NIAMEY, 3 décembre 2021 – Un nouveau rapport de la Banque mondiale fait ressortir une réduction significative de la pauvreté au Niger entre 2014 et 2019. Au cours de cette période, la proportion de la population en situation de pauvreté avait diminué de 5,4 points de pourcentage pour atteindre 40,8 % en 2019 et les ménages les plus pauvres avaient bénéficié d’une croissance mieux partagée. Ces progrès sont à mettre à l’actif d’une croissance forte du secteur agricole, qui a atteint une moyenne annuelle de 7 % grâce à de bonnes conditions climatiques et à l'expansion des terres cultivées.
La pandémie de COVID-19 a malheureusement compromis les gains obtenus dans la lutte contre la pauvreté en entraînant 270 000 personnes supplémentaires dans la pauvreté et exacerbant les inégalités entre les hommes et les femmes. En outre, les inondations catastrophiques qui ont pratiquement touché toutes les régions en 2020, ont plongé le Niger dans une crise humanitaire avec des niveaux élevés d'insécurité alimentaire et de malnutrition.
La reprise économique devrait toutefois permettre au pays d’enregistrer de nouveaux progrès en matière de réduction de la pauvreté en 2022. « L'économie nigérienne a démontré sa capacité de résilience face aux chocs multiples avec une croissance sur plusieurs années, et ce, malgré le contexte difficile auquel le pays est confronté, a déclaré Joelle Dehasse, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Niger. Il importe de se concentrer sur des interventions transformatrices et durables favorisant une véritable équité et créant des opportunités pour tous afin de venir définitivement à bout de la pauvreté. »
Le rapport préconise la mise en œuvre d'un ensemble de réformes ambitieuses dans le domaine de l'agriculture et de l'économie rurale, ainsi que de l’autonomisation des femmes et des filles. « Réduire durablement la pauvreté au Niger nécessite des investissements judicieux dans le capital humain, le secteur agricole et l'économie rurale », précise Johan A. Mistiaen, chef de service au Pôle mondial d’expertise en pauvreté et équité de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale. Ces interventions doivent s'accompagner d'améliorations de la gouvernance et de la situation sécuritaire pour être efficaces. »
Le pays devrait également mettre en place un système de protection sociale bien ciblé et adaptatif au niveau national afin de réduire efficacement l'impact négatif des chocs sur les ménages. « Des programmes de filets sociaux appropriés peuvent renforcer l'inclusion économique et la résilience. Ils ont un grand potentiel de protection et promotion des moyens de subsistance », ajoute Aboudrahyme Savadogo, économiste de la réduction de la pauvreté à la Banque mondiale.