ANTANANARIVO, 1er juin 2022— La dernière note de Perspectives économiques de Madagascar avertit que l'économie est confrontée à de nouvelles menaces suite à de nouveaux épisodes de COVID- 19 (coronavirus), à une série d'événements climatiques extrêmes et aux retombées du conflit en Ukraine au début de 2022. Après une reprise économique amorcée en 2021, ces chocs devraient entraîner un ralentissement de la croissance à 2,6 % en 2022, contre 4,4 % en 2021. Dans ce contexte, le taux de pauvreté restera proche de 81 %.
Selon le rapport : Perspectives économiques de Madagascar : Surmonter la tempête, la crise en Ukraine devrait avoir un impact notable sur l’évolution économique à Madagascar, en raison du ralentissement de la demande des partenaires commerciaux et de la hausse des prix du pétrole qui devrait entraîner une détérioration de la balance commerciale et des pressions croissantes sur les finances publiques. Au-delà des facteurs conjoncturels, le déclin de l'investissement privé depuis le début de la crise constituerait un frein supplémentaire pour le potentiel de croissance. Dans ce contexte, la croissance devrait atteindre 4,2 % en 2023 et 4,6 % en 2024, les contraintes structurelles et une demande extérieure affaiblie faisant obstacle à une reprise plus rapide.
« Face à de nouveaux chocs et incertitudes, Madagascar doit plus que jamais entreprendre des réformes audacieuses pour accélérer la croissance et renforcer sa résilience », a déclaré Idah Z. Pswarayi-Riddihough, Directrice des opérations de la Banque mondiale pour les Comores, Madagascar, Maurice et le Mozambique. « C'est une nécessité pour réduire la pauvreté dans les années à venir et d’éviter un retard croissant par rapport aux pays pairs. »
Plusieurs priorités sont mises en avant comme particulièrement urgentes dans cette note de Perspectives économiques, notamment : (i) une stratégie claire pour accélérer la vaccination des personnes vivant en situation de vulnérabilité, dans les zones urbaines et touristiques ; (ii) la restauration des services publics essentiels et des infrastructures de connectivité suite aux récents chocs climatiques ; (iii) des mesures fortes visant à réduire l’insécurité alimentaire et à stimuler la production agricole nationale; (iv) des réformes de la tarification du carburant et de l’électricité ; (v) un nouvel élan pour stimuler l'accès au haut débit et aux services numériques ; et (vi) davantage de transparence et de redevabilité dans le secteur public.
Ce rapport souligne également l'importance d'améliorer les performances des écoles publiques suite à la détérioration continue des résultats d'apprentissage ces dernières années. Basé sur de nouveaux résultats analytiques, le rapport suggère une nouvelle approche pour améliorer les performances comprenant des mesures renforçant la sélection et l'évaluation des enseignants, la gestion des salaires et des subventions scolaires, le mécanisme de recours et la participation des communautés locales.