Selon l’indice de performance des ports à conteneurs établi par la Banque mondiale et S&P Global Market Intelligence, les ports du Moyen-Orient et de l’Asie de l’Est se sont le mieux adaptés à la forte croissance des volumes et à la volatilité des services engendrées par la pandémie
NEW YORK, le 25 mai 2022 — Les ports du Moyen-Orient occupent quatre des cinq premières places de la deuxième édition de l’indice mondial de performance des ports à conteneurs (CPPI). Élaboré par la Banque mondiale et S&P Global Market Intelligence, cet indice permet de mesurer et comparer les performances des infrastructures portuaires dans le monde et sert d’étalon aux principaux acteurs de l’économie mondiale.
Le port saoudien du roi Abdallah figure en tête du classement 2021. Ses concurrents régionaux, le port de Salalah à Oman, le port Hamad au Qatar et le port Khalifa d’Abou Dabi, occupent également le podium des cinq premières places, tandis que le port islamique de Djeddah, en Arabie saoudite, se hisse au huitième rang.
Ce classement se fonde sur la durée des cycles de déchargement/chargement des navires au port, consignés tout au long de l’année 2021, marquée par une congestion portuaire inédite et de fortes perturbations dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
« Avec un recours accru au numérique et aux carburants verts alternatifs, les pays disposent de deux leviers pour moderniser leurs ports et renforcer la résilience des chaînes logistiques maritimes, indique Martin Humphreys, économiste principal des transports à la Banque mondiale et l’un des chercheurs à l’origine de l’indice. Pour de nombreux pays en développement, l’inefficacité d’un port présente un risque important dans la mesure où elle peut freiner la croissance économique, nuire à l’emploi et renchérir les coûts pour les importateurs et les exportateurs. Au Moyen-Orient, les lourds investissements dans les infrastructures et la technologie des ports à conteneurs font la preuve de leur efficacité. »
Le nouveau rapport souligne également la résilience des ports d’Asie de l’Est et, en particulier, la capacité des ports chinois à surmonter efficacement les difficultés dues à la pandémie.
Trois des grandes portes d’entrée maritimes chinoises, à savoir Shanghai (Yangshan), Ningbo et le port méridional de Guangzhou, figurent dans les dix premiers rangs, tandis que Yokohama (Japon), port le mieux classé l’an dernier, tombe à la dixième place.
L’indice CPPI et ses données sous-jacentes visent à identifier les lacunes des infrastructures portuaires commerciales et à mettre en évidence des possibilités d’amélioration qui profiteraient à tous les acteurs clés du commerce mondial : États, compagnies maritimes, opérateurs de ports et de terminaux, affréteurs, entreprises de logistique et consommateurs.
Les principales mesures de performance portuaire mettent en lumière de fortes disparités : les installations les plus efficaces, comme le port du roi Abdallah, atteignent une moyenne de 97 mouvements de conteneurs par heure de temps passé en escale par navire contre seulement 26 mouvements dans les principaux ports de la côte Ouest de l’Amérique du Nord.
Plus des quatre cinquièmes du commerce mondial de marchandises en volume transitent par voie maritime, et près de 35 % des volumes totaux et plus de 60 % de la valeur commerciale sont expédiés en conteneurs.
« La pandémie a jeté un éclairage cru sur la place centrale qu’occupe la performance portuaire dans l’approvisionnement régulier des pays et de leur population. L’incidence de la pandémie sur les principales portes mondiales d’échanges et les chaînes d’approvisionnement connexes suscite de vives inquiétudes et continue de provoquer de graves retards d’approvisionnement et des pénuries de biens, ce qui entraîne une hausse des prix et nuit à la situation financière de nombreuses entreprises », analyse Turloch Mooney, directeur associé pour le secteur maritime et commercial chez S&P Global Market Intelligence.
En Amérique du Nord, le trio de tête est composé des ports de Virginie (23e place) et de Miami (29e), aux États-Unis, suivis de Halifax au Canada (46e).
Pointant au sixième rang, le port marocain de Tanger-Med est le mieux classé pour l’Europe et Afrique du Nord. Premier port d’Amérique latine et des Caraïbes, Carthagène, en Colombie, ressort au 12e rang. Quant au port de Matadi en République démocratique du Congo (171e), il est le plus performant de toute l’Afrique subsaharienne.
L’indice de performance des ports à conteneurs repose sur le nombre total d’heures qu’un navire passe en escale, à savoir le temps écoulé entre son arrivée en rade et son départ du poste d’amarrage, une fois l’échange de cargaison effectué. Cette mesure repose sur des données correspondant à dix plages d’escale différentes. La méthodologie prend en compte cinq groupes de taille de navires distincts, en raison des économies de carburant et réductions des émissions plus importantes que les grands navires peuvent réaliser.
L’intégralité de l’édition 2021 est disponible ici.