maraîchage et, par conséquent, sur les revenus des ménages.
« Djibouti a été particulièrement touché par les perturbations récentes de l’approvisionnement alimentaire mondial, souligne Boubacar-Sid Barry, représentant résident de la Banque mondiale à Djibouti. Le nouveau projet aidera le pays à garantir la disponibilité d’une offre minimale de produits alimentaires de base, en contribuant ainsi à renforcer sa capacité de résistance face aux futurs chocs d’approvisionnement. »
Le projet aidera les agriculteurs et les ménages d’éleveurs touchés par la sécheresse à reconstituer leurs actifs productifs et soutiendra le lancement d’activités en matière d’adaptation aux changements climatiques afin de parvenir à une sécurité alimentaire durable. Il financera l’achat d’intrants agricoles en vue d’appuyer la production de cultures et de fourrage, de petites serres équipées d’un système d’irrigation au goutte-à-goutte pour accroître la production agricole et fournir des moyens d’adaptation aux changements climatiques, ainsi que l’acquisition d’actifs et d’intrants essentiels pour la production animale. Le projet prévoit également à destination des agriculteurs et des éleveurs des programmes de formation axés sur les pratiques et les technologies climato-résilientes.
« Ce projet contribuera au renforcement des capacités des secteurs public et privé et à l’assistance technique afin d’améliorer la résilience du pays aux chocs futurs, précise Eva Hasiner, cheffe d’équipe du projet à la Banque mondiale. Il s’agit notamment d’accroître la capacité des pouvoirs publics à anticiper les crises liées à la sécurité alimentaire et à y réagir rapidement, notamment par la gestion de réserves alimentaires d’urgence, et de développer les compétences des secteurs public et privé en matière de gestion des risques en matière de prix. »
Le projet soutient l’action du gouvernement djiboutien face aux crises multiples en cours, ainsi que l’élaboration d’un plan national de préparation aux crises liées à la sécurité alimentaire afin de pouvoir assurer une riposte future efficace et coordonnée. Il vient compléter un projet récemment approuvé dans le secteur de la protection sociale, qui vise à fournir des transferts monétaires à des ménages ciblés et à renforcer les mécanismes de protection sociale et de résilience communautaire pour faire face aux crises à venir.
La Banque mondiale à Djibouti
Le portefeuille de la Banque mondiale à Djibouti se compose de 20 projets, pour un montant total de 438,8 millions de dollars de financements apportés par l’IDA. Ce portefeuille porte sur l’éducation, la santé, les filets sociaux, l’énergie, le développement rural et urbain, la modernisation de l’administration publique, le développement numérique, le renforcement de la gouvernance et des infrastructures régionales, ainsi que le développement du secteur privé, et accorde une attention particulière aux femmes et aux jeunes.