WASHINGTON, le 28 avril 2021 — En 2020, année sans précédent pour le secteur pétrolier et gazier, la production pétrolière a décliné de 8 % alors que le volume mondial de gaz torchés baissait de 5 %, selon de nouvelles estimations reposant sur des données satellitaires recueillies par le Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés (GGFR) de la Banque mondiale. En volume, la production de pétrole est passée de 82 millions de barils par jour en 2019 à 76 millions en 2020, tandis que la production mondiale de gaz torchés régressait de 150 milliards de mètres cubes en 2019 à 142 milliards en 2020. Cela étant, le volume de gaz brûlés à travers le monde reste suffisant pour alimenter l’Afrique subsaharienne en électricité. Les États-Unis sont responsables de 70 % de cette baisse, le brûlage à la torche du gaz y ayant diminué de 32 % entre 2019 et 2020 sous l’effet d’un recul de 8 % de la production pétrolière combiné à l’établissement de nouvelles infrastructures utilisant du gaz qui serait autrement torché.
Selon des données satellitaires recueillies en 2020, la Russie, l’Iraq, l’Iran, les États-Unis, l’Algérie, le Venezuela et le Nigéria continuent d’occuper la tête du classement des pays émetteurs de gaz torchés pour la neuvième année consécutive depuis le lancement du premier satellite en 2012. En effet, ces sept pays représentent 40 % de la production annuelle de pétrole à travers le monde, mais sont responsables de près des deux tiers du volume mondial de gaz torchés (65 %). Cette tendance est indicative des différents défis auxquels ils sont confrontés à l’heure actuelle. Par exemple, les États-Unis comptent des milliers de sites de torchage qu’ils ont de la peine à relier aux marchés, tandis que quelques champs pétrolifères exploitant de grandes torchères en Sibérie de l’Est (Fédération de Russie) sont extrêmement enclavés et manquent d’infrastructures pour recueillir et évacuer les gaz générés.
La pratique du brûlage du gaz naturel sur les sites de production pétrolière est le résultat d’une diversité de contraintes liées aux marchés et aux difficultés économiques, mais aussi à l’absence de réglementations appropriées et de volonté politique. Elle se traduit par l’émission d’une panoplie de polluants dans l’atmosphère, y compris du dioxyde de carbone, du méthane et du noir de carbone (suie). Les émissions de méthane issues du torchage contribuent substantiellement au réchauffement de la planète à court et à moyen terme, parce que les effets de ce gaz sont au moins 80 fois plus puissants que ceux du dioxyde de carbone sur un horizon de 20 ans.
« Les pays en développement tributaires du pétrole se ressentent de la pandémie de COVID-19, compte tenu des pressions que celle-ci exerce sur leurs recettes et leurs budgets. Cependant, le torchage générant toujours plus de 400 millions de tonnes d’équivalents d’émissions de dioxyde de carbone chaque année, le moment est venu d’agir. Nous devons poursuivre la mise en œuvre de programmes visant à réduire considérablement les émissions directes issues du secteur pétrolier et gazier, notamment du torchage », affirme Demetrios Papathanasiou, directeur au pôle Énergie et industries extractives de la Banque mondiale.
Le Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés (GGFR) est un fonds fiduciaire administré par la Banque mondiale qui rassemble des États, des compagnies pétrolières et des institutions internationales dans l’objectif de mettre fin au torchage systématique du gaz sur les sites de production pétrolière partout dans le monde. En collaboration avec l’agence américaine d’étude des océans et de l’atmosphère (NOAA) et l’école des Mines du Colorado, le GGFR estime les volumes de gaz torchés à travers le monde sur la base d’observations recueillies par deux satellites lancés en 2012 et 2017. Les capteurs de pointe de ces satellites détectent les rayonnements infrarouges de la chaleur émise par les torchères en amont des installations pétrolières et gazières.
« Plus que jamais auparavant, le brûlage des gaz à la torche apparait comme un grave problème pour le climat et la gestion des ressources. Près de 80 pays et compagnies pétrolières se sont engagés à ne pas recourir au torchage de routine pendant la décennie à venir, et certains ont également rejoint notre partenariat mondial, ce qui constitue une évolution très positive. Les projets de réduction du torchage exigent des investissements substantiels, mais donnent des résultats après plusieurs années. À l’approche de la prochaine Conférence des Nations Unies sur le changement climatique à Glasgow, nous continuons d’inviter les dirigeants des pays producteurs de pétrole et des compagnies pétrolières à mettre la réduction des gaz torchés au centre de leurs plans d’action pour le climat. Pour préserver la planète de millions de tonnes d’émissions chaque année, il est temps de mettre fin à cette pratique vieille de 160 ans », déclare Zubin Bamji, responsable du GGFR.
Pour en savoir plus sur l’initiative Zéro torchage de routine d’ici 2030 (Zero Routine Flaring by 2030) et obtenir la liste complète de ses signataires, rendez-vous sur www.worldbank.org/zeroroutineflaring
Pour un complément d’information sur les nouvelles données satellitaires relatives aux gaz torchés et sur le GGFR, visitez le site www.worldbank.org/ggfr
COVID-19 : l’action du Groupe de la Banque mondiale
Le Groupe de la Banque mondiale, une des principales sources de financements et de connaissances pour les économies en développement, prend des mesures rapides et de grande envergure en vue d’aider ces pays à renforcer leur action contre la pandémie. Nous nous attachons à intensifier la surveillance des maladies, à améliorer les interventions de santé publique et à soutenir le secteur privé pour permettre aux entreprises de poursuivre leurs activités et de maintenir les emplois. Nous prévoyons de déployer jusqu’à 160 milliards de dollars de financements au cours des 15 prochains mois pour aider les pays à protéger les populations pauvres et vulnérables, soutenir les entreprises et favoriser le redressement de l’économie. Ce montant comprend 50 milliards de dollars sous forme de nouveaux dons et de prêts à des conditions très favorables fournis par l’IDA.