Un nouveau rapport souligne l’importance d'agir dans les secteurs de l’agriculture et de l’énergie pour réduire les émissions et stimuler la productivité
WASHINGTON, le 14 septembre 2022. Un nouveau rapport de la Banque mondiale appelle les pays de la région à prendre des mesures urgentes afin d’atténuer les effets du changement climatique et d’engager leurs économies dans une transition à faible émission de carbone.
Selon le rapport Une feuille de route pour l’action climatique dans la région Amérique latine et Caraïbes 2021-2025 les catastrophes liées au climat telles que les ouragans, les sécheresses, les incendies et les inondations sont de plus en plus fréquentes et intenses dans la région et sont la cause d'énormes pertes économiques. L’Amérique latine-Caraïbes figure parmi les régions du monde les plus vulnérables à ces événements dévastateurs, avec des coûts annuels dus aux perturbations des infrastructures énergétiques et de transport qui se chiffrent à 1 % du PIB régional, voire 2 % dans certains pays d’Amérique centrale.
En outre, le changement climatique risque de nuire à la productivité et aux récoltes agricoles dans plusieurs pays de la région. Un phénomène qui pourrait exacerber les situations d’insécurité alimentaire aiguë, alors que celle-ci a connu une aggravation rapide avec la pandémie de COVID-19, pour toucher plus de 16 millions d’habitants dans la région, et que de nombreuses familles risquent d’y être confrontées en 2022 en raison de la hausse de l’inflation et des prix alimentaires. Si rien n'est fait, le changement climatique pourrait faire basculer jusqu’à 5,8 millions de personnes dans l’extrême pauvreté à l’horizon 2030 et, d’ici à 2050, plus de 17 millions de personnes pourraient être contraintes de migrer pour échapper à ses effets.
« Les pays de l’Amérique latine et des Caraïbes ont aujourd’hui la possibilité d’agir rapidement et d’impulser le changement vers des économies plus résilientes et sobres en carbone qui offriront un avenir meilleur à leurs populations », souligne Carlos Felipe Jaramillo, vice-président de la Banque mondiale pour l’Amérique latine et les Caraïbes. « La Banque mondiale entretient un partenariat solide et de longue date avec la région et, dans le cadre de son engagement à long terme en faveur d’un développement durable et inclusif, elle a intensifié son soutien et porté ses financements liés au climat à environ 4,7 milliards de dollars au cours de l’année dernière. »
La région est à l’origine de 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’agriculture, les changements dans l’utilisation des terres et la déforestation représentent 47 % des émissions de l’Amérique latine et Caraïbes, soit une proportion bien supérieure à la moyenne mondiale (19 %). Les secteurs de l’énergie, de la consommation d’électricité et des transports représentent quant à eux 43 % des émissions régionales. Le rapport met en avant le potentiel que recèlent ces domaines pour produire une croissance économique et des services avec moins d'émissions et leur importance pour accélérer l'action climatique et mener une transition urgente vers des économies à faible intensité en carbone qui permettront de contenir les effets irréversibles du changement climatique.
« Ce rapport propose une feuille de route ambitieuse et urgente pour une action climatique transformatrice dans la région. Cette feuille de route repose sur les priorités et les engagements climatiques nationaux et met l’accent sur l’adaptation et la résilience, tout en aidant les pays à atteindre leurs objectifs de développement à faible émission de carbone », explique Anna Wellenstein, directrice régionale du développement durable pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
Le rapport met en évidence plusieurs domaines d’intervention prioritaires dans des secteurs clés qui permettront d’amorcer et d’accélérer l’action climatique :
Gérer les paysages, l’agriculture et les systèmes alimentaires en promouvant des chaînes de valeur sans déforestation ;
Décarboner la production d’électricité, les systèmes de transport et l’industrie manufacturière tout en réduisant les perturbations dans les services d’infrastructure ;
Renforcer la résilience des villes face aux chocs climatiques et réduire les émissions urbaines.
Le rapport préconise en outre des actions transversales visant à :
Aider les populations vulnérables à s’adapter aux dérèglements du climat et assurer une transition juste et équitable vers une économie sobre en carbone ;
Promouvoir une croissance verte tout en réduisant les risques financiers et en anticipant les transitions des marchés.
Au cours de l’exercice 2022, la Banque mondiale a fourni 4 691 millions de dollars en faveur de l’action climatique en Amérique latine-Caraïbes, qui ont notamment financé les projets suivants :
Agriculture climato-résiliente et durable (Belize)
Connectivité résiliente et d’accessibilité du transport urbain (Haïti)
Financement à l’appui des politiques de développement vert et résilient (Pérou)
Deuxième crédit à l’appui des politiques de développement pour la gestion des risques de catastrophe (Honduras)
Projet de modernisation de la ligne ferroviaire Belgrano Sur (Argentine)
Les objectifs de la Feuille de route pour l’action climatique dans la région Amérique latine et Caraïbes 2021-2025 s’inscrivent dans le cadre du Plan d’action sur le changement climatique du Groupe de la Banque mondiale. Ils intègrent pleinement toutes les branches du Groupe afin d’œuvrer en collaboration avec un large éventail de partenaires en faveur du développement de solutions multisectorielles.
Pour en savoir plus sur les activités de la Banque mondiale en Amérique latine et dans les Caraïbes: www.worldbank.org/lac
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