WASHINGTON, 15 juin 2021 – Le Groupe de la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont aujourd’hui constitué le Groupe consultatif de haut niveau pour une reprise et une croissance durables et inclusives. Dans un monde confronté à la fois à la crise provoquée par la COVID-19 et à celle du changement climatique, cette initiative a pour objet de promouvoir une reprise solide et de définir la trajectoire d’un développement vert, résilient et inclusif durant les dix prochaines années.
Le Groupe consultatif de haut niveau sera dirigé conjointement par Mari Pangestu, directrice générale de la Banque mondiale pour les Politiques de développement et les partenariats, Ceyla Pazarbasioglu, directrice du Département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation du FMI, et Nicholas Stern, de la London School of Economics. Il vise à approfondir la compréhension de questions stratégiques et institutionnelles fondamentales pour guider l'action à mener face à plusieurs défis interdépendants, à savoir les deux crises mentionnées plus haut, qui exacerbent la pauvreté et les inégalités, mais aussi les carences structurelles qui existaient avant la pandémie.
Composée d’experts issus de la recherche, du secteur privé et d’instances gouvernementales, ainsi que de hauts responsables du Groupe de la Banque mondiale et du FMI, cette nouvelle commission proposera des idées et des cadres pour une action stratégique et concrète de portée nationale et mondiale. Elle contribuera ainsi à promouvoir une reprise durable et inclusive et à définir un programme de transformation durable reflétant de nouvelles perspectives et fondé sur de nouveaux modèles de croissance et de développement.
« Ce sont les populations pauvres et très vulnérables qui sont les plus durement touchées par la pandémie de COVID-19, par le changement climatique et par d’autres crises. J’attends avec intérêt que le Groupe consultatif de haut niveau propose de nouvelles idées d’interventions productives, aussi bien à l’échelle nationale qu’à l’échelle mondiale, pour promouvoir un développement vert, résilient et inclusif et aider les pays en développement à se replacer sur une trajectoire propice à la réduction de la pauvreté et des inégalités », indique David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale.
« Le monde est confronté à deux crises redoutables — la pandémie et l’urgence climatique — qui exigent la poursuite d’une action radicale et concertée. Le Groupe consultatif de haut niveau contribuera de manière cruciale à cet effort en procédant à l’analyse de l’action à mener et en formulant des propositions concrètes, et je me réjouis à l’avance de cette importante collaboration », note Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international.
Au cours des 18 prochains mois, le Groupe consultatif de haut niveau mettra à profit les expériences conjointes et complémentaires de ses membres en matière d’action publique et d’analyse pour présenter des propositions concrètes. Les travaux se dérouleront en deux phases :
Durant la première phase, le Groupe portera son attention sur le problème immédiat d’une relance durable et inclusive, dans le but d’apporter des éléments d’information à l’appui des processus suivis et des réunions organisées en 2021 en préparation du sommet du G20 à Rome (en octobre) et de la COP26 à Glasgow (en novembre)
Durant la deuxième phase, il approfondira les analyses et il formulera des plans d’action pour promouvoir une transformation durable en 2022.
Les experts du Groupe de haut niveau sont :
Philippe Aghion, professeur émérite d’économie à la London School of Economics and Political Science, au Collège de France et à l’INSEAD ; Montek Ahluwalia, ancien directeur adjoint de la Commission indienne de planification ; Masood Ahmed, président du Center for Global Development ; Timothy Besley, professeur d’économie et de sciences politiques à la London School of Economics and Political Science ; Amar Bhattacharya, associé principal au Center for Sustainable Development ; Laurence Boone, cheffe économiste et directrice du Département des affaires économiques de l’OCDE ; Ottmar Edenhofer, professeur d’économie du changement climatique à l’Université technique de Berlin et directeur de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique ; Gita Gopinath, conseillère économique et directrice du Département des études du FMI ; Homi Kharas, associé principal à la Brookings Institution ; Eliana La Ferrara, titulaire de la chaire Fondazione Romeo ed Enrica Invernizzi en économie du développement à l’université Bocconi ; Joaquim Levy, directeur du Département de la stratégie économique et des relations avec le marché à la Banco Safra S.A., et ancien ministre brésilien des Finances ; Zhu Min, ancien directeur général adjoint du FMI ; Maria Ramos, présidente d’AngloGold Ashanti Limited et ancienne présidente-directrice générale d’Absa Group Limited ; Carmen Reinhart, vice-présidente pour l’Économie du développement et économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale ; Andres Velasco, professeur de politique publique et doyen de la Faculté de politiques publiques à la London School of Economics and Political Science.
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Depuis le début de la pandémie de COVID-19, le Groupe de la Banque mondiale a engagé plus de 125 milliards de dollars pour faire face aux répercussions sanitaires, économiques et sociales de cette crise, déployant ainsi dans des délais records la plus vaste riposte de son histoire. Ces ressources aident plus de 100 pays à mieux se préparer à lutter contre la pandémie, à protéger les populations pauvres et les emplois, et à favoriser une reprise respectueuse du climat. La Banque a également mis à disposition 12 milliards de dollars pour aider les pays à revenu faible et intermédiaire à acquérir et à distribuer des vaccins contre la COVID-19, ainsi que des tests de dépistage et des traitements. S’agissant du climat, le Groupe de la Banque mondiale est la plus importante source de financement multilatéral pour l’action climatique dans les pays en développement, avec des financements qui se sont chiffrés à 83 milliards de dollars durant la période 2016-2020.
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Le FMI, qui a été à la pointe de la riposte internationale à la pandémie, a récemment publié une feuille de route de 50 milliards de dollars pour accélérer la distribution équitable de produits et d’équipements médicaux et contribuer à mettre un terme à la crise sanitaire provoquée par la COVID-19 et à ses effets dévastateurs sur les populations et leurs moyens de subsistance. Depuis le début de la pandémie, le FMI a approuvé des financements à hauteur de plus de 109 milliards de dollars en faveur de 84 pays, dont 52 pays à faible revenu, et a procédé au renforcement des capacités de 160 pays. Il a aussi élargi la portée de l’allégement de la dette accordé dans le cadre de son Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (Fonds fiduciaire ARC) (a) pour en faire bénéficier 29 de ses États membres les plus pauvres et les plus vulnérables, couvrant ainsi près de 700 millions de dollars qui lui auraient été dus au titre du service de la dette admissible jusqu’au 15 octobre 2021.