WASHINGTON, 13 juillet 2022 – La Banque mondiale a approuvé aujourd’hui la deuxième phase du programme d'amélioration des résultats nutritionnels en utilisant l'approche-programme à phases multiples, pour un montant de 85 millions de dollars, dont 42,5 millions à titre de dons et 42,5 millions à titre de crédit, afin de continuer à soutenir Madagascar à lutter contre le retard de croissance généralisé chez les enfants.
La malnutrition chronique est le principal obstacle au développement du potentiel de l’enfant, au développement humain à long terme du pays et à sa croissance économique. Le retard de croissance touche quatre enfants de moins de cinq ans sur dix à Madagascar, soit environ 1,7 million d'enfants, ce qui représente l'un des taux les plus élevés au monde. De plus, 7,7% des enfants de moins de cinq ans sont émaciés (trop maigres pour leur taille), augmentant ainsi les risques de morbidité et de mortalité. Cependant, malgré les nombreux chocs auxquels le pays a été confronté au cours des dernières années, Madagascar a réalisé des progrès lents mais constants. La prévalence du retard de croissance est passée de 50,1 % en 2008-9 à 39,8 % en 2021. Ce taux d'amélioration de 0,86 point de pourcentage par an est meilleur que celui dans la région Afrique.
« Nous félicitons l’Etat malgache pour cette réalisation majeure. La réduction de la prévalence du retard de croissance est une étape essentielle pour améliorer les résultats d'apprentissage des enfants et leur productivité future. Si ces efforts sont maintenus, cela aura un impact significatif et durable sur le capital humain de Madagascar », a déclaré Marie-Chantal Uwanyiligira, responsable des opérations de la Banque mondiale pour Madagascar. « Ce programme complète le Programme de résilience des systèmes alimentaires pour l'Afrique de l’Est et australe (FSRP), récemment approuvé par l'IDA, et les deux programmes renforceront davantage la résilience des communautés pour préserver ces acquis et éviter les perturbations dans la fourniture de services de santé et de nutrition, alors que Madagascar, comme de nombreux autres pays, continue de ressentir les impacts de la pandémie de COVID-19, des chocs climatiques et de la crise de sécurité alimentaire liée à la guerre en Ukraine. »
La première phase du programme a permis à plus de 1 875 461 femmes et enfants de moins de cinq ans de recevoir des services de santé et de nutrition par le biais de 4 526 sites communautaires et de 1 081 établissements de soins de santé primaires renforcés et équipés. La deuxième phase restera axée sur l'amélioration de la qualité et de l'accessibilité d'un ensemble de services essentiels en matière de santé reproductive, maternelle et infantile et de nutrition, la création d'une demande et le renforcement des systèmes. La deuxième phase continuera à soutenir les neuf régions de la première phase, et s’étendra sur quatre autres régions : Androy, Anosy, Atsimo Atsinanana et Atsinanana, dont trois sont parmi les régions les plus vulnérables au climat à Madagascar. Cette deuxième phase permettra également d'accroître les synergies avec d'autres investissements sectoriels, notamment dans les domaines de l'agriculture et de la protection sociale, afin de soutenir davantage l'amélioration des résultats nutritionnels. Il est en effet prouvé qu'une plus grande couverture des interventions en matière de sécurité alimentaire, de protection sociale et de nutrition pour les plus vulnérables et les plus pauvres contribue aux efforts visant à réduire la pauvreté, l'insécurité alimentaire chronique et le retard de croissance des enfants.
« Dans un contexte d'aggravation de la fragilité et de l'insécurité alimentaire, ce programme d'approche-programme à multiples phases pour améliorer les résultats nutritionnels s’avère de plus en plus primordial et sa mise en œuvre nécessite une approche multisectorielle afin d’accélérer les progrès en faveur de la réduction du retard de croissance », a déclaré Maud Juquois, économiste principal de la santé à Madagascar.
Ce programme décennal a été conçu pour bénéficier à près de 75 % des enfants de moins de cinq ans, en commençant par les régions qui présentent les taux de retard de croissance les plus élevés du pays et en s'étendant progressivement à 15 régions. Avec l'expansion géographique de la deuxième phase, il couvrirait 65 % des enfants de moins de cinq ans à la fin de 2026. D'ici 2028, le programme devrait réduire de 30 % le nombre d'enfants souffrant d'un retard de croissance dans les régions ciblées.